La Conférence de Paris sur le climat est « la dernière chance »

Par : Vivienne |  Mots clés : changement climatique,COP21
French.china.org.cn | Mis à jour le 30-11-2015


Deux semaines après les attaques terroristes qui ont endeuillé Paris et choqué le monde entier, l'attention internationale se tourne une nouvelle fois vers la capitale française. La COP21, la 21e Conférence des parties à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques, doit s'ouvrir le 30 novembre à Paris. Plus de 140 chefs d'Etat et de gouvernement ont confirmé leur participation. En 2009, la Conférence de Copenhague n'était pas parvenue à un accord juridiquement contraignant, et la communauté internationale a perdu six années précieuses pour décider d'une action commune pour mettre fin au réchauffement de la planète. Aujourd'hui, l'opinion publique attend des résultats substantiels de la Conférence de Paris, et estime qu'il s'agit de « la dernière chance » pour que l'humanité trouve une réponse commune à la menace du réchauffement climatique.

Les attaques qui ont frappé Paris ont montré que le terrorisme représente aujourd'hui une menace à laquelle le monde entier est confronté, et la Conférence de Paris doit répondre à une autre grande menace : la pollution environnementale, dont une manifestation cruciale est le réchauffement planétaire. Au début de l'année 1992, l'Assemblée générale des Nations Unies sur l'environnement et le développement s'est tenue à Rio de Janeiro. La Conférence a adopté la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, la première convention signée entre les nations pour lutter contre le changement climatique et pour promouvoir le développement. La convention établit le principe des « responsabilités communes mais différenciées », qui devait par la suite servir de guide à la coopération internationale en matière d'environnement et de développement. A partir de l'année 1995, les signataires de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques ont commencé à tenir des réunions annuelles. La conférence de Paris sur le climat est ainsi la 21e conférence des parties.

Lors de la conférence de 1997, organisée au Japon, les parties ont adopté le Protocole de Kyoto avec 37 signataires et l'annonce par l'Union européenne d'un objectif contraignant de réduction des émissions de gaz à effet de serre. La première période d'engagement (de 2008 à 2012) devait voir une réduction moyenne de 5,2 % par rapport aux émissions enregistrées en 1990. En 2007, lors de la Conférence de Bali, en Indonésie, la Feuille de route de Bali a été adoptée avec des objectifs pour l'après 2012 et la deuxième période d'engagement (2013-2020). Deux ans après le succès de ces négociations à Bali, la Conférence de Copenhague s'est ouverte à la fin de l'année 2009.

Mettre fin au réchauffement climatique sans délai

Toutefois, la Conférence de Copenhague n'a pas abouti à la signature comme il était espéré d'un accord contraignant, un échec sur lequel les pays occidentaux ne peuvent nier leur responsabilité. Les émissions de gaz à effet de serre, qui proviennent principalement de l'activité industrielle, ont été pendant longtemps dégagées en premier lieu par les pays occidentaux. C'est pourquoi les pays développés devraient montrer la voie dans la réduction des émissions. C'est le sens même du principe de « responsabilités communes mais différenciées ». Les engagements des pays développés en termes de réduction des émissions doivent être obligatoires, tandis que les pays en développement peuvent agir de manière volontaire et autonome pour réduire leurs émissions. Cependant, lors de la conférence de Copenhague, les pays occidentaux ont tenté de nier ce principe, en essayant de déplacer le débat vers les émissions de la Chine et d'autres pays émergents. L'objectif était de toute évidence d'éliminer le caractère contraignant de leurs engagements, ce qui a causé l'échec de la Conférence de Copenhague.

Le réchauffement climatique constitue une menace croissante pour la survie de l'humanité. Il est devenu critique d'agir ensemble pour faire face à cette menace et ce défi. Les agences compétentes des Nations Unies ont prévenu que si des mesures immédiates ne sont pas prises pour limiter le réchauffement à 2 degrés Celsius à la fin de ce siècle, le réchauffement climatique sera irréversible et il provoquera une catastrophe mondiale. C'est pourquoi la Conférence de Paris est considérée comme la conférence de la « la dernière chance ».

La France est l'hôte de la conférence sur le climat cette année, elle porte une grande responsabilité pour la signature d'un accord. Le président François Hollande a lancé une impressionnante « diplomatie climatique » pour la réussite du sommet. Depuis le début de l'année, il s'est rendu en Asie du Sud-Est, aux Caraïbes, en Afrique du Nord et d'autres régions, des voyages qui ont donné lieu à la Déclaration de Manille, la Déclaration de Fort-de-France et la Déclaration de Tanger. Ces déclarations rappellent à la communauté internationale le danger que le réchauffement climatique représente pour les pays en développement, et appellent les pays de la région à participer activement aux efforts de lutte contre le réchauffement durant la Conférence de Paris dans une contribution fructueuse.

Avant la conférence, chaque pays a annoncé ses contributions prévues déterminées au niveau national (CPDN) aux Nations Unies, avec des indicateurs quantitatifs de leurs émissions. En novembre, le rapport de synthèse publié par le Secrétariat du changement climatique des Nations Unies a noté que 146 pays ont soumis leurs contributions prévues. Les émissions de ces pays représentent 80 % du total mondial, et que leurs engagements font que d'ici 2030, si des mesures supplémentaires ne sont pas prises, les émissions de dioxyde de carbone mondiales chaque année connaîtront une augmentation contrôlée de 40 milliards de tonnes en 2010 à 56,7 milliards de tonnes, soit 4 milliards de tonnes de moins que ce qui est attendu, ce qui ralentirait le rythme du réchauffement mondial. Il signale que cela constituera un « effort mondial sans précédent ». Le rapport indique également que, selon les estimations, si les pays respectent leurs cibles de réduction des émissions, le réchauffement climatique sera limité à 2,7 degrés Celsius à la fin de notre siècle, un résultat qui reste supérieur à l'objectif de 2 degrés Celsius, c'est pourquoi il est nécessaire de fournir plus d'efforts.

Le rôle modèle de la Chine

La Chine a toujours eu une attitude positive sur les questions liées au changement climatique. En novembre 2014 et en septembre dernier, au cours de visites présidentielles, Xi Jinping et Barack Obama ont publié deux déclarations conjointes sur le climat, qui annonçaient leurs objectifs de réduction des émissions tout en soulignant l'engagement de la Chine et des Etats-Unis à promouvoir le succès de la Conférence de Paris. Lors de la visite d'Etat en Chine de François Hollande au début du mois de novembre, les deux parties ont publié une déclaration conjointe sino-française sur le changement climatique. La déclaration dit que « les deux parties sont favorables à ce qu'une revue complète ait lieu tous les cinq ans sur les progrès accomplis en vue de l'atteinte des objectifs à long terme agréés ». Les deux chefs d'Etat rappellent que l'objectif est de « contenir l'élévation de la température mondiale en dessous de 2 degrés Celsius », et que « les résultats de cette revue aideront les parties à renforcer régulièrement leurs actions d'une manière décidée au niveau national ». François Hollande souhaite que la Chine utilise son influence politique dans les pays émergents et en développement pour promouvoir la signature d'un accord à l'issue de la Conférence de Paris. Le président Xi Jinping a pour cela été invité par la France à prononcer un discours clé durant la cérémonie d'ouverture de l'événement.

En juin dernier, la Chine a présenté au Secrétariat de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques ses contributions prévues déterminées au niveau national. Elle y prend de nombreux engagements, notamment celui d'atteindre son pic d'émissions de dioxyde de carbone avant 2030, de réduire ses émissions de CO2 par unité de PIB de 60 à 65 % par rapport à 2005, ainsi que d'augmenter la part des sources d'énergie non fossiles dans la consommation d'énergie à environ 20 %. La Chine a également annoncé son engagement à dépenser 20 milliards de yuans dans l'établissement d'un Fonds Sud-Sud de lutte contre le changement climatique pour aider les autres pays en développement à faire face au changement climatique. Les organisations environnementales internationales ont souligné que la Chine a fait preuve d'un « grand rôle modèle politique ».

En octobre, le Brésil, l'Afrique du Sud, l'Inde et la Chine (le groupe BASIC selon l'acronyme anglais) ont mené des négociations sur le climat pour défendre les intérêts des pays en développement durant leur réunion ministérielle avant la Conférence de Paris, et ont accepté de maintenir un haut degré d'unité sur les grandes questions liées au climat. Peu de temps auparavant, lors de la 5e Conférence annuelle sur le changement climatique et le développement en Afrique qui s'est tenue au Zimbabwe, le négociateur en chef de l'Afrique du Sud pour le climat, le pays qui assure actuellement la présidence du G77, a souhaité l'unité des pays dans la réponse au défi climatique. L'Afrique et la Chine ont souhaité renforcer leur coopération dans le cadre du G77 pour promouvoir la signature d'un accord équilibré à l'issue de la Conférence de Paris, afin de contrôler le réchauffement climatique et soutenir le développement durable.

L'opinion publique estime que la Chine a donné l'exemple en réduisant ses émissions, et qu'elle contribuera activement à l'atteinte de résultats substantiels lors de la Conférence sur le climat de Paris.

 

(Traduction d'un article en chinois rédigé par Shen Xiaoquan, maître de recherche au Centre de recherche sur les problématiques mondiales de l'agence de presse Xinhua.)

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