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Les actions de Xi Jinping en Europe donnent une forte impulsion aux relations sino-européennes

French.china.org.cn | Mis à jour le 24. 03. 2019 | Mots clés : Xi Jinping

Le ministère chinois des Affaires étrangères a annoncé que le président Xi Jinping effectuerait des visites officielles en Italie, à Monaco et en France du 21 au 26 mars. Ces visites sont non seulement importantes pour l'avenir des relations bilatérales entre la Chine et ces pays, mais elles auront également une influence non négligeable sur le développement des relations de la Chine avec l'UE dans leur ensemble.

En ce qui concerne les relations sino-françaises, cette visite a une signification inhabituelle. La dernière visite du président Xi Jinping en France remonte au mois de mars 2014. Les hauts dirigeants chinois et français avaient solennellement commémoré le 50e anniversaire de l'établissement des relations diplomatiques entre les deux pays. Cette année marque le 55e anniversaire de l’établissement de relations diplomatiques entre la Chine et la France, et cette visite officielle de Xi Jinping en France montre clairement l’importance des relations entre les deux pays, à savoir la valeur stratégique des relations sino-françaises.

Les perspectives de la coopération sino-française dans « La ceinture et la Route »

Il n'y a pas longtemps, le gouvernement italien a annoncé qu'il participerait à l’initiative de « La Ceinture et la Route », ce qui a attiré l’attention en Europe. Le président américain Donald Trump a même proféré des menaces face à la position italienne. En fait, certains pays d’Europe adoptent depuis le début une attitude positive à l’égard de l’initiative « La Ceinture et la Route » et la France en fait partie.

Quand le forum du Sommet de « La Ceinture et la Route » pour la coopération internationale avait eu lieu à Beijing en 2017, Emmanuel Macron, qui venait d'être élu président de la République, avait confié au président de la Commission des affaires étrangères du Sénat et ancien premier ministre Jean-Pierre Raffarin la responsabilité de diriger une délégation. En tant qu’envoyé spécial du président, M. Raffarin avait remis une lettre de M. Macron au président Xi Jinping. Dans cette lettre, M. Macron félicitait Xi Jinping à l’occasion de l’organisation du forum et exprimait la volonté de la France de participer à l’initiative de « La ceinture et la Route » et de promouvoir conjointement le développement en profondeur des relations bilatérales.

La même année, le Forum asiatique de Bo’ao avait organisé à Paris une conférence thématique intitulée « ‘La Ceinture et la Route’ : arrimage stratégique Asie-Europe » pour explorer le lien entre « La Ceinture et la Route » et le « Plan Junker ». M. Macron avait rencontré le représentant chinois à l'Elysée, et déclaré que « La ceinture et la Route » avait permis de dresser un pont pour le développement du continent eurasien, et que la France souhaitait, sur la base du respect commun des règles et normes concernées, participer activement à la construction de « La Ceinture et la Route », et encourager le développement stable et prospère du continent eurasien et de l'Afrique.

Au début de l'année dernière, lors de la visite d'Etat de M. Macron en Chine, les deux parties avaient décidé de renforcer la coopération dans le cadre de « La Ceinture et la Route », conformément au principe de coopération gagnant-gagnant. Le président français avait alors déclaré qu’il s’agissait d’une initiative proposée par la Chine pour le monde, qui répondait aux intérêts de la France et de l'UE, et que « La Ceinture et la Route » avait depuis le début l'Europe à la Chine. 

En juin dernier, le Sénat français avait publié un rapport d’information intitulé « Pour la France, les nouvelles routes de la soie : simple label économique ou nouvel ordre mondial ? ». Le rapport citait un grand nombre de faits approuvant l’initiative de la Chine sans colporter la « théorie de la menace chinoise ». Le rapport suggérait que la France devrait jouer un « rôle moteur » dans cette initiative. 

On peut constater que même si la France n’a pas fait d’annonces importantes, elle a exprimé le souhait de participer activement à cette initiative, et effectué un travail d’évaluation et de recherche sérieux et approfondi sur la faisabilité de la coopération. Cela a permis de jeter les bases de la participation de la France. On peut s’attendre à ce que la visite du président Xi Jinping permette aux dirigeants des deux pays de promouvoir la coopération sino-française dans le cadre de cette initiative. 

Les « dix consensus » montrent que la coopération entre la Chine et l'UE dépasse de loin la compétition

Le fait que la première visite à l’étranger du président Xi Jinping cette année se déroule en Europe témoigne de la préoccupation et du soutien de la Chine vis-à-vis de l’Europe, et de l’importance qu’elle accorde aux relations Chine-UE.

La Chine et l’Europe sont deux forces majeures dans le monde, deux marchés majeurs et deux grandes civilisations. Les relations entre la Chine et l'UE ne sont pas seulement liées au développement respectif de la Chine et de l'UE, mais elles ont également un impact majeur sur le développement de la structure politique et économique mondiale. Depuis que la Chine a établi des relations diplomatiques avec la Communauté économique européenne en 1975, les relations Chine-UE ont connu trois étapes : un « partenariat constructif », un « partenariat global » et un « partenariat stratégique global ». En 2014, le président Xi Jinping s'est rendu en Europe pour la première fois en tant que chef d'Etat et a proposé de « travailler ensemble pour dresser quatre ponts de paix, de croissance, de réforme et de civilisation, et d’établir un partenariat stratégique global encore plus vaste entre la Chine et l'Europe », et indiqué la direction pour développer un partenariat stratégique global Chine-UE dans la nouvelle situation, lui donnant un nouveau contenu stratégique.

Les observateurs ont également noté le fait que la Commission européenne avait publié le 12 mars les « Perspectives stratégiques UE-Chine » et que ce document sera soumis au Conseil de l'UE pour discussion. Il comporte les perspectives de l'UE en matière de relations avec la Chine et évalue le statut et l'évolution des deux parties dans la configuration mondiale actuelle et future. Le document donne une nouvelle orientation à la Chine, la qualifiant de « concurrent économique » et de « rival systémique » de l'Union européenne. Il convient de noter que les documents adoptés par la Commission européenne ne servent que de références en matière de délibération et de prise de décision pour la plus haute instance que constitue le Conseil de l'Union européenne. La conclusion finale du Conseil de l'Union européenne ne sera adoptée qu’après la décision unanime des dirigeants des 28 États membres au terme d’un processus répété de discussions. Il est par conséquent évidemment trop tôt pour juger de la politique de l'UE à l'égard de la Chine à la lumière des conclusions de ce document.

Dans ce contexte, la participation du ministre des Affaires étrangères, Wang Yi, au neuvième tour du dialogue stratégique de haut niveau entre la Chine et l’UE à Bruxelles le 18 mars a particulièrement attiré l’attention. Wang Yi et le haut représentant de l'Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Federica Mogherini, ont tenu une conférence de presse à l’issue de ce dialogue. M. Wang a déclaré que la coopération entre la Chine et l'UE dépassait de loin la compétition, et que le consensus était nettement supérieur aux différends. En résumé, il existe un consensus important entre la Chine et l'UE sur dix aspects : premièrement, ils soutiennent le multilatéralisme et s'opposent aux actions unilatérales ; deuxièmement, ils soutiennent tous deux les Nations unies dans leur rôle prépondérant dans les affaires internationales et la sauvegarde des normes fondamentales des relations internationales fondées sur les objectifs de la Charte ; troisièmement, ils soutiennent l’édification d’une économie mondiale ouverte et s’opposent au protectionnisme ; quatrièmement, ils soutiennent tous le système commercial multilatéral fondé sur des règles, ainsi que la réforme et le renforcement de l'Organisation mondiale du commerce ; cinquièmement, ils soutiennent tous deux la résolution pacifique de diverses questions brûlantes et des différends régionaux par la voie du dialogue et de la consultation ; sixièmement, ils soutiennent le renforcement de la coopération internationale pour faire face aux défis mondiaux tels que les changements climatiques ; septièmement, ils soutiennent l’adhésion au régime international de non-prolifération des armes nucléaires et maintiennent la stabilité stratégique dans le monde ; huitièmement, ils soutiennent la mise en œuvre du Programme de développement durable à l'horizon 2030 et œuvrent à la réduction de la pauvreté ainsi qu’à la réduction des différences entre riches et pauvres et entre le Nord et le Sud ; neuvièmement, ils soutiennent la lutte contre toutes les formes de terrorisme, en traitant à la fois les symptômes et les causes profondes, et en freinant la propagation de idéologies extrémistes ; et dixièmement, ils soutiennent tous deux le maintien du système et de l'ordre international établis depuis la Seconde Guerre mondiale, sans repartir sur de nouvelles bases. 

Mme Mogherini a répondu positivement à la déclaration de M. Wang, soulignant que l'UE avait toujours considéré la Chine comme un partenaire stratégique important, attachant non seulement de l'importance au poids économique de la Chine, mais également à son poids politique. Le nouveau document politique de l'UE sur la Chine ne se substitue pas à la stratégie de coopération existante de l'UE avec la Chine. Elle a précisé enfin que l'UE n'avait pas l'intention de contenir et d’entraver le développement de la Chine, mais qu’elle était prête à voir la Chine jouer un rôle de premier plan dans plus de régions du monde.

Il va sans dire que les relations entre la Chine et l’UE se sont développées pour parvenir actuellement à un moment crucial, et que la visite du président Xi Jinping en Europe arrive à point nommé. Comme l’a dit Wang Yi, le fait que le président Xi Jinping choisisse l’Europe pour effectuer sa première visite à l’étranger cette année démontre pleinement la haute estime de la Chine à l’égard de l’Europe. L'Italie et la France sont des membres importants de l’UE et cette visite est également un « moment fort » de la diplomatie chinoise vis-à-vis de l'UE cette année.

On peut par conséquent s’attendre à ce que cette visite donne un nouvel élan à la consolidation et au renforcement des relations sino-européennes.


par Shen Xiaoquan, maître de recherche au Centre d’étude des problématiques mondiales de l’Agence Xinhua


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Source:french.china.org.cn