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Un ressortissant chinois tué par la police à Paris : un tournant dans la prise de conscience de leurs droits par les Chinois de l'étranger

French.china.org.cn | Mis à jour le 29. 03. 2017 | Mots clés : ressortissant chinois,Paris

Le 26 mars vers 20h00, heure locale, Liu Shaoyao, un ressortissant chinois âgé de 56 ans originaire de Qingtian, dans la province du Zhejiang, a été tué par un coup de feu tiré par un policier en civil dans le 19e arrondissement de Paris.

À l'heure actuelle, les circonstances du drame n'ont pas encore été clairement établies, les versions de la police française et de la famille de la victime étant opposées. Le lendemain de l'incident, quelque 200 personnes appartenant à la communauté chinoise vivant en France se sont réunies spontanément devant le commissariat de police du 19e arrondissement de Paris pour protester.

Au cours des six derniers mois, les problèmes de sécurité que connaissent les Chinois résidant en France ont fait à plusieurs reprises la une de la presse. Le 4 septembre 2016, 50 000 Chinois résidant en France sont descendus dans la rue, appelant à « une lutte contre la violence et exigeant la sécurité ». A cette époque, un Chinois originaire du Zhejiang, Zhang Chaolin, avait été tabassé à mort dans la rue par un petit groupe de jeunes.

Et le 23 février de cette année, c'est un autre entrepreneur chinois qui a accusé la police française de s'être rendue coupable d'actes de violence à son encontre.

Pour autant, le tir mortel de la police française sur Liu Shaoyao reste encore un évènement rare. « En ce qui concerne les Chinois vivant à l'étranger, cet incident est emblématique, on est passés de personnes se faisant voler, fouiller, frapper à une mort d'homme, et l'ampleur des attaques continue à s'aggraver. Et ceux qui ont perpétré cet acte de violence, ce sont des membres des organes chargés de l'application de la loi, qui ont tué quelqu'un par balle. C'est la première fois dans toute l'histoire des Chinois résidant en France », a souligné Song Qing, chercheur assistant à l'Institut d'études internationales de Shanghai, et expert en questions relatives à la France.

« Face à un Maghrébin, un Africain ou un juif, il es probable qu'un policier blanc français ne dégainera pas et ne tirera pas aussi facilement, parce qu'il sait que ces communautés réagiront avec force », a pour sa part commenté Zheng Ruolin, ancien correspondant du quotidien shanghaien « Wenhui Bao » en France.

Mais la prise de conscience des droits de la communauté chinoise se réveille peu à peu. Après l'attaque mortelle contre Zhang Chaolin l'an dernier, les Chinois résidant en France ont organisé une « Marche blanche » massive de protestation à Paris entre la place de la République et la place de la Bastille » qui fut fortement médiatisée, à laquelle de nombreux politiciens français, l'ambassadeur de Chine en France et des fonctionnaires de l'ambassade participèrent et lors de laquelle des discours furent prononcés. Nombre de responsables municipaux des zones de la région parisienne les plus durement touchées par les problèmes de sécurité et des quartiers chinois de Paris défilèrent aussi en tête de la manifestation, côte à côte avec les Chinois résidant en France.

De son côté, le journal « Nouvelles d'Europe » a publié un éditorial, dans lequel il souligne que cette scène sans précédent et symbolique que fut cette manifestation est devenue pour les Chinois résidant en France une étape majeure de la protection de leurs droits dans le respect de la loi.

Cette manifestation hautement médiatisée et qui s'est déroulée dans l'ordre a été couplée à la communication active des grands médias français, et ce thème de la « sécurité des Chinois » a fait l'objet de la couverture d'un large éventail de grands médias, avec pour conséquence que la police locale a renforcé son attention, et arrêté rapidement trois suspects.

Par rapport à cet événement d'il y a six mois, la réaction de la communauté chinoise après la mort de Liu Shaoyao a été plus rapide. Dès le lendemain du drame, près de 200 Chinois se sont réunis spontanément devant le commissariat de police du 19e arrondissement de Paris pour protester, et ils ont déposé des fleurs et des bougies en guise d'hommage. Et ce week-end, dans tout le pays, des groupes de Chinois vivant en France prévoient d'organiser des manifestations de masse.

« Bien que les protestations (du 27 mars) se soient terminées par un conflit et une confrontation avec la police, et bien qu'un ressortissant Chinois ait même été victime d'une fracture de la jambe du fait des policiers, on peut constater, de cet acte de protestation spontanée, que les Chinois ont aujourd'hui fait une percée en termes de prise de conscience claire de leurs droits, utilisant un ensemble de valeurs dont les Français sont fiers, autrement dit s'appuyer sur les points de vue, méthodes et déclarations des autres pour les contester, et cela est très important », a analysé Song Qing.

« Aujourd'hui, nous sommes arrivés à la deuxième génération de citoyens chinois vivant en France. Dans les faits, ils sont nés et ont grandi en France et ils savent comment utiliser la loi et se rassembler pour protéger leurs propres intérêts », a de son côté déclaré Zheng Ruolin, ajoutant que « quand le magazine français "Le Point" a publié un article humiliant à l'égard des Chinois, la jeune génération de Chinois vivant en France s'est rassemblée pour engager un avocat et aller en justice, et ils ont gagné leur procès ».


 

 

Un ressortissant chinois abattu par la police à Paris

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Source: french.china.org.cn

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