L'exercice aura lieu du lundi au vendredi sur le scénario, que l'armée américaine et la FJA combattraient conjointement les forces armées chinoises, dans le cas d'un conflit entre la partie continentale de la Chine et Taïwan, a indiqué Kyodo News.

Les Etats-Unis participeront en tant qu'observateurs, selon une source gouvernementale.

Un officier du ministère chinois de la Défense souhaitant rester anonyme déclarait jeudi : « Si l'article de Kyodo News s'avère exact, il s'agirait d'une interférence grossière dans les affaires intérieures de la Chine, attisant intentionnellement une querelle dans les relations transdétroit et endommageant sérieusement les relations sino-japonaises, notamment dans les relations des forces armées. »

« Nous demandons à ce que le Japon garde en mémoire son histoire d'invasions et ne joue pas de mauvais tours. Sinon, il risque de nuire aux autres, autant qu'à lui-même », estime l'officier.

Selon les experts, la partie continentale de la Chine possède désormais la capacité d'unifier Taïwan par la force, même si le Japon lance une intervention militaire pour soutenir l'indépendance de Taïwan. Les Etats-Unis représentent l'unique obstacle.

Selon Kyodo News, le droit japonais autorise la FJA à participer à de telles activités, seulement si une « urgence » apparaît dans des zones à proximité du Japon.

« Si la partie continentale de la Chine unifie Taïwan avec succès, cela signifie que le Japon perdra à jamais la chance de contenir la Chine et de défier le statut de grande puissance de la Chine en Asie. Le Japon est donc déterminé à lancer une intervention militaire pour interrompre l'unification de la Chine », explique Song Zhongping, un expert militaire basé à Hong-Kong.

Le ministère japonais de la Défense « prévoit de vérifier la façon, dont le personnel de la FJA accomplira ses nouvelles tâches dans le cadre des nouvelles lois sur la sécurité du Japon, dans l'éventualité d'une situation pouvant poser de sérieux problèmes à la paix et à la sécurité du Japon », indique Kyodo News.

Pour Song Zhongping, « ce genre d'exercice de simulation n'est pas nouveau. Depuis Chen Shui-bian [l'ancien dirigeant de Taïwan entre 2000 et 2008], le Japon s'est toujours préparé à aider "l'indépendance de Taïwan" par tous les moyens, notamment par l'armée, le renseignement, la finance, la propagande, etc. »

Par le passé, du fait des restrictions imposées par la constitution pacifiste du Japon d'après-guerre, les interventions militaires étaient difficiles. Mais le Japon a poussé le passage de lois sécuritaires controversées en 2015, facilitant le lancement d'une intervention militaire par la FJA.

Selon Kyodo News, « la révision de la législation en matière de sécurité, qui a pris effet en mars dernier, étend le rôle de la FJA à l'assistance logistique d'armées d'autres nations, lorsque la paix et la sécurité du Japon sont considérées comme menacées, quelle que soit la localisation ».

D'après Song Zhongping, si une guerre devait survenir, le Japon et Taïwan ne seraient pas suffisamment forts pour être ensemble un obstacle. Mais si les Etats-Unis se décidaient à intervenir, cela serait un sérieux problème pour l'armée chinoise : « C'est pourquoi la préparation de l'Armée populaire de libération envisage toujours une intervention conjointe américano-japonaise. »