Le conseiller d'Etat chinois et ministre des Affaires étrangères Wang Yi a déclaré que la Chine ne cherchait pas l'hégémonie et ne chercherait pas à remplacer le leadership des Etats-Unis dans le monde.

« La Chine ne deviendra pas, ne contestera pas, et ne prendra pas la place des Etats-Unis », a affirmé M. Wang vendredi au Conseil des relations étrangères à New York.

« Certaines personnes aux Etats-Unis affirment qu'une Chine plus forte suivra forcément les sentiers battus pour chercher l'hégémonie et constituera une menace pour la position de leader des Etats-Unis dans le monde », a indiqué M. Wang. « C’est une erreur de jugement stratégique sérieuse qui porterait un préjudice exceptionnel à l’avenir et aux intérêts des Etats-Unis ».

Selon M. Wang, ce sont ces suspicions « auto-imaginées » qui amplifient les problèmes dans les relations entre la Chine et les Etats-Unis, rendant plus difficile la collaboration entre les deux pays pour résoudre des problèmes pratiques.

Il a souligné que la voie de développement de la Chine serait différente de celle d'une puissance traditionnelle. C'est une voie avec des caractéristiques chinoises selon laquelle la Chine ne répétera pas les anciennes pratiques dans lesquelles une puissance mondiale chercherait sûrement l'hégémonie, a affirmé le ministre chinois, ajoutant que la Chine ne deviendrait pas un autre Etats-Unis, ni ne défierait ou remplacerait les Etats-Unis.

La Chine continuera sur sa voie de développement pacifique, et cela a été inscrit dans la constitution de la Chine ainsi que dans la constitution du Parti communiste chinois (PCC), a ajouté M. Wang.

« Cette année marque le 40e anniversaire de l'établissement des relations diplomatiques entre nos deux pays, c'est donc une année cruciale pour les deux parties », a déclaré le conseiller d’Etat. « Nous devons considérer de manière objective la dynamique changeante entre les deux pays avec des perspectives historiques, calibrer nos relations, et nous assurer que nous sommes sur la bonne voie à l'avenir ».

Il a indiqué qu’au cours des 40 dernières années, la coopération entre les deux pays a conduit à des succès importants et à des bénéfices concrets pour les peuples des deux pays.

M. Wang a noté qu'il était naturel que des tensions et des suspicions surgissent entre des pays ayant une histoire, une culture, des systèmes sociaux et des niveaux de développement aussi différents. « Ce qui est important, c'est la manière dont [ces différences] sont considérées, évaluées et traitées », a-t-il précisé.

M. Wang a affirmé que la Chine avait apporté une contribution majeure à la paix mondiale, citant plusieurs exemples : la Chine a résolu pacifiquement ses problèmes de frontières avec la plupart de ses voisins; elle a participé aux missions de maintien de la paix des Nations Unies et a été le plus grand contributeur de casques bleus parmi les cinq membres permanents du Conseil de sécurité des Nations Unies; elle a également sorti près de 800 millions de personnes de la pauvreté, représentant plus de 70% du taux de réduction de la pauvreté dans le monde.

Est-ce qu’une Chine qui reste attachée au développement pacifique, à la coopération et à l'ouverture est une opportunité ou un défi? Est-ce qu’une Chine qui apporte une contribution positive et constructive à la communauté internationale est un ami ou un ennemi? », a demandé M. Wang, ajoutant que toute personne sans parti pris parviendrait à une conclusion rationnelle.

Il a conclu en indiquant que les relations entre la Chine et les Etats-Unis avaient atteint un tournant historique, et que si les deux parties pouvaient se voir dans une perspective positive et inclusive, approfondir la coopération, et gérer et contrôler de manière adéquate les différends et les conflits, les futures relations bilatérales auraient alors un bel avenir devant elles.