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Attaque à Londres : appels à des réglementations plus strictes sur internet

French.china.org.cn | Mis à jour le 06. 06. 2017 | Mots clés : Attaque à Londres,réglementations, internet

Une barrière de sécurité entre la route et le trottoir est installée sur le pont de Westminster à Londres lundi en réaction aux récentes attaques terroristes. La police britannique a arrêté lundi plusieurs personnes lors de deux raids à l’aube suite aux attaques du 3 juin, revendiquées par le groupe Etat islamique et qui ont fait 7 morts.

Les analystes chinois estiment que l’appel lancé par la première ministre britannique à la communauté internationale pour règlementer le cyberespace afin de juguler le terrorisme suite à l’attaque de samedi était attendu depuis longtemps. Les experts ont appelé à une réglementation plus stricte du cyberespace, ajoutant que les efforts de la Chine dans la lutte contre le terrorisme avaient par le passé été considérés de manière injuste comme nuisant aux droits humains ou à la liberté d’expression.

Mme May s’est exprimée sur le perron du 10 Downing Street et a condamné ce qu’elle a appelé une idéologie maléfique unique de l’extrémisme, disant : « Cela suffit. » Le groupe Etat islamique (EI) a revendiqué l’attaque qui a tué sept personnes et en a blessées des dizaines d’autres, selon l’Agence Xinhua dimanche. Il s’agit de la troisième attaque terroriste au Royaume–Uni depuis le mois de mars, après deux attaques à Londres et une attaque au Manchester Arena il y a deux semaines. L’attentat-suicide de Manchester a coûté la vie à 22 personnes et 110 autres ont été blessées.

Dans sa déclaration, Mme May a souligné l’importance de la lutte contre le terrorisme dans le cyberespace. « Nous ne devons pas laisser à cette idéologie un espace sûr dont elle a besoin pour se développer. Mais c’est néanmoins ce que fournissent internet et les grandes entreprises qui proposent des services sur internet », a–t–elle déclaré. « Nous devons travailler avec les gouvernements démocratiques alliés pour parvenir à des accords internationaux qui règlementent le cyberespace », a–t–elle souligné, selon Reuters.

La police a effectué des avancées considérables dans l’identification des trois attaquants, a fait savoir dimanche le directeur adjoint de la police londonienne Mark Rowley, selon Xinhua. « Le travail est en cours pour mieux les connaître, leurs connexions et s’ils ont été aidés ou soutenus par quelqu’un d’autre », a–t–il indiqué.

« Même si le Royaume–Uni possède des services de renseignements reconnus mondialement comme MI5 et MI6, les faits prouvent que ces élites dans le domaine de la lutte contre le terrorisme ne peuvent pas complètement contrôler la situation actuelle, ce qui montre qu’un citoyen ordinaire peut soudainement devenir un terroriste à quelque moment que ce soit », a remarqué Chu Ying, professeur associé à l’Université des relations internationales. Et d’ajouter : « Le Royaume–Uni n’est pas la seule victime. De nombreux pays européens, notamment la France, l’Allemagne, et la Belgique, ont déjà été attaqués par les terroristes, et les attaques sont plus fréquentes et deviennent une nouvelle normalité. L’Europe doit vraiment réfléchir à la réforme de ses mécanismes et de ses politiques de lutte contre le terrorisme parce que ses vieilles méthodes ne permettent plus de protéger ses citoyens de manière efficace. »

Des contrôles efficaces

L’Occident doit réaliser que lorsqu’il critique le mécanisme de lutte contre le terrorisme de la Chine en disant qu’il constitue une violation des « droits humains » et de la « liberté d’expression », les faits montrent que la surveillance et le contrôle d’internet sont efficaces, a estimé M. Chu.

Mme May a déclaré que cette idéologie devait être combattue dans le pays et à l’étranger, ajoutant qu’internet et les grandes entreprises d’internet fournissaient un espace pour qu’un tel extrémisme se développe. Après l’attaque du Manchester Arena, Mme May a demandé aux entreprises technologiques d’en faire davantage pour retirer les contenus préjudiciables d’internet, selon Reuters. Le 26 mai, elle avait dit : « Ne vous trompez pas, le combat passe du champ de bataille à internet. » Il était clair que les entreprises devaient en faire davantage et assumer leurs responsabilités pour les contenus préjudiciables.

« En Chine, une fois qu’une information qui concerne l’extrémisme ou le terrorisme est détectée sur internet, les autorités concernées sont autorisées à empêcher sa propagation et effacer la source, et le gouvernement a même autorité pour interrompre temporairement l’accès à internet dans une zone spécifique pour que cesse la propagation », a remarqué M. Chu.

Après les attaques de samedi à Londres, certaines sociétés influentes de réseaux sociaux ont exprimé leur volonté de coopérer dans la lutte contre le terrorisme. Facebook a fait savoir que sa plateforme de réseaux sociaux allait devenir un « environnement hostile » pour les terroristes. Le réseau social Twitter a aussi indiqué qu’il cherchait à répondre à la dissémination de propagande militante, a rapporté Reuters lundi.

La première Loi sur la cybersécurité de Chine est entrée en vigueur jeudi et les régulateurs d’internet ont lancé une campagne nationale pour promouvoir cette loi, les entreprises internet du pays tentant de comprendre les tenants et les aboutissants de ces nouvelles règlementations.

La censure et la surveillance d’informations suspectes ne doivent pas être considérées par « préjudiciables aux droits humains ou à la liberté d’expression » car il en va de la responsabilité du gouvernement de protéger la société, et si certaines sociétés de réseaux sociaux se servent de la « liberté d’expression » comme d’une excuse pour résister à la censure et laisser des contenus préjudiciables se propager, c’est alors irresponsable, selon M. Chu.

Internet n’est cependant pas la cause des attaques terroristes et nous devons trouver une solution dans le monde réel plutôt que de seulement se concentrer sur le cyberespace, a estimé Li Wei, un expert dans la lutte contre le terrorisme de l’Institut des relations internationales contemporaines de Chine. « De nombreuses attaques terroristes se sont produites avant l’apparition des réseaux sociaux, et la suppression de l’idéologie et des informations extrémistes dans le cyberespace ne peut pas fondamentalement résoudre le problème. Le problème trouve ses racines dans l’histoire coloniale de l’Europe dans le monde islamique, et l’Occident doit changer son attitude à l’endroit du monde islamique », selon M. Li.

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Source: french.china.org.cn

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