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Dix personnes ont été arrêtées lors d'une deuxième soirée de manifestations à Paris organisée suite au meurtre d'un ressortissant chinois par la police.
Environ 400 membres de la communauté asiatique et des sympathisants de groupes antiracistes se sont rassemblés devant un poste de police dans le nord-est de la capitale pour dénoncer la mort de Liu Shaoyao, père de cinq enfants, à son domicile deux jours plus tôt.
Ceux qui ont été arrêtés avaient jeté des projectiles, a indiqué la police, portant à 45 le nombre de personnes arrêtées depuis l'incident qui a conduit le gouvernement chinois à déposer une plainte officielle.
Le journal European Times a rapporté que 26 des 35 manifestants qui avaient été arrêtés lundi dans des affrontements avec la police anti-émeute ont été libérés.
Selon la police, trois officiers avaient été appelés dimanche soir à la maison de l'homme dans le XIXe arrondissement de Paris après un appel d'un voisin faisant état d'une dispute conjugale.
Ils affirment que l'homme a attaqué un policier avec une paire de ciseaux, causant des blessures, et qu'un autre officier a alors ouvert le feu en légitime défense, tuant l'homme.
La famille de la victime était présente au moment des faits et conteste la version de la police, niant qu'il y ait eu une quelconque dispute.
« Il n'a blessé personne », a affirmé l'avocat de la famille, Calvin Job, ajoutant que l'homme était en train de « couper du poisson avec une paire de ciseaux » quand la police a défoncé sa porte et « a tiré sans avertissement ».
L'incident a suscité des échanges tendus entre les gouvernements chinois et français.
Le ministère chinois des Affaires étrangères a appelé la France à protéger ses citoyens et a annoncé que Beijing avait déposé une plainte officielle.
Le nouveau ministre français de l'Intérieur, Matthias Fekl, a condamné les violences survenues lors de la manifestation de lundi, où des affrontements ont éclaté entre des policiers et des manifestants qui scandaient : « Policiers meurtriers ».
M. Fekl a déclaré que les policiers avaient son « soutien total » et a appelé au calme, alors que l'IGPN, la police des polices, a lancé une enquête.
Selon les estimations, la communauté chinoise à Paris rassemble entre 200 000 et 300 000 personnes. Beaucoup de ressortissants chinois de la première génération qui vivent dans la capitale sont arrivés dans les années 1980 et travaillent dans l'industrie textile.
La police française a à plusieurs reprises été critiquée pour des actes présumés de brutalité dans des quartiers défavorisés.
Dans un cas qui a causé une indignation générale, un jeune homme noir a été hospitalisé en février avec des blessures anales sévères après avoir été sodomisé par une matraque de police.
Cet incident survenu dans la banlieue parisienne d'Aulnay-sous-Bois a déclenché plusieurs nuits d'émeutes dans les quartiers.
Source: french.china.org.cn |
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