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​Les 40 années de réforme et d’ouverture de la Chine ont fortement contribué au développement des relations sino-françaises

French.china.org.cn | Mis à jour le 11. 12. 2018 | Mots clés : Chine,France

Depuis l’établissement des relations diplomatiques entre la Chine et la France en 1964, les deux pays ont vu leurs liens se développer dans tous les domaines et la Chine a dans le même temps mis en œuvre sa politique de réforme et d’ouverture. Les relations sino-françaises, qui n’ont jamais été aussi bonnes, ont fortement bénéficié de la mise en œuvre par le gouvernement chinois de bonnes politiques de réforme et d’ouverture ainsi que des acquis obtenus grâce à cette stratégie.

La Chine et la France ont établi des relations diplomatiques dans les années 1960, mais la véritable montée en puissance de leurs relations bilatérales a débuté au début des années 1980. Et ce n’est pas un hasard. Les années 1980 représentent une période importante pour la réforme et l’ouverture en Chine. Cette politique a mis en évidence la complémentarité économique entre la Chine et la France : la France possède des produits, des capitaux et des technologies alors que la Chine dispose de ressources humaines solides et d’un vaste marché, ce qui offre une base solide et un espace de développement à l’élargissement de la coopération économique et commerciale entre les deux pays.

L’approfondissement continu de la coopération sino-française

Zhao Jinjun, ancien ambassadeur de Chine en France, a affirmé dans une interview accordée aux médias cette année qu’après le début de la réforme et l’ouverture, la France a été le premier pays occidental à ouvrir sa porte en vue d’une coopération nucléaire avec la Chine. Un expert chinois de l’énergie nucléaire a un jour indiqué à l’ambassadeur Zhao : « Au début des années 1980, lorsque des délégations chinoises ont visité des centrales nucléaires en ex-Union soviétique, aux Etats-Unis et en Europe, tous les autres pays ont refusé aux scientifiques chinois d’accéder à la partie essentielle. Seule la France s’est entièrement ouverte aux Chinois ». Par conséquent, le nucléaire de première et de deuxième génération en Chine est le fruit de la coopération sino-française. Le modèle nucléaire américain AP1000 n’a intégré le marché chinois que lorsque la Chine a entamé les efforts de R&D nucléaire pour ses installations de troisième génération. En juin dernier, les réacteurs 1 de la centrale nucléaire de Taishan, située dans la province du Guangdong, ont été connectés au réseau pour la première fois. Il s’agit des premiers réacteurs nucléaires français de troisième génération EPR connectés à un réseau électrique, et cela représente le plus grand projet énergétique de la coopération sino-française.

Zhao Jinjun a rappelé qu’en octobre 2004, lors de la visite du président français Jacques Chirac, la Chine et la France ont officiellement signé un accord de coopération sur le TGV, soit le premier accord de coopération signé par la Chine avec un pays étranger sur un projet de TGV, ce qui a poussé l’Allemagne à signer un accord similaire avec la Chine l’année suivante. Plus tard, le Japon et le Canada ont également signé des accords de coopération avec la Chine. Aujourd’hui, la Chine maîtrise d’excellentes technologies dans l’application du TGV et a construit un réseau de chemin de fer à grande vitesse d’une longueur totale de 25 000 kilomètres. C’est le résultat de la coopération de la Chine avec de nombreux pays dans le domaine technico-scientifique pour la mise en œuvre de la politique de réforme et d’ouverture, et le rôle moteur de la France ne doit pas être sous-estimé à cet égard.

La Chine et la France coopèrent également depuis longtemps dans le domaine des technologies de l’aviation civile. Airbus a signé de nombreux projets de coopération avec la Chine qui ont réalisé de nouveaux progrès. En janvier 2018, Airbus et ses partenaires chinois ont signé un accord-cadre visant à porter à six avions la fabrication mensuelle d’A320 sur la chaîne de montage de Tianjin, mise en service en 2008.

En octobre dernier, le satellite océanographique sino-français (CFOSAT) a été lancé avec succès à partir du Centre de lancement de satellites de Jiuquan, en Chine, ce qui a marqué une autre réalisation majeure de la coopération entre les deux pays sur les technologies de télécommunications par satellite. Le président chinois Xi Jinping et le président français Emmanuel Macron ont échangé des messages de félicitation à cette occasion.

L’énergie nucléaire, le TGV, la technologie aéronautique et les télécommunications par satellite, entre autres, sont des domaines clés pour le développement de hautes technologies. La Chine, pour sa mise en œuvre de la réforme et de l’ouverture, doit promouvoir le développement de la coopération avec d’autres pays dans différents domaines tout en comptant sur ses propres forces, et introduire des technologies avancées ainsi que des produits de pointe de l’étranger. L’expérience des 40 ans de réforme et d’ouverture montre que la Chine a obtenu des succès remarquables dans le développement de l’économie nationale et de la haute technologie, des succès connus de tous dans le monde entier et inséparables de la mise en œuvre à long terme par la Chine de sa politique d’ouverture sur l’extérieur. C’est pourquoi nous pouvons dire qu’à ce jour, la coopération entre la Chine et la France a obtenu des résultats si fructueux grâce à la réforme et à l’ouverture de la Chine.

Aujourd’hui, la coopération sino-française ne se limite plus uniquement au cadre des relations bilatérales, mais profite aux différentes parties en dépassant le cadre gagnant-gagnant. Le Premier ministre chinois Li Keqiang s’est rendu en Europe entre fin juin et début juillet 2015. L’un des points phares de ce déplacement était la proposition chinoise consistant à renforcer la coopération avec la France et d’autres pays européens, et ce afin de développer conjointement des partenariats en marchés tiers et de s’efforcer de créer une situation gagnant-gagnant pour tous. Aujourd’hui, un grand nombre de pays en développement se trouvent encore au début de leur industrialisation et ont donc besoin d’équipements et de chaînes de production correspondants à leur situation nationale. La Chine est entrée dans la phase intermédiaire de son industrialisation et dispose d’une capacité de production avec un bon rapport performance/prix. Les pays développés européens sont eux entrés dans la phase postindustrielle, avec des technologies de pointe et des équipements haut de gamme. La coopération entre les trois parties permettra non seulement de répondre aux besoins de la construction d’infrastructures dans les pays en développement, mais aussi d’aider la Chine à moderniser ses équipements, de favoriser l’accroissement des exportations par les pays développés, et de promouvoir conjointement la reprise de l’économie mondiale. La proposition chinoise a eu un fort écho auprès de la France, et les deux parties ont publié une Déclaration conjointe sur la coopération entre la Chine et la France sur les partenariats en marchés tiers.

La réforme et l’ouverture toujours en cours

A la fin de 2013, la troisième session plénière du Comité central du 18e Congrès du Parti communiste chinois (PCC) a adopté une résolution importante sur l’approfondissement global de la réforme, montrant que la réforme et l’ouverture, en tant que politiques nationales fondamentales de la Chine, ne changeront pas, mais continueront à se renforcer et à s’élargir. Une des mesures importantes prises par la Chine dans la mise en œuvre de la réforme globale est justement l’initiative de construire la « Ceinture économique de la Route de la Soie » et la « Route de la Soie maritime du XXIe siècle » (regroupées sous le nom d’initiative de « La Ceinture et la Route »). Cela revêt une grande importance pour promouvoir le nouveau cycle d’ouverture de la Chine et le développement partagé des pays riverains de cette initiative. Actuellement, la mondialisation économique gagne en profondeur, l’intégration économique régionale s’accélère, l’architecture de croissance, de commerce et d’investissement connaît de profonds changements dans le monde, tandis que les pays d’Asie et d’Europe se trouvent à une phase cruciale de la transformation économique et de la modernisation et ont besoin de stimuler davantage le développement et le potentiel de coopération. L’initiative de « La Ceinture et la Route » correspond aux besoins communs des pays riverains du projet et leur offre de nouvelles opportunités pour un développement complémentaire et ouvert.

Le 13 novembre dernier, Xi Jinping a souligné, lors de sa visite de l’exposition baptisée « Les grands changements -- Célébration du 40e anniversaire de la réforme et de l’ouverture », que la Chine a connu ces 40 dernières années de grands changements censés émouvoir Ciel et Terre. Le socialisme à la chinoise verra naître un avenir plus radieux grâce à la mise en œuvre des décisions du Comité central du PCC, l’approfondissement de la réforme et l’élargissement de l’ouverture du pays, et ce à la lumière de la Pensée de Xi Jinping sur le socialisme à la chinoise de la nouvelle ère.

Le 5 novembre, Xi Jinping a confirmé dans son discours prononcé à la cérémonie d’ouverture de la première Foire internationale des importations de Chine (CIIE) que la Chine n’arrêtera pas sa marche pour une ouverture d’un niveau plus élevé. Il a également annoncé de nouvelles mesures pour élargir l’ouverture de la Chine.

Les discours prononcés par le dirigeant chinois montrent que la détermination de la Chine à mettre en œuvre la réforme et l’ouverture ne sera ébranlée en aucun cas et que l’ouverture de la Chine sur l’extérieur ne pourra que s’accélérer. Dans cette perspective, la décision importante d’un approfondissement général de la réforme a jeté une nouvelle base pour le développement des relations sino-françaises, avec une nouvelle confiance accrue et de nouvelles perspectives.

La mise en évidence du caractère stratégique des relations sino-françaises

Ces dernières années, l’Europe s’est enfoncée dans de multiples crises. Depuis l’arrivée au pouvoir du président états-unien Donald Trump, les relations transatlantiques ont connu de nombreuses instabilités, ce qui a bouleversé l’échiquier géopolitique traditionnel européen, remis en question le rôle de l’OTAN, et plongé la sécurité européenne dans le noir. La position de la France dans les affaires européennes a pris une place prépondérante avec la perspective du futur Brexit et du déclin du statut de l’Allemagne imputable au revers politique subi par la chancelière Angela Merkel. Pour accroître l’influence politique des grandes puissances sur la scène internationale, la France a porté son regard vers la Chine. Le président français Emmanuel Macron a effectué une visite d’Etat en Chine en janvier dernier et le Premier ministre Edouard Philippe s’est également rendu en Chine au mois de juin. Ce n’est pas un hasard si les deux dirigeants français se sont rendus à Beijing à un intervalle de six mois pour des rencontres de haut niveau avec les dirigeants chinois. Certains commentateurs ont indiqué que la Chine est devenue un pivot important de la stratégie française.

La Chine, qui attache une grande importance aux relations sino-françaises, a toujours considéré cette relation dans une perspective stratégique à long terme. Lors de sa rencontre avec le président Emmanuel Macron au début de l’année, le président Xi a indiqué que les relations sino-françaises avaient une histoire unique et une riche connotation. Ces dernières années, les relations sino-françaises ont continué à se développer à un niveau élevé, devenant plus matures, plus stables et plus dynamiques. La Chine entend insuffler une nouvelle vitalité au développement du partenariat global stratégique sino-français. Début juillet 2017, lors de sa rencontre avec Xi Jinping en marge du Sommet du G20 tenu en Allemagne, Emmanuel Macron avait également fait savoir que les relations franco-chinoises étaient d’une grande importance et que la France considérait la Chine comme un partenaire important et comme un acteur important dans les affaires internationales.

Depuis 2018, l’hégémonisme et l’unilatéralisme prônés par Donald Trump dans les affaires mondiales, en particulier la guerre commerciale ou les menaces de guerre commerciale visant entre autres la Chine et l’Europe, ont suscité une vive réaction de la part des différents pays du monde et une forte opposition de la Chine, de la France et d’autres pays européens. Le président Emmanuel Macron a récemment insisté, dans son discours prononcé à l’Assemblée générale des Nations Unies, sur l’importance de s’opposer résolument à la politique du plus fort prônée par Donald Trump. A la commémoration du 100e anniversaire de la fin de la Première Guerre mondiale, il a appelé à la promotion d’une force de défense européenne indépendante. Le ministre français des Affaires étrangères a lui récemment écrit un article, appelant au rétablissement d’un « multilatéralisme efficace ».

Lorsque le président Xi a rencontré le Premier ministre français Edouard Philippe en Chine en juin dernier, il a souligné la nécessité pour la Chine et la France de porter ensemble le drapeau du multilatéralisme, de défendre l’équité et la justice et de sauvegarder conjointement les principes fondamentaux régissant les relations internationales. La Chine est prête à travailler avec l’UE pour promouvoir la stabilité et la durabilité des relations sino-européennes. Le chef du gouvernement français a répondu qu’il était extrêmement précieux d’avoir des partenaires stables à l’heure où le multilatéralisme est confronté à de nombreux défis. La France entend travailler avec la Chine pour promouvoir la paix et la stabilité dans le monde et renforcer les relations de coopération entre l’UE et la Chine.

Xi Jinping a une nouvelle fois rencontré le président Emmanuel Macron lors du sommet du G20 en Argentine le 1er décembre. M. Xi a souligné la nécessité de préserver conjointement, par des actions concrètes, l’ordre international multilatéral centré sur les objectifs et les principes de la Charte des Nations Unies, ainsi que de maintenir le libre-échange et le système commercial multilatéral. Emmanuel Macron a accueilli de manière très positive les mesures annoncées par Xi Jinping sur l’élargissement de l’ouverture, et a salué les efforts de la Chine visant à améliorer l’environnement pour les investissements étrangers en Chine. Il a fait savoir que la France était un fervent défenseur du multilatéralisme et qu’elle souhaitait continuer à se soutenir avec la Chine dans les questions internationales d’importance majeure, à maintenir le système de libre-échange multilatéral, à encourager la communauté internationale à respecter et à mettre en œuvre l’Accord de Paris sur le changement climatique, et à promouvoir le développement continu des relations UE-Chine.

L’histoire a prouvé que la réforme et l’ouverture de la Chine constituent une puissante force motrice des relations sino-françaises. La détermination de la Chine à poursuivre l’approfondissement de la réforme globale a ainsi donné une nouvelle impulsion aux relations bilatérales. Aujourd’hui, les deux pays sont confrontés aux défis et aux pressions d’une situation internationale turbulente, ce qui rehausse encore davantage la valeur stratégique des relations sino-françaises, qui seront certainement portée à un nouveau niveau grâce à la promotion active des dirigeants des deux pays.


par Shen Xiaoquan, maître de recherche au Centre d’étude des problématiques mondiales de l’Agence Xinhua

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