Nicolas Sarkozy se déclare candidat à la présidentielle de 2017

Par : Vivienne |  Mots clés : Sarkozy,élection présidentielle
French.china.org.cn | Mis à jour le 29-08-2016

L'ex-Président français, Nicolas Sarkozy, a formellement déclaré, le 22 août, sa candidature pour la présidentielle de 2017. Avant lui, plusieurs personnalités du Parti républicain (PR) ont décidé de se présenter à la campagne présidentielle et le candidat définitif du PR sera élu aux élections primaires au sein du parti en novembre prochain. L'ouverture de la campagne présidentielle sent déjà la poudre, bien que les élections primaires ne commencent que dans trois mois. Les présidentielles auront lieu dans huit mois, soit en avril prochain.

Même si tout le monde était au courant de l'intention de Sarkozy de se présenter aux présidentielles, la manière choisie pour annoncer sa candidature aux présidentielles fut une surprise. Selon l'usage, les hommes politiques annoncent en général leur décision de se présenter aux élections à travers des interviews, des discours télévisés ou des sites sociaux. Contre toute attente, Nicolas Sarkozy a annoncé cette importante décision par la publication de son nouveau livre. Sur la quatrième de couverture de Tout pour la France, Nicolas Sarkozy indique : « J'ai décidé d'être candidat à l'élection présidentielle de 2017. La France exige qu'on lui donne tout. J'ai senti que j'avais la force pour mecer ce combat à un moment si tourmenté de notre histoire ».

Ce n'est pas la première fois que Sarkozy exprime son intention politique par un livre, puisque Tout pour la France est son deuxième livre publié en huit mois. Le premier, intitulé La France pour la vie, avait été publié début 2016. Dans son dernier ouvrage, il propose une réflexion sur son passé de dirigeant suprême de la France, ainsi que des remarques et des commentaires sur la situation politique actuelle du pays, exprimant sa vive intention de retourner dans la vie politique. Dans son dernier livre Tout pour la France, il interprète son programme électoral en cinq axes. La rédaction et la publication de ce livre avaient été un secret bien gardé. La révélation soudaine de la publication de cet ouvrage le 22 août et l'annonce de sa décision d'être candidat à l'élection présidentielle ont permis à cette information de faire la une ce jour-là en France, créant un effet de sensationnalisme.

La publication de nouveaux livres est devenue pour Sarkozy un moyen de communication avec les électeurs. La France pour la vie a été vendu à plus de 100 000 exemplaires. Présent à de nombreuses séances de dédicaces et de vente de son livre, Sarkozy parle directement avec les nombreux clients venus acheter ses livres. « Celles et ceux qui dépensent 19,90 euros pour acheter mon livre et qui font la queue pendant plusieurs heures pour avoir ma signature seront sans doute mes premiers électeurs », affirme l'ancien chef d'Etat.

Le point faible de Sarkozy

L'opinion publique ne semble cependant pas impressionnée par les efforts de Sarkozy. Comme le montre un sondage réalisé au lendemain de l'annonce de sa décision, 79 % des personnes interrogées ne souhaitent pas sa réélection à la présidence française.

Cette antipathie ne date pas d'hier et constitue même la raison principale de son échec à l'élection présidentielle de 2012, remportée par François Hollande. En mai 2007, Nicolas Sarkozy - alors président de l'UMP - avait battu Ségolène Royal, la candidate du PS, pour devenir le Président français. A la suite de son accession au pouvoir, Sarkozy avait tenté de faire montre de son talent dans les affaires de France comme dans les affaires internationales, mais sa manière de gouverner le pays n'a pas reçu de forte approbation. L'économie française s'est montrée morose avec des contradictions sociales toujours plus vives et le mécontentement profond de la population provoqué par les mesures de réforme adoptées par le gouvernement, notamment sous le choc de la crise de la dette européenne de 2010. Sarkozy est devenu la cible des attaques publiques sur sa manière d'agir arbitraire, ce qui présageait sa défaite aux élections présidentielles de 2012. François Hollande, le candidat du PS et le rival de Sarkozy, a su faire profil bas et se montrer raisonnable, déclarant qu'il serait un « président normal ». De fait, les électeurs ont choisi un candidat Hollande « raisonnable et pragmatique » et rejeté un Sarkozy orgueilleux.

Après avoir quitté ses foncitons, Nicolas Sarkozy s'est éloigné de la politique pendant deux ans. En novembre 2014 cependant, bien décidé à faire son retour en politique, il a repris la présidence de l'UMP pour la rebaptiser le Parti républicain (PR), ce qui lui a permis de renforcer sa position au sein du parti. Sarkozy vise évidemment l'élection présidentielle de 2017, mais son manque de popularité reste toujours son point faible, les électeurs ne souhaitant pas le voir revenir à l'Elysée.

La véritable menace pour Sarkozy n'est autre que le défi lancé par les « huiles » du PR, représentées par Alain Jupé, le vétéran du PR. Agé de 71 ans, Jupé est devenu le maire adjoint de Paris à l'âge de 38 ans. Il est ensuite entré au cabinet ministériel à l'âge de 41 ans pour occuper le poste de ministre délégué chargé du budget et porte-parole du gouvernement. A 50 ans, il est devenu Premier Ministre à la suite de l'élection de Jacques Chirac à la présidence de la République. Actuel maire de Bordeaux, ville importante dans l'ouest de la France, Jupé a déclaré sa candidature à la présidentielle de 2017 sur son blog. Un sondage réalisé deux mois plus tard a montré, qu'il avait le soutien de 33 % des Français, contre seulement 26 % pour Sarkozy. En septembre 2015, soit un an plus tard, un nouveau sondage indique que 38 % des personnes interrogées estiment que Jupé ferait un bon Président, tandis que le taux pour Sarkozy est descendu à 19 %. Une dernière enquête réalisée en janvier dernier montre de manière plus évidente, que 57 % des Français soutiendront la présidence de Jupé, qui représente la plus grande menace pour Sarkozy grâce à la richesse de ses expériences politiques.

A part Sarkozy et Jupé, une dizaine de personnes - dont l'ancien Premier Ministre François Fillon, l'ancien ministre de l'Agriculture Bruno Le Maire et l'ancien président de l'UMP Jean-François Copé - ont participé aux primaires au sein du Parti républicain. Ces élections primaires se déroulent en deux tours de vote direct. Les deux premiers gagnants au premier tour entrent au deuxième tour, et le gagnant des élections finales se présente à la présidentielle au nom du Parti républicain. La complexité de ces deux tours de vote rend les élections primaires pleines de suspens. Il faudra attendre encore un peu pour savoir qui remportera finalement ces élections.

Le choix binaire difficile de Hollande

Bien que le Parti socialiste au pouvoir organise également des primaires à la fin de l'année, François Hollande ne s'est pas encore lancé dans la bataille. Au début de l'année, il avait promis qu'il ne se présenterait pas aux présidentielles sans avoir résolu le problème du chômage. Mais la réalité cruelle est qu'il est difficile de relever en peu de temps un taux de chômage qui demeure élevé depuis longtemps, alors que la popularité de François Hollande est tombée à 12 %, un niveau sans précédent dans l'histoire des présidents français. Si François Hollande tarde à se prononcer, c'est parce qu'il fait face à un choix binaire difficile : soit il décide de se présenter aux élections, qu'il finira probablement par perdre en même temps que sa réputation face aux partis de droite ; soit il y renonce, auquel cas il sera fort probablement remplacé par l'actuel Premier Ministre, Manuel Valls. Manuel Valls, peu apprécié au sein de son parti, possède une conception modérée de la gouvernance économique en désaccord total avec l'idée traditionnelle de la gauche. Si Manuel Valls échoue aux primaires, la dislocation du Parti socialiste deviendra une réalité, ce qui conduirait en définitive à l'échec du camp de la gauche.

Ainsi, la gauche brûle d'envie d'agir. Le socialiste Arnaud Montebourg a annoncé le 21 août sa candidature aux présidentielles. Ancien Ministre de l'Economie et du Redressement industriel, mécontent de la « politique de droite » menée par le gouvernement, Jean-Luc Mélenchon a quitté le gouvernement en 2014. Leader de la gauche ayant obtenu 11 % aux élections présidentielles de 2012, il a déclaré sa candidature dès juillet 2015. Emmanuel Macron, le Ministre actuel de l'Economie, âgé de 38 ans seulement, a annoncé la création du Parti En Marche en avril dernier. Se définissant lui-même comme n'étant « ni de gauche, ni de droite », il laisse également entrevoir son ambition d'accéder au pouvoir suprême.

Dans un contexte où la position de François Hollande est affaiblie, les différents clans au sein de la gauche tentent tous de prendre le dessus. Avancer ou reculer, voilà un problème véritablement épineux pour François Hollande.

 

(Traduction d'un article en chinois rédigé par Shen Xiaoquan, maître de recherche au Centre de recherche sur les problématiques mondiales de l'agence de presse Xinhua.)

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