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Une patrouille de soldats français sur les Champs-Elysées à Paris, après la fusillade du 20 avril 2017. -- AFP
Jeudi soir, un homme suspecté de liens avec le terrorisme a abattu un officier de police et en a blessé deux autres sur les Champs-Elysées à Paris, dans une attaque revendiquée par le groupe Etat Islamique (EI) à seulement quelques jours des élections présidentielles françaises.
L'assaillant a ouvert le feu avec une arme automatique sur une voiture de police aux alentours de 21 h (1900 GMT), déclenchant la panique chez les touristes et les passants.
Alors qu'il s'apprêtait à prendre la fuite, l'assaillant fut abattu par un tir de riposte, ont indiqué des sources policières à l'AFP.
« L'assaillant de l'attaque des Champs-Elysées dans le centre de Paris est Abu Yussef le Belge et il fait partie des combattants de l'Etat Islamique », a indiqué l'organisation terroriste dans une déclaration publiée par Amaq, son organe de propagande.
L'assaillant était connu de la section antiterroriste des forces de police et une perquisition a été menée à son domicile dans une banlieue à l'est de Paris.
Les observateurs craignaient depuis longtemps une nouvelle attaque avant les élections présidentielles françaises, dont le premier tour a lieu dimanche. Depuis 2015, les atrocités commises par les extrémistes ont coûté la vie à plus de 230 personnes.
L'impact sur le résultat de l'une des présidentielles les plus imprévisibles de ces dernières décennies reste incertain. En attendant, la dirigeante d'extrême droite, Marine Le Pen, et le conservateur au cœur de plusieurs scandales, François Fillon, ont immédiatement annulé leurs événements de campagne prévus pour vendredi.
Jusqu'à présent, les sondages indiquaient que les votants étaient plus concernés par le chômage et leur pouvoir d'achat, que par le terrorisme et la sécurité. Cependant, les analystes avaient averti que cela changerait en cas de nouvelle attaque.
La fusillade des Champs-Elysées survient deux jours après l'arrestation de deux hommes possédant des armes et des explosifs à Marseille dans le sud de la France, suspectés de préparer une attaque pour perturber la campagne.
Le président français, François Hollande, s'est de nouveau adressé à la Nation après l'attaque, promettant une « vigilance absolue, notamment par rapport au processus électoral ». Il a également adressé ses hommages aux forces de police.
La sécurité en campagne
Un peu plus tôt dans la soirée, alors qu'elle prenait part à un entretien télévisé avec les dix autres candidats présidentiels, Marine Le Pen avait accueilli le retour du thème de la sécurité dans la campagne.
« Nous souffrons des conséquences d'un laxisme, qui dure depuis des années », avait-elle déclaré avant la fusillade, promettant d'adopter une ligne dure contre les extrémistes et toute personne suspecte d'être un islamiste.
Pendant plusieurs semaines, Emmanuel Macron, centriste et ancien banquier, et Marine Le Pen sont arrivés en tête des sondages, mais ceux-ci indiquent désormais que chacun des quatre principaux candidats ont une chance d'atteindre le second tour prévu le 7 mai.
Même si Le Pen et Macron apparaissent comme les favoris de cette élection, François Fillon et le candidat du Front de Gauche, Jean-Luc Mélenchon, ont considérablement resserré l'écart au cours des deux dernières semaines.
« La première responsabilité pour un président est de protéger, a déclaré Emmanuel Macron lors de son entretien. Cette menace fera partie de nos vies quotidiennes au cours des prochaines années. »
Alors que les premiers détails commençaient à filtrer, le président américain Donald Trump a exprimé ses condoléances, déclarant : « Il semble que ce soit une nouvelle attaque terroriste. […] Cela ne s'arrête tout simplement jamais. »
Etat d'urgence
A la suite de l'attaque, les Champs-Elysées ont été immédiatement bouclés par des officiers de police armés et les stations de métro avoisinantes ont été fermées.
« Nous avons dû cacher nos clients dans la cave », raconte Choukri Chouanine, le dirigeant d'un restaurant à proximité du lieu de la fusillade, ajoutant qu'il y avait eu de nombreux coups de feu.
Le porte-parole du ministère de l'Intérieur, Pierre-Henry Brandet, a rendu hommage aux réflexes rapides de la police, qui est parvenue à maîtriser l'assaillant et à empêcher que plus de sang ne soit versé en cette soirée animée de printemps.
Lors de la fusillade, une touriste fut légèrement blessée au genou par des éclats, a indiqué une source policière, qui n'a cependant pas précisé sa nationalité.
« Nous faisons face à un risque particulièrement élevé de terrorisme », a indiqué M. Brandet aux journalistes.
La France est en état d'urgence et à son plus haut niveau d'alerte depuis les attaques de 2015. En janvier 2015, le magazine Charlie Hebdo avait été frappé par une attaque terroriste et en novembre de la même année, plusieurs sites dans Paris - incluant la salle de concert du Bataclan - avaient été visés par des attaques particulièrement meurtrières.
En juillet de l'année dernière, des familles, qui assistaient aux feux d'artifice du 14 juillet, avaient également été frappées par un attentat meurtrier. Entre-temps, une série d'attaques de moins grande envergure était survenue, visant principalement les forces de sécurité.
Des milliers de militaires et d'officiers de police armés ont été déployés pour protéger les points touristiques importants, comme les Champs-Elysées, mais aussi d'autres cibles potentielles comme les bâtiments gouvernementaux et les sites religieux.
En février, un homme armé d'une machette dans chaque main avait attaqué des militaires en patrouille au Musée du Louvres à Paris. L'assaillant, un Egyptien de 29 ans, avait été sérieusement blessé.
Et en mars, un homme de 39 ans avait été tué à l'aéroport de Paris Orly, après avoir attaqué un soldat.
Source: french.china.org.cn |
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