Dominique de Villepin: Le maintien de la paix nécessite de nouvelles idées

L'ancien Premier ministre français Dominique Galouzeau de Villepin pendant un entretien avec la presse à Nanjing, capitale de la province du Jiangsu (est de la Chine), le 19 septembre 2018.

L’ancien Premier ministre français Dominique Galouzeau de Villepin a appelé à plus de coopération internationale et de réflexion stratégique pour maintenir la paix et la stabilité mondiales.

Pour M. de Villepin, le monde est aujourd'hui confronté à trois menaces majeures : la menace de l'unilatéralisme, le nationalisme agressif et l'expansion des inégalités dans le monde. Il a fait cette évaluation mercredi dans son discours prononcé lors de la cérémonie d’ouverture de l'évènement de commémoration de la Journée internationale de la paix 2018, à Nanjing, capitale de la province du Jiangsu (est de la Chine).

« La mondialisation a créé un nouveau monde d’espoirs et de dangers. Nous vivons aujourd'hui dans un monde d’interconnexion où l’instabilité domestique est une préoccupation pour toute une région. Mais la mondialisation est aussi une chance pour la paix. Cela signifie que nous pouvons être plus forts ensemble et combiner nos forces pour construire un monde plus diversifié, plus stable et plus durable. Il ne peut y avoir de paix sans courage et imagination », a-t-il souligné.

Pour l’ancien Premier ministre français, une approche gagnant-gagnant est la clé pour que tout le monde s’implique dans un monde meilleur et plus stable. « La paix ne consiste pas seulement à mettre fin à une guerre », a-t-il ajouté. « Nous avons pensé qu'en mettant fin à la guerre au Moyen-Orient ou en Afrique, les gens allaient être heureux et retourner à une vie normale. Il s'est avéré que ce n'était pas le cas ».

M. de Villepin a également insisté sur la nécessité de restaurer la stabilité, le bien-être économique et l'espoir pour tous. Sans cela, le terrorisme, la violence et l'instabilité continueront à se développer dans les régions touchées.

« Il faut faire comprendre aux gens que la paix est une chose doit être créée, ce qui nécessite une forte contribution, non seulement des gouvernements, mais aussi des citoyens. Pour que la paix soit durable, il ne faut pas seulement travailler avec les pays voisins, mais aussi avec des institutions ou même les enfants dans les écoles », a-t-il dit.

Selon M. de Villepin, le monde devait évoluer et investir davantage dans une stratégie de paix, ajoutant que la Chine avait donné l'exemple en promouvant une nouvelle stratégie de coopération tout en mettant en avant le concept de l'initiative « La ceinture et la route » (Belt and Road Initiative, BRI) en 2013.

« Si vous obtenez plus de croissance économique grâce au développement des infrastructures, vous aurez alors de la stabilité, moins de risques de terrorisme et plus d'espoir d'un avenir meilleur. La BRI s'appuie également sur un dialogue culturel entre les Etats, les cultures et les peuples. Si vous comprenez mieux les cultures, les situations et les besoins des uns et des autres, alors vous travaillerez plus étroitement ensemble. C'est pourquoi, en Asie, au Moyen-Orient et en Afrique, la BRI peut vraiment changer les perspectives des gens et leur apporter de l'espoir ».

M. de Villepin a enfin affirmé que le maintien de la paix nécessite une stratégie, de nouvelles idées et de l'imagination, sur la base de l'expérience. Aujourd'hui plus que jamais, la Chine a la responsabilité particulière de penser et de proposer de nouvelles idées pour l'avenir, a-t-il conclu.