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Le rôle de Xi Jinping dans les avancées des relations bilatérales sino-françaises

French.china.org.cn | Mis à jour le 11. 01. 2016 | Mots clés : Xi Jinping,France,Europe

Conférence de presse de François Hollande à Beijing, le 3 novembre. (Photo : Zhao Lisha/China.org.cn)

Le réchauffement climatique représente une menace grave pour la planète, mais il avait été jusque-là impossible de formuler une réponse commune rassemblant tous les Etats. La Conférence de Paris était ainsi vue comme « la dernière chance » de parvenir à un accord mondial contraignant. En tant que pays hôte, la France voulait à tout prix obtenir des résultats concrets lors de ce sommet, et François Hollande souhaitait garantir l'appui politique de la Chine.

Le gouvernement chinois a toujours attaché une grande importance au changement climatique, et avait déjà pris des engagements accompagnés d'objectifs précis de réduction des émissions. Xi Jinping a souligné que « la Chine a adopté une attitude responsable pour répondre activement au changement climatique, et pour faire du changement climatique une grande opportunité de réaliser la transformation de son modèle de développement, ainsi qu'explorer activement le développement à faibles émissions de carbone en accord avec ses conditions nationales ». Le gouvernement chinois a pris des engagements spécifiques pour réduire les émissions du pays, et a accordé son soutien aux autres pays en développement pour les aider à faire face au changement climatique. Lors de la seconde visite d'Etat en Chine de François Hollande au début du mois de novembre 2015, les deux pays ont publié une déclaration conjointe sur le changement climatique, qui réaffirme la détermination des deux parties à travailler ensemble pour obtenir des résultats à la conférence sur le climat. Le 30 novembre, Xi Jinping a participé à l'ouverture de la COP21 et a prononcé un discours important sur l'engagement climatique de la Chine et sa forte volonté de voir le monde entier travailler ensemble. Grâce aux efforts de toutes les parties et à de longues négociations, la conférence est finalement parvenue à un accord global juridiquement contraignant. Le succès de la Conférence de Paris est désormais un exemple classique de la coopération stratégique entre la Chine et la France.

Les opportunités offertes par l'initiative « une ceinture et une route »

La coopération économique forme la base du développement des relations bilatérales franco-chinoises. Cependant, les échanges économiques et commerciaux entre les deux pays ont atteint un goulot d'étranglement pendant un certain temps, et les deux gouvernements cherchaient à explorer un nouvel espace de développement. Heureusement, grâce à l'approfondissement général des réformes mis en œuvre par le gouvernement chinois, la complémentarité économique entre la Chine et la France a progressé vers de nouvelles voies de coopération. Cela se reflète principalement dans l'initiative « une ceinture et une route » et dans la promotion de la coopération sur les marchés tiers.

« Une ceinture et une route » est une initiative de grande importance stratégique de long terme dans la réforme globale de la Chine. Grâce à elle, la Chine compte encourager un nouveau cycle d'ouverture et de développement commun avec les pays situés le long des anciens tracés commerciaux terrestres et maritimes des Routes de la soie. L'Europe, qui se trouve au bout du tracé terrestre, forme une composante extrêmement importante de cette stratégie d'économie régionale.

Xi Jinping a ainsi choisi la ville de Lyon pour sa première étape en France en mars 2014, l'ancienne destination de la Route de la soie en Occident. La visite du président chinois à Lyon a ravivé les souvenirs cordiaux des Français pour cette partie de l'histoire. La France, qui a bénéficié de l'ancienne Route de la soie, pourra certainement trouver sa place sur le nouveau tracé. L'initiative « une ceinture et une route » associe le cercle économique de l'Asie-Pacifique et le cercle économique de l'Europe, couvrant plus de 40 pays et 3 milliards de personnes. En 2013, les échanges commerciaux entre la Chine et les pays situés le long de ces tracés se sont élevés à plus de mille milliards de dollars, soit un quart du volume total du commerce extérieur de la Chine. Au cours des dix dernières années, le commerce entre la Chine et ces pays a connu une croissance annuelle moyenne de 19 %, et au cours des cinq prochaines années, la Chine devrait importer 10 000 milliards de dollars de marchandises en provenance de ces pays. Ses investissements à l'étranger pourraient dépasser 500 milliards de dollars, et le nombre de touristes chinois à l'étranger pourrait atteindre 500 millions. Les opportunités que représentent ces chiffres sont considérables. Ceci crée pour la France et la Chine un nouvel espace de coopération.

La France a annoncé en mars 2015 sa volonté de devenir l'un des membres fondateurs de la Banque asiatique d'investissement pour les infrastructures (AIIB). Le gouvernement français a souligné que cela permettra au pays de participer au marché du développement des infrastructures dans la région, et de bénéficier de la croissance rapide des économies asiatiques.

La coopération sur des marchés tiers

Le premier ministre chinois Li Keqiang a effectué une tournée européenne entre la fin du mois de juin et le début du mois de juillet 2015. Durant cette visite, la Chine a proposé à certains pays d'Europe, dont la France, une coopération pour le développement conjoint de marchés tiers, dans l'objectif d'apporter des bénéfices aux trois parties. Beaucoup de pays en développement en sont encore aux premiers stades de leur industrialisation et ont besoin d'équipements et de lignes de production. La Chine, qui est en étape intermédiaire d'industrialisation, possède des avantages en termes de coûts et de capacités de production. La France, la Belgique et les autres pays développés sont dans une phase post-industrielle, et possèdent des technologies de pointe et des équipements haut de gamme. Une coopération tripartite serait non seulement adaptée aux besoins des pays en développement pour la construction d'infrastructures, elle aiderait la Chine à améliorer la qualité de ses équipements et ouvrirait de nouveaux marchés aux pays développés. Cela aurait pour effet de promouvoir conjointement la reprise économique mondiale, de donner une nouvelle impulsion à la coopération sino-européenne, et d'allonger le tracé couvert par l'initiative de la nouvelle Route de la soie.

La France a répondu positivement à cette initiative. Lors de leur rencontre à Paris, Li Keqiang et le premier ministre français Manuel Valls ont publié une déclaration commune sur les partenariats franco-chinois en marchés tiers, qui nomme des domaines de coopération comme l'énergie nucléaire et les chemins de fer à grande vitesse. La France et la Chine expriment leur volonté d'approfondir leur coopération dans les domaines des aéronefs civils, du ferroviaire grande ligne et urbain, de l'énergie et de l'eau ; de mettre à profit leurs atouts respectifs dans l'agriculture, la sécurité alimentaire, la santé, l'économie numérique et la lutte contre les changements climatiques, et de faciliter l'établissement de partenariats dans la finance en associant fonds publics et privés dans le cadre des projets de coopération.

En s'ouvrant aux marchés tiers, les deux pays vont naturellement chercher à investir dans le potentiel de développement économique du continent africain. Les médias français ont rapporté que la Chine est aujourd'hui le plus gros investisseur en Afrique, tandis que la France maintient des liens politiques, économiques et culturels privilégiés avec certains pays africains, et possède des avantages en termes de haute technologie. Ainsi, la France et la Chine peuvent former une stratégie de développement qui associera les marchés africains, les investissements chinois et les technologies françaises pour le bénéfice de toutes les parties. Les consensus auxquels la France et la Chine sont parvenues indiquent que la coopération économique et commerciale bilatérale pourrait rapidement mettre fin au goulot d'étranglement et donner des résultats substantiels dans un proche avenir.

Pour résumer, l'approche diplomatique globale de la Chine avec les grandes puissances comme la France indique l'orientation future du développement, et établit une nouvelle base solide pour la coopération stratégique bilatérale.

 

(Traduction d'un article en chinois rédigé par Shen Xiaoquan, maître de recherche au Centre de recherche sur les problématiques mondiales de l'agence de presse Xinhua.)

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Source: french.china.org.cn

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