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Le 20 avril vers 21h, une voiture qui roulait à grande vitesse s'est brusquement arrêtée à côté d'un car de police en patrouille sur les Champs-Elysées, et un homme équipé d'un fusil mitrailleur a ouvert le feu dès sa descente de voiture sur les policiers près de leur véhicule, tuant un agent des forces de l'ordre et en blessant deux autres ainsi qu'une passante. L'auteur de l'attaque a été abattu par la police sur place. Selon une déclaration du président français François Hollande, il s'agirait d'une attaque terroriste, revendiquée peu après par l'Etat islamique.
La police française avait déjà déjoué le 18 avril à Marseille un projet d'attaque terroriste qui visait François Fillon, candidat du parti de droite Les Républicains, et deux suspects « soupçonnés de prépare un attentat imminent » à la veille de la présidentielle française avaient été arrêtés. Une vidéo interceptée par la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) montrait un fusil, un drapeau noir de l'Etat islamique, des dizaines de balles et l'édition du journal Le Monde du 16 mars avec une photo de François Fillon, posés sur un bureau. François Fillon a été classé en tant que candidat de la présidentielle française le plus menacé, et est ainsi protégé par six policiers mobilisés spécialement à cette fin.
La France est devenue la principale cible des attaques terroristes internationales après la fusillade sanglante à la rédaction du magazine français Charlie Hebdo à Paris en janvier 2015. La menace terroriste semble être si proche que la France est aujourd'hui encore en état d'urgence, et le plan Vigie-pirate visant à préserver l'ordre public est toujours à son niveau le plus élevé. Les rumeurs selon lesquelles la France serait la cible d'une nouvelle série d'attaques terroristes se multiplient à l'approche de la présidentielle française. Comme le montrent les récents événements, l'Etat islamique fait toujours de la France le principal objectif de ses attaques. Selon des analyses, la France est en train de vivre un moment sensible sur le plan politique, représenté par la présidentielle française. L'opinion internationale attache une grande importance à la France, et l'attaque terroriste lancée par l'Etat islamique à ce moment particulier cherche visiblement à produire de l'agitation et à affecter le processus démocratique de la présidentielle.
Les 11 candidats étaient en train de participer à une émission télévisée sur le plateau de France 2 devant des millions de téléspectateurs au moment de la fusillade sur les Champs-Elysées. Les informations sur cet incident ont été transmises sur le plateau de l'émission, qui est devenue une plate-forme où les candidats ont tous condamné en commun l'attaque terroriste.
Emmanuel Macron, le candidat indépendant du centre qui dispose selon les sondages du taux de soutien le plus élevé, a déclaré : « La première fonction du président de la République consiste à protéger, et cette menace inestimable nous accompagnera pendant plusieurs années à venir ». Se disant très bouleversée, Marine Le Pen, la candidate de l'extrême droite, a exprimé son intention d'être unie avec la police. François Fillon, candidat des Républicains, a lui affirmé que « la lutte contre le terrorisme doit être la mission prioritaire du prochain président de la République ». Jean-Luc Mélenchon, candidat de la gauche radicale, a fait savoir : « Il ne faut pas s'affoler, il ne faut pas interrompre notre processus démocratique, car les agresseurs sont voués à l'échec ».
L'attaque terroriste survenue sur les Champs-Elysées, l'avenue la plus animée de Paris, survient à trois jours du premier tour du scrutin, prévu le dimanche 23 avril. Cet incident aura sûrement de grandes conséquences sur la présidentielle française 2017. Cette élection a lieu à un moment difficile, marqué par des difficultés économiques et sociales qui s'accentuent chaque jour davantage en France. La plupart des Français ont perdu leur confiance dans les partis politiques majeurs et le gouvernement, plongés dans une profonde inertie depuis longtemps, et certains d'entre eux ont ainsi tourné leurs regards vers le Front National (FN), parti d'extrême droite.
Marine Le Pen, présidente du FN, a fait part dans son programme électoral de son projet, entre autres, de limiter rigoureusement l'entrée des immigrés et de renforcer l'ordre public. Le point de vue de Marine Le Pen est soutenu et reconnu par certains Français car ces derniers se sentent de plus en plus en insécurité, en particulier à cause du terrorisme. La plupart des auteurs des attaques terroristes perpétrées en France étaient des descendants d'immigrés musulmans, ce qui a donné une fausse impression à cette tranche du public français, l'amenant à faire des amalgames entre immigrés musulmans et terroristes extrémistes.
Le Pen souhaite ainsi faire de l'exclusion et de la limitation des droits des immigrés le moyen permettant d'assurer l'ordre public et attirer des électeurs. En outre, Marine Le Pen préconise également un renforcement des forces policières pour accroître leur capacité à lutter contre le terrorisme et défendre l'ordre public. C'est pourquoi le taux de soutien à Marine Le Pen au sein de la police a grandement augmenté.
Pendant la campagne, la concurrence entre les candidats s'est avérée acharnée, et il est encore aujourd'hui très difficile d'en prévoir les résultats. Par conséquent, des « facteurs hasardeux » auront un fort impact sur le résultat de l'élection. Les médias et les commentaires sont généralement d'avis que les attaques terroristes perpétrées en France provoqueront inévitablement la panique dans la société, et cette panique influencera sans aucun doute les électeurs qui hésitent encore pour qui voter au premier tour du scrutin, ce qui pourrait les pousser à voter pour Marine Le Pen, qui se dit contre l'immigration. Selon des statistiques, la partie d'électeurs indécis, représentant environ 40% du corps électoral, aura une influence incroyable dimanche.
Selon les derniers sondages réalisés le jour même de l'attaque sur les Champs-Elysées, Emmanuel Macron obtenait un score de 24,5% des voix ; Marine Le Pen 21% ; François Fillon 20% et Jean-Luc Mélenchon 19%. Cela nous permet d'entrevoir que l'écart entre les quatre candidats principaux a encore diminué, avec un point de différence entre Marine Le Pen, François Fillon et Jean-Luc Mélenchon. Les conséquences de la fusillade du 20 avril à Paris sont encore à mesurer, mais seront sûrement à prendre en considération lors du premier tour.
(Traduction d'un article en chinois rédigé par Shen Xiaoquan, maître de recherche au Centre de recherche sur les problématiques mondiales de l'agence de presse Xinhua.)
Source: french.china.org.cn |
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