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Que signifient ces attaques terroristes au cœur de l'Europe ?

French.china.org.cn | Mis à jour le 23. 03. 2016 | Mots clés : attaques terroristes , cœur de l'Europe ,Bruxelles

Que signifient ces attaques terroristes au cœur de l'Europe ?


Des attaques terroristes sont survenues mardi 22 mars dans la matinée à Bruxelles, trois explosions frappant successivement l'aéroport international et une station de métro. Les autorités belges ont annoncé un lourd bilan de victimes, avec au moins 30 morts et 200 blessés. L'Etat islamique a officiellement revendiqué les attaques. Bruxelles, au centre de l'Europe, est aussi le siège de l'Union européenne, ce qui lui confère une grande importance géographique et politique de « cœur de l'Europe ». Que signifient vraiment ces attentats terroristes à grande échelle ?

Les attentats de Bruxelles ont naturellement rappelé les attaques terroristes qui ont endeuillé Paris le 13 novembre dernier. Huit terroristes kamikazes français ont fait exploser leurs ceintures explosives au Stade de France, ont provoqué un bain de sang au Bataclan, et ont ouvert le feu dans les rues du 11e arrondissement, faisant plus de 130 morts. Les médias ont décrit les lieux frappés par les attaques comme des scènes de « guérilla urbaine ». Par rapport aux attaques de Paris, les attentats perpétrés à Bruxelles avaient davantage les caractéristiques « traditionnelles » des attaques terroristes, comme à Madrid en 2004 et Londres en 2005.

Selon les faits découverts par la police, le 22 mars à 7 heures, trois suspects ont pris un taxi pour l'aéroport, avant de placer leurs valises remplies d'explosifs sur trois chariots et d'entrer dans le hall de l'aéroport. Les gens ont entendu un individu crier en arabe, puis deux explosions de bagages ont suivi, et les deux suspects sont morts sur le coup. Le troisième bagage n'a pas explosé et le suspect a disparu. En outre, une bombe a explosé dans une station de métro du centre de Bruxelles à l'heure de pointe, afin de faire le plus grand nombre de victimes. Le grand effet de terreur est lié au succès apparent des criminels qui ont préparé ces attaques.

Représailles et menace

Quelques jours avant ces attaques, le 18 mars, la police belge a mené un raid dans la banlieue de Bruxelles de Molenbeek, à l'issue duquel Salah Abdeslam, un Français d'origine marocaine accusé d'avoir planifié les attentats de Paris, a été capturé. Le suspect a admis avoir eu l'intention de faire détoner sa ceinture d'explosifs au Stade de France le 13 novembre, avant de faire machine arrière. Il aurait ensuite fui le territoire français grâce à l'aide d'un ami, et se cachait en Belgique depuis quatre mois. Avec l'arrestation de Salah Abdeslam et l'élimination de la menace qu'il représentait, la police de France et de Belgique avait semblé pousser un grand soupir de soulagement. Cependant, quelques jours plus tard, Bruxelles a été endeuillée par des attentats d'une ampleur sans précédent. Cela montre que la menace demeure et que les terroristes n'ont pas été éliminés. L'Etat islamique a revendiqué les attentats, ce qui suggère que bien qu'endommagés, ses réseaux restent capables de planifier et mettre à exécution des attaques dans toute l'Europe. Ce dernier point est peut-être ce qui est le plus perturbant dans ces attentats.

Aussi choquantes qu'elles soient, ces explosions successives ne sont pas entièrement surprenantes. Depuis les attentats de Paris, l'enquête se concentre de plus en plus sur la Belgique, en particulier sur la banlieue de Molenbeek à Bruxelles, un quartier d'immigrants dans lequel Salah Abdeslam se cachait. L'enquête policière a montré que les attaques visant Paris ont été préparées dans cette banlieue. Elle a également révélé le grand arsenal d'armes lourdes détenu par les terroristes en Belgique. Quelques jours avant l'arrestation de Salah Abdeslam, la police avait mené une opération coup de poing contre ces caches d'armes. Les fonctionnaires du ministère de l'Intérieur belge ont révélé que deux autres principaux suspects sont en fuite depuis l'arrestation de Salah Abdeslam. La menace terroriste a également été relevée à son niveau d'alerte le plus élevé. Tout indiquait qu'une attaque était imminente, et le 22 mars, les terroristes ont frappé Bruxelles.

Est-ce le début de la désintégration de l'Europe ?

Selon une source proche du dossier, les attaques pourraient être en partie une mesure directe de représailles contre l'arrestation de Salah Abdeslam, les attentats de Bruxelles et Paris étant tous deux organisés par l'Etat islamique. Si cette piste se confirme, cela indique que l'Europe tout entière est visée par la menace de l'Etat islamique, avec des attentats frappant le siège de la Commission européenne. L'Etat islamique montre ainsi sa capacité à lancer à tout moment des attaques similaires dans tous les pays et villes du continent. Pour cette raison, les pays européens ont exprimé leur tristesse pour la Belgique, mais aussi leurs craintes pour leur propre sécurité. La peur généralisée en France et en Belgique n'est que le début de la catastrophe européenne.

Le président français François Hollande a organisé un conseil de défense à l'Elysée immédiatement après les attentats Bruxelles pour évaluer la gravité de la situation et la réponse des forces de l'ordre en cas d'attaque. « A travers Bruxelles, c'est toute l'Europe qui est frappée », a-t-il déclaré à l'issue de la réunion. « Nous devons prendre conscience de l'ampleur et de la gravité de la menace terroriste. Nous sommes devant une menace globale qui exige d'y répondre globalement. »

Cette attaque au « cœur de l'Europe » rappelle que le continent est confronté à une crise sans précédent sur deux fronts. D'abord avec la crise des réfugiés, et désormais avec la menace d'une nouvelle crise terroriste. Ces deux aspects complémentaires sont intimement liés à la situation de guerre au Moyen-Orient. Selon les données publiées par Europol l'an dernier, plus de 3000 ressortissants européens sont partis faire le djihad en Syrie et en Irak. Ces individus formés sur le champ de bataille retournent ensuite pour certains sur le sol européen pour « frapper fort ». Certains rentrent avec pour tâche de mettre en œuvre une « mission spéciale », tandis que d'autres se radicalisent de manière indépendante pour mener le djihad. Les attaques terroristes de Paris et de Bruxelles ont ainsi été perpétrées par des djihadistes de retour en Europe. La relation directe avec la Syrie est évidente. L'Europe, proche voisine du Moyen-Orient, se retrouve impliquée dans la crise régionale, qui s'écoule d'abord vers elle. Ceci est la conclusion inévitable des attentats perpétrés au « cœur de l'Europe ».

(Traduction d'un article en chinois rédigé par Shen Xiaoquan, maître de recherche au Centre de recherche sur les problématiques mondiales de l'agence de presse Xinhua.)

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Source: french.china.org.cn

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