La fermeture des classes Confucius en Australie est « profondément regrettable »

Le siège de l'Institut Confucius a déclaré regretter profondément la décision du département de l'éducation de l’Etat le plus peuplé d'Australie de mettre fin à un programme d'enseignement de chinois dans ses écoles publiques et espère que les autorités de Nouvelle-Galles du Sud ne politiseront pas la coopération bilatérale normale dans le domaine de l'éducation.

« Nous espérons que le gouvernement de la Nouvelle-Galles du Sud accordera plus d'attention aux répercussions négatives de la fermeture du programme Confucius sur l'enseignement de la langue chinoise dans l’Etat et à la coopération avec la Chine dans le domaine de l'éducation’, a fait savoir le siège de l'Institut Confucius dans un communiqué vendredi, précisant qu'il prendrait les dispositions nécessaires pour garantir ses droits et ses intérêts.

En mai dernier, le département de l’éducation de Nouvelle-Galles du Sud avait ordonné un examen du soutien apporté par les gouvernements étrangers ou les organisations étrangères dans l’enseignement des langues dans les écoles publiques de l’Etat. L'étude n'a révélé aucune preuve d ' « influence politique réelle », mais a indiqué que l'Institut Confucius établi au sein du département « facilite ou pourrait favoriser une influence étrangère inappropriée dans le département ». Le département a fait savoir qu'il avait décidé de mettre fin à sa coopération avec le programme de l'Institut Confucius à la fin de l'année scolaire 2019, ce qui mettrait un terme au programme des classes Confucius dans 13 écoles publiques de Sydney et sur la moyenne côte nord de l’Etat. A la place, le département de l'éducation va investir 1,2 million de dollars australiens (810 000 dollars) pour continuer à enseigner la langue chinoise dans les 13 écoles, a-t-il précisé, ajoutant que 15 % des élèves qui apprennent le chinois dans les écoles publiques de l’Etat le faisaient dans les classes Confucius.

Le siège de l'Institut Confucius, basé à Beijing, a souligné que le programme avait été mis en place dans un esprit de respect mutuel, de consultations amicales, d'égalité et de réciprocité. Il a également affirmé que la coopération en question était ouverte et transparente et conforme aux lois et règlementations Le programme a contribué de manière importante aux échanges culturels et éducatifs bilatéraux et à la promotion de la compréhension mutuelle et de l'amitié, qui ont été salués par les habitants, a-t-il fait savoir. « Nous avons constaté que le département de l'éducation de la Nouvelle-Galles du Sud avait déclaré qu'il continuerait à renforcer l'enseignement du chinois. Nous espérons que l’Etat adoptera une vision plus objective de l'Institut Confucius », dit le communiqué. 

Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Geng Shuang, a déclaré vendredi que la Nouvelle-Galles du Sud n'avait pas consulté la partie chinoise avant de prendre la décision de mettre fin au programme, ce qui était irrespectueux et injuste envers les étudiants locaux et ne favorisait pas les échanges bilatéraux entre les personnes.

Le programme de l'Institut Confucius a été mis en place par le département de l'éducation de la Nouvelle-Galles du Sud et le département de l'éducation de la province du Jiangsu en 2012 à la demande de la Nouvelle-Galles du Sud, a noté M. Geng. « Nous espérons que les Australiens respecteront leur partenaire chinois et feront davantage pour renforcer la confiance mutuelle », a-t-il déclaré.

Les professeurs de chinois des classes Confucius auprès du département de l’éducation de la Nouvelle-Galles du Sud restent mobilisés. « De nombreux enseignants des classes Confucius ont été choqués par la résiliation soudaine. Bien que nous nous sentions impuissants, nous nous engageons à travailler encore plus dur pour soutenir l’enseignement du chinois avant la résiliation officielle du projet. Notre seul souci est de faire apprendre davantage de caractères chinois à nos élèves et de les voir apprécier l'apprentissage de la langue chinoise. Notre rêve est de soutenir l'enseignement de la langue chinoise dans le monde et nous allons continuer à travailler dur pour y parvenir. »