Elections présidentielles françaises : un duel Fillon-Le Pen s'annonce au second tour

Par : Vivienne |  Mots clés : François Fillon,Marine Le Pen
French.china.org.cn | Mis à jour le 29-11-2016


La détermination de Marine Le Pen

La plus grande rivale de François Fillon à l'élection sera la candidate du Front national Marine Le Pen. En 2011, le président et fondateur du Front national, Jean-Marie Le Pen, âgé de 82 ans, a cédé la place à sa fille Marine. Celle-ci a voulu améliorer l'image du parti en le « normalisant », et en 2014, elle a expulsé son père du Front national pour ses remarques défendant les nazis. Avec ses slogans populistes anti-immigration, anti-UE et anti-mondialisation, Marine Le Pen obtient ses résultats de plus en plus probants aux élections nationales. Elle a recueilli 18 % des suffrages à l'élection présidentielle de 2012, et 25,5 % des voix aux élections pour le Parlement européen en 2014, passant pour la première fois devant l'UMP et le Parti socialiste. Aux élections régionales de 2015, le Front national a obtenu 28 % des voix au premier tour de scrutin, un nouveau record. En termes de gain de votes, le FN est devenu le premier parti politique de France. Sur son affiche de campagne pour 2017, le nom de Marine Le Pen apparaît avec une rose bleue, une référence qui touche aux deux grands partis traditionnels : le bleu de la droite, et la rose du Parti socialiste. Son ambition de remporter les prochaines élections est claire.

La déroute du Parti socialiste

Alors que Les Républicains mobilisent leurs soldats de campagne, et que Marine Le Pen se prépare à la bataille, à gauche, le Parti socialiste laisse entrevoir une scène chaotique. Le président François Hollande, qui est arrivé au pouvoir en 2012, n'a pas encore annoncé s'il était candidat à sa réélection. Cette retenue laisse place aux ambitions d'autres candidats, notamment à Emmanuel Macron, le ministre des Finances promu par le président Hollande. Jeune et impulsif, Macron a démissionné pour mettre en place son mouvement politique En Marche ! et a récemment annoncé sa candidature à la campagne présidentielle. Le premier ministre actuel Manuel Valls se montre également désireux de faire campagne, mais il doit attendre la décision du président pour éviter tout soupçon de fronde. Le plus troublant est François Hollande lui-même. Son mandat, commencé il y a plus de quatre ans, a été marqué par de mauvaises performances, et les sondages le décrivent comme le président le plus impopulaire de la Ve République. Au vu du climat politique actuel, une candidature de François Hollande mènerait à une défaite certaine, mais s'il n'est pas candidat, qui au Parti socialiste pourrait inverser la tendance ? Ceci est peut-être le problème le plus épineux qui occupe les pensées du président. Sans leader prêt à mener la campagne, le Parti socialiste semble courir tout droit vers la défaite.

Attention à « l'effet Trump »

Bien qu'il reste encore près de six mois avant le premier tour, les perspectives de l'élection sont claires, avec un duel annoncé entre François Fillon et Marine Le Pen. Un affrontement au second tour entre la droite des Républicains et l'extrême-droite du Front national rappellerait la situation des élections de 2002. Jean-Marie Le Pen avait battu le candidat du Parti socialiste au premier tour et avait affronté Jacques Chirac au second tour. Ce résultat avait créé une onde de choc parmi la classe politique et les électeurs ; qu'un candidat prônant le racisme et défendant les nazis se retrouve si proche du pouvoir, comment le tolérer ? La société tout entière s'était alors mobilisée pour Jacques Chirac, réélu avec 81,5 % des suffrages. Mais la France d'il y a 14 ans était bien différente de celle d'aujourd'hui : avec l'aggravation du chômage, de l'immigration, de la crise de la sécurité sociale et d'autres questions, l'influence du populisme, que l'on pourrait qualifier « d'effet Trump », est difficile à prédire sur les élections françaises. Depuis l'élection de Donald Trump à la présidence des Etats-Unis, l'éventuelle élection d'un « Trump français » choque moins. Cet effet subconscient pourrait conduire les électeurs à prendre le risque de voter pour Marine Le Pen.

En ce sens, l'élection présidentielle française de l'an prochain sera un affrontement entre les forces politiques traditionnelles et les représentants de l'extrémisme populiste. Comme le journal Le Figaro l'a écrit dans un éditorial le jour de la victoire de François Fillon aux primaires, « s'il réussit, il aura apporté la preuve que le libéral-conservatisme est un barrage efficace (le dernier, sans doute) contre ce populisme qui submerge le monde occidental en crise. »

 

(Traduction d'un article en chinois rédigé par Shen Xiaoquan, maître de recherche au Centre de recherche sur les problématiques mondiales de l'agence de presse Xinhua.)

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