Un individu au volant d'une Renault Megane contenant des "armes et des explosifs" a percuté la voiture de tête de l'escadron de gendarmes mobiles, qui descendait ce lundi dans l'après-midi sur les Champs-Elysées à Paris.

La Renault "contenait un certain nombre d'armes, des explosifs permettant éventuellement de pouvoir faire sauter cette voiture (de la gendarmerie)", a déclaré le ministre français de l'Intérieur Gérard Collomb, qualifiant l'acte de "tentative d'attentat" qui a pour cible les forces de l'ordre.

L'assaillant âgé d'une trentaine d'années était connu des services de police et, fiché S, selon la presse française. Sa mort a été annoncée le même jour par les autorités. Et une enquête en flagrance est ouverte par la section antiterroriste du parquet de Paris. Cette tentative d'attentat sur les Champs-Elysées qui vise une nouvelle fois les forces de l'ordre montre que le niveau de la menace en France est extrêmement élevé, a dit M. Collomb.

La dernière attaque en date contre les forces de l'ordre a lieu en début du mois sur le parvis de Notre-Dame-de-Paris, où un policier a été attaqué par un jeune armé de marteau. L'agresseur, un étudiant de 40 ans, a prêté serment à Daesh dans une vidéo retrouvée à son domicile lors d'une perquisition de la BRI.

En avril dernier, un individu armé d'un fusil d'assaut kalachnikov a ouvert le feu sur un fourgon de police sur l'avenue des Champs-Elysées. Bilan : un des agents âgé de 37 ans est tué et deux autres blessés.

Le 18 mars, c'est un homme âgé de 39 ans qui a été tué à l'aéroport d'Orly par les forces de l'ordre pour avoir tenté de s'emparer de l'arme de l'un des soldats en patrouille à l'aéroport. Le procureur de la République a décrit l'agresseur comme quelqu'un "extrêmement violent" qui était "là pour mourir pour Allah".

Un mois plus tôt, le 3 février, un Egyptien armé d'une matraque attaque au Carrousel Louvre les militaires. Il blesse un d'entre eux à la tête avant d'être maîtrisé. La première attaque terroriste en direction des forces de l'ordre en France date de juin 2016 à Magnanville où un couple de policier est tué de plusieurs coups de couteau à leur domicile.

Face à la menace, le Conseil de défense a validé le 7 juin dernier la création d'une nouvelle instance (Task force) dénommée Centre national de contre-terrorisme, directement rattaché à l'Elysée et qui aura pour mission "d'assurer un meilleur partage et une meilleure coordination des renseignements intérieurs et extérieurs français".

Le Conseil des ministres étudiera mercredi les conditions de sortie de l'état d'urgence en vigueur depuis le 14 novembre 2015. Le gouvernement prévoit comme alternative à l'état d'urgence un projet de loi qui permettra d'introduire dans le droit commun des dispositions "concrètes, ciblées et encadrées" pour lutter efficacement contre le terrorisme.