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La coopération sino-africaine a fait de grands progrès et a assisté à des changements positifs, dynamisant encore davantage et apportant des bénéfices mutuels au continent et à la Chine, a déclaré mardi un haut responsable du ministère chinois du Commerce en vue du sommet de Beijing du Forum sur la coopération sino-africaine (FOCAC), qui débutera le 3 septembre.
Alors que la Chine et l’Afrique sont en train de mettre en œuvre les 10 grands projets de renforcement de la coopération entamés depuis le sommet du FOCAC de Johannesburg en 2015, les produits, les technologies, les normes et les services chinois arrivent de plus en plus vite en Afrique. L'excellence opérationnelle des entreprises chinoises s'est améliorée et le yuan chinois a accéléré son processus d'internationalisation, et de tels résultats ont régulièrement soutenu le développement de la Chine, a déclaré Qian Keming, vice-ministre du Commerce.
Les développements de la Chine et de l'Afrique sont mutuellement bénéfiques et se soutiennent mutuellement, a indiqué M. Qian lors d'une conférence de presse mardi.
La Chine est le premier partenaire commercial de l'Afrique depuis neuf années consécutives. Les échanges commerciaux entre la Chine et l’Afrique ont augmenté de 14% en 2017 et ont progressé encore plus rapidement à 16% au premier semestre de 2018. Au cours des trois dernières années, les investissements directs chinois dans les pays africains ont atteint une moyenne annuelle de 3 milliards de dollars.
Les investissements et les projets chinois ont créé 900 000 emplois africains et la Chine a aidé à former 240 000 talents techniques pour l’Afrique.
Liu Hongwu, expert en études africaines et doyen de l’Institut africain de l’Université normale du Zhejiang, a déclaré que la Chine et l’Afrique ont accompli de grandes choses au cours des trois dernières années, avec des projets centrés sur les infrastructures, l’industrialisation et l’agriculture.
« Les efforts de la Chine dans les infrastructures de transport, en particulier, ont relancé la poursuite de la modernisation du continent », a indiqué M. Liu au Global Times.
Alors que l'Afrique n'a pas vu d'investissements ferroviaires modernes importants depuis près d'un siècle, deux projets ferroviaires financés par la Chine - le chemin de fer à écartement standard Nairobi-Mombasa long de 480 kilomètres au Kenya, et le projet ferroviaire électrifié de 756 kilomètres reliant l'Ethiopie à Djibouti – ont été achevés trois ans seulement après le sommet de Johannesburg.
Des contrats ont également été signés pour une importante ligne ferroviaire reliant la plus grande ville du Nigeria, Lagos, à Kano, hub commercial situé dans le nord du pays, a fait savoir M. Liu.
Au Kenya, les flux de talents, de capitaux et de biens sont déjà concentrés le long du chemin de fer Mombasa-Nairobi, où le prix des terrains augmente et les parcs industriels sont créés.
M. Liu a noté que « les infrastructures de transport propulsent l’industrialisation et redynamisent les ressources auparavant inutilisées ».
« Dans le passé, les pays africains souhaitaient une aide de la Chine et des échanges commerciaux avec la Chine. Aujourd'hui, leurs délégations viennent en Chine avec une liste de projets précis visant à attirer des investisseurs chinois », a indiqué M. Liu, décrivant les changements constatés dans les relations économiques sino-africaines.
Un geste politique
Les Etats-Unis veulent accroître leur contribution pour faire concurrence à la Chine sur le continent africain, car les relations entre la Chine et les pays africains se sont développées rapidement, ont avancé des experts.
Le président états-unien Donald Trump a appelé lundi à davantage de coopération en matière d'infrastructures avec le Kenya alors qu'il recevait à la Maison Blanche son homologue kenyan, Uhuru Kenyatta, a rapporté lundi le Washington Post.
M. Trump a mis en avant ce qu’il a appelé un projet d’infrastructure de « routes massives » au Kenya en tant que signe du renforcement des relations entre les deux pays, a rapporté le Washington Post.
Il semblait faire référence au projet d’autoroute Nairobi-Mombasa, qui relierait la capitale du Kenya à son principal port de l’océan Indien.
Ce projet de voie rapide proposé par Bechtel, groupe d’ingénierie américain, est une autoroute à quatre voies de 4,5 milliards de dollars entre la ville portuaire de Mombasa et Nairobi, mais son financement n’a pas encore été totalement sécurisé, a rapporté lundi le Financial Times.
Wang Yiwei, directeur de l'Institut des affaires internationales de l'Université Renmin de Chine à Beijing, a déclaré mardi au Global Times que cette décision américaine était un geste politique fondé sur des considérations stratégiques plutôt qu'un plan sérieux qui respecte les conditions locales.
Il n'y a pas de comparaison entre le projet d'autoroute Nairobi-Mombasa et le chemin de fer Nairobi-Mombasa construit par la Chine, et ce parce que la capacité des chemins de fer est beaucoup plus grande que celle des autoroutes et que le chemin de fer fait partie d’un réseau de transport massif qui comprend le port de Mombasa et des liaisons ferroviaires avec d’autres pays de la région, a noté M. Wang.
« Le Kenya n'est pas les Etats-Unis, et ses habitants n'ont pas autant de voitures à conduire sur l'autoroute. Dans quelle mesure cela peut-il être avantageux pour les habitants et comment le pays pourra faire des bénéfices avec ce projet reste des questions sans réponses », a déclaré M. Wang.
Source:french.china.org.cn |