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Le président chinois Xi Jinping a entamé le 20 juillet une visite sur le continent africain, après celles effectuées en 2013 et 2015. Le Sénégal, le Rwanda, l’Afrique du Sud et l’Ile Maurice sont concernés par ce voyage, qui se tient dans un contexte stratégique à presque deux mois de la tenue du prochain Forum sur la coopération sino-africaine (FOCAC) prévu à Beijing.
Comme en 2013 après son élection à la tête de la Chine, Xi Jinping foule à nouveau le sol africain au terme de sa réélection au sommet du pays en mars dernier. Cette tournée présente un caractère particulier, d’autant qu’elle a lieu pendant une année marquant le 40e anniversaire de la mise en œuvre de la politique de réforme et d’ouverture en Chine.
Depuis 1978, l’Afrique et la Chine ont œuvré pour l’approfondissement de leurs relations de coopération, au point où elles se trouvent actuellement à leur meilleur niveau de partenariat. La Chine est devenue depuis 2009 le premier partenaire commercial de ce continent qui compte 54 Etats et plus d’un milliard d’habitants, dont 60% sont des jeunes.
Le volume des échanges commerciaux entre les deux parties a connu une hausse spectaculaire en passant de 765 millions de dollars en 1978 à 170 milliards de dollars en 2017. A ce jour, le stock des investissements chinois sur le continent africain est estimé à 110 milliards de dollars.
La visite du président chinois en Afrique témoigne une fois de plus l’attachement de la Chine au continent ainsi qu’à son développement socioéconomique. Elle devrait permettre aux deux parties de consolider leurs liens, d’évaluer l’exécution de certains projets et d’évoquer les questions liées au sommet de Beijing en septembre prochain.
Lors de son séjour au Sénégal, outre leurs échanges sur la coopération bilatérale, Xi Jinping et son homologue Macky Sall ont procédé à l’inauguration d’une aire dédiée à la pratique de la lutte traditionnelle, qui est la discipline sportive la plus populaire du pays de la Teranga.
L’étape du Rwanda revêt une grande importance, le chef de l’Etat rwandais Paul Kagame étant également le président en exercice de l’Union africaine (UA). Ce dernier a d’ailleurs été chargé par ses pairs africains de s’occuper des réformes de l’organisation continentale. Avec lui, le président Xi Jinping a pu échanger sur les questions bilatérales et les grandes préoccupations de l’Afrique.
Partenaire stratégique du continent, la Chine lui apporte un appui multiforme pour l’aider à assurer son décollage économique. Les infrastructures (routes, ponts, barrages hydroélectriques, stations de production d’eau potable, édifices publics, etc...), l’industrie, l’agriculture et l’élevage, le sport, la culture et l’éducation sont parmi les secteurs stratégiques de la coopération sino-africaine.
En 2015, lors du Forum sur la coopération sino-africaine tenu à Johannesburg, en Afrique du Sud, le chef de l’Etat chinois avait promis une aide financière de 60 millions de dollars à la commission de l’UA afin de l’aider à renforcer ses capacités de maintien de la paix et de la sécurité sur le continent.
Il avait également annoncé une aide financière de 60 milliards de dollars en faveur du développement des pays africains. D’après une évaluation à mi-parcours, ce financement a déjà été absorbé à plus de 80% dans la réalisation de divers projets en Afrique.
L’Afrique du Sud possède l’une des économies les plus performantes du continent. L’arrivée du président chinois dans ce pays représente un enjeu important de coopération sino-africaine, au-delà de la tenue de la rencontre des chefs d’Etat des BRICS.
Cette année en septembre, les chefs d’Etat d’Afrique et de Chine procéderont à Beijing à l’examen du plan d’action et de la déclaration du sommet de Johannesburg, ainsi qu’à l’évaluation de la mise en œuvre de projets d’intérêt commun. Ils feront le point de leur partenariat stratégique global lancé en 2015 avant d’identifier de nouvelles pistes de coopération et de projeter l’avenir de leurs relations basées sur le principe « gagnant-gagnant ».
Signalons que sur 54 pays que compte le continent africain, 24 ont déjà scellé un partenariat stratégique global ou un partenariat stratégique avec la Chine. Le sommet de Beijing offrira l’occasion d’impulser une nouvelle dynamique aux relations entre les deux parties, qui seront appelées à renforcer la planification globale, accroître la convergence de vues et à coordonner leurs efforts afin de faire progresser la construction d’une communauté de destin.
Ce rendez-vous devrait également ouvrir de nouvelles opportunités de coopération sino-africaine dans le cadre de l’initiative chinoise de « La Ceinture et la Route », des Objectifs de développement durable (ODD) de l’ONU à l’horizon 2030, de l’agenda 2063 de l’UA et des différentes stratégies nationales de développement des pays africains.
Le président Xi Jinping saisira cette occasion pour convier ses partenaires africains à adhérer à l’initiative de « La Ceinture et la Route », qui promeut les échanges entre les peuples, le développement économique et la coopération internationale.
La présence du président Xi Jinping en Afrique vient ainsi rassurer ses partenaires du continent au regard de l’excellence de la coopération entre les deux parties. A titre d’illustration, les échanges commerciaux entre les deux parties ont dépassé 200 milliards de dollars en 2013, et pourraient atteindre 400 milliards de dollars en 2020, d’après les estimations du Fonds Chine-Afrique pour le développement.
par Christian Elion, rédacteur en chef délégué au quotidien Les Dépêches de Brazzaville
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