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WU SIKE﹡
En cette belle saison du mois de septembre, les dirigeants chinois et africains se réuniront pour participer au Sommet de Beijing du Forum sur la coopération sino-africaine. Dans le respect du principe « concertation, synergie et partage », les dirigeants des deux parties ont associé le thème du sommet avec la construction commune de « la Ceinture et la Route » entre la Chine et l’Afrique, le Programme de développement durable à l’horizon 2030 de l’ONU, l’Agenda 2063 de l’UA, ainsi qu’avec les stratégies de développement des pays africains, afin de concevoir de nouveaux plans de coopération amicale, lancer de nouvelles initiatives en faveur du développement de la coopération sino-africaine dans divers domaines et de travailler ensemble pour de nouvelles perspectives de développement commun entre la Chine et l’Afrique. Ce sommet est un événement majeur à la fois dans la diplomatie chinoise et dans les relations sino-africaines. Je suis sûr que sous les efforts conjugués des deux parties, le sommet deviendra un nouveau jalon historique de la solidarité et de la coopération entre la Chine et l’Afrique. Ayant travaillé pendant une dizaine d’années en Afrique, j’en suis très heureux.
Premièrement, la Chine et l’Afrique, qui ont une relation amicale marquée par la solidarité et la coopération depuis longtemps, sont de « bons amis », de « bons partenaires » et de « bons frères ». Le développement de la solidarité et de la coopération avec les pays africains constitue un choix stratégique ferme et à long terme de la Chine. Dans les années 1950 et 1960, le peuple chinois, qui venait de se mettre debout avec la proclamation de la République populaire de Chine en 1949, a vigoureusement soutenu la lutte des peuples africains en faveur de la libération nationale et de l’indépendance des États. La Chine, qui était alors pauvre, a accordé une aide dans la mesure de ses possibilités aux pays africains dans leurs efforts pour développer l’économie et consolider l’indépendance politique. De même, le peuple chinois n’oubliera jamais l’appui précieux que les frères africains lui ont accordé dans la défense de la souveraineté et de l’indépendance de l’État et, en particulier, dans la lutte internationale, comme le rétablissement du siège légitime de la Chine au sein des Nations Unies. Depuis une soixantaine d’années, les peuples chinois et africain ayant l’un pour l’autre des sentiments fraternels, ont partagé bonheur et malheur et noué une amitié indéfectible. Cela est à l’origine de la vitalité de la communauté de destin sino-africaine.
Sur cette base, en octobre 2000, à l’initiative commune des deux parties, la première conférence ministérielle du Forum sur la coopération sino-africaine s’est tenue à Beijing et le Forum sur la coopérationn sino-africaine a été formellement créé, devenant un canal important de dialogue collectif entre la Chine et les pays africains et de coopération réciproquement bénéfique, et la plate-forme de la coopération Sud-Sud la plus grande et la plus efficace du monde. Depuis dix-huit ans, la coopération pragmatique dans les différents domaines entre la Chine et l’Afrique porte des fruits. En 2017, les échanges commerciaux entre les deux parties ont été multipliés par 17 par rapport à ceux de l’an 2000, et les investissements chinois en Afrique ont été multipliés par 100. Le taux de contribution de la Chine au développement de l’économie africaine augmente rapidement. Le Forum sur la coopération sino-africaine est largement reconnu dans le monde, il est devenu le symbole de la coopération Sud-Sud et le drapeau de la coopération internationale avec l’Afrique. Correspondant à la volonté des pays membres du forum, la conférence annuelle 2018 du forum est devenue un sommet.
Deuxièmement, dans la nouvelle période et dans le nouveau contexte, la Chine a intensifié ses efforts en faveur de ses relations avec l’Afrique. Après son entrée en fonction en 2013, le président Xi Jinping a choisi l’Afrique comme la première destination de sa visite d’État. Lorsqu’il a été réélu président cette année, il a de nouveau effectué sa première visite d’État dans quatre pays situés dans différentes régions africaines, soulignant que le renforcement de la coopération globale avec les pays africains est le choix stratégique de la Chine. Lors du Sommet de Johannesburg du Forum sur la coopération sino-africaine en décembre 2015, le président Xi Jinping a avancé les « cinq grand axes » pour consolider le nouveau repositionnement des relations sino-africaines, ainsi que les « dix plans majeurs de coopération » qui ont été mis en œuvre ces trois années, afin d’aider l’Afrique à résoudre ses trois grandes difficultés qui entravent son développement — arriéré des infrastructures, manque de talents et insuffisance de fonds —, à accélérer l’industrialisation et la modernisation agricole en Afrique et de réaliser le développement autonome et durable.
Grâce aux efforts conjoints, les relations sino-africaines ont été portées au niveau du partenariat stratégique global. Sur le plan politique, les deux parties ont multiplié les échanges de haut niveau. Ces visites et ces échanges ont donné une impulsion politique au développement des relations sino-africaines. Sur le plan économique, les intérêts des deux parties sont complémentaires et sont intégrés dans une même logique de développement. La Chine est le premier partenaire commercial de l’Afrique depuis neuf ans consécutifs. En 2017, les échanges commerciaux entre la Chine et l’Afrique ont atteint 170 milliards de dollars ; les investissements en provenance de Chine ont totalisé 100 milliards de dollars ; les entreprises chinoises implantées en Afrique ont dépassé la barre de 3 000.
L’Afrique est l’un des berceaux de la civilisation humaine et présente une grande diversité culturelle. À travers les échanges culturels et humains, la civilisation chinoise et la civilisation africaine brillent, l’une et l’autre, de mille éclats. La coopération entre la Chine et l’Afrique met aussi l’accent sur la coopération humaine et culturelle. Chaque année, la Chine organise en moyenne plus de 30 événements en termes d’échanges humains et culturels et met en oeuvre plus de 50 projets de coopération.
De plus, les deux parties ont renforcé la coopération en matière de paix et de sécurité. La Chine soutient fermement la construction de la capacité de l’Afrique à défendre la paix. Elle soutient l’Afrique dans la création des armées permanentes et des forces de réaction rapide. La Chine est l’un des cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU qui a envoyé le plus de forces de maintien de la paix en Afrique. Enfin, la Chine participe activement aux opérations anti-piraterie et d’escorte des convois au large de la Somalie en envoyant 29 flottes d’escorte, et elle a également offert ses bons offices pour résoudre certains problèmes brûlants en Afrique, dont les conflits au Soudan du Sud.
Troisièmement, au cours de la préparation du Sommet de Beijing, les deux parties sont parvenues à un consensus : le sommet est axé sur « la Ceinture et la Route ».
Ces cinq dernières années, l’initiative « la Ceinture et la Route » est passée du concept à l’action, des perspectives aux réalités. La Chine a signé les documents de coopération au sujet de « la Ceinture et la Route » avec 86 pays et organisations internationales, dont beaucoup de pays africains. L’initiative chinoise se connecte aux stratégies de développement des pays africains, à l’Agenda 2063 de l’UA et à l’Agenda 2030 de l’ONU et imprime ainsi une nouvelle impulsion au développement africain. Elle offre une aide concrète à l’industrialisation en Afrique. Selon les réalités des pays africains, la Chine a mis en oeuvre ces dernières années un grand nombre de projets de coopération dans les domaines tels que la lutte contre la pauvreté, la sécurité alimentaire, l’innovation, les infrastructures et l’industrialisation afin de réajuster les structures économiques des pays africains et d’aider à l’application de l’Agenda 2063 de l’UA. Il y a déjà des résultats satisfaisants. La coopération sino-africaine a contribué à la multipolarité économique et la montée en gamme indusrielle en Afrique, créé un grand nombre d’emplois et amélioré la vie des habitants locaux. Avec nos efforts conjoints, le partenariat stratégique global entre la Chine et l’Afrique se développe rapidement et constitue une coopération tous azimuts, à tous les niveaux et sur tous les plans. Suivant le principe « sincérité, pragmatisme, amitié et franchise » et la bonne conception de la justice et des bénéfices, proposés par le président Xi Jinping, la Chine va continuer à soutenir le développement et la prospérité de l’Afrique.
Quatrièmement, depuis le début du XXIe siècle, la multipolarisation du monde, la mondialisation de l’économie, l’informatisation de la société et la diversité culturelle ont fait de grands progrès. Les différents pays, plus étroitement liés entre eux, dépendent les uns des autres et partagent le même sort. Face aux défis communs tels que la faiblesse de la reprise de l’économie mondiale, l’aggravation de la fracture sociale, les conflits régionaux multiples et le terrorisme, aucun pays ne peut prétendre être épargné. Tous les pays doivent s’unir pour les affronter. A cet effet, le président chinois Xi Jinping a proposé de construire de nouvelles relations internationales d’un type inédit, de bâtir une communauté de destin. Ces propositions sont largement soutenues par la communauté internationale et ont été inscrites dans les documents des Nations unies. La construction de la communauté de destin et de la communauté d’intérêt par la Chine et l’Afrique est bien l’une de nos plus grandes réalisations en cours aujourd’hui. Depuis longtemps, les peuples chinois et africains, liés par leur solidarité, se soutiennent mutuellement et se traitent en toute sincérité. Ils ont créé une voie de coopération particulière conforme à la tendance historique et aux réalités des deux parties. Dans les affaires internationales, la Chine et l’Afrique sont des alliées qui ont des intérêts communs, des revendications communes et des objectifs communs. à l’heure actuelle, les relations sino-africaines se trouvent à un nouveau point de départ historique et possèdent toutes les cartes en main pour réussir. À la fin de ses visites dans les quatre pays africains effectuées en juillet, le président Xi Jinping a indiqué : « La Chine et l’Afrique forment une communauté de destin et d’intérêts. Quels que soient la conjoncture internationale et le degré du développement de la Chine, la Chine sera toujours l’ami et le partenaire sincères de l’Afrique. » La Chine, le plus grand pays en développement, et l’Afrique, le continent regroupant le plus grand nombre de pays en développement, resserrent leur coopération qui apportera plus de bonheur aux peuples chinois et africains.
Nous avons tout lieu de croire que le futur Sommet de Beijing du Forum sur la coopération sino-africaine va renforcer davantage les relations entre les deux parties et accélérer les progrès de la construction de la communauté de destin Chine-Afrique. Ce sera une grande contribution au développement et à la prospérité du monde et à la construction de la communauté de destin de toute l’humanité.
*WU SIKE est un diplomate émérite et ancien envoyé spécial de la Chine sur la question du Moyen-Orient.
Source:La Chine au Présent |