Les commentaires du gouvernement japonais au sujet du développement des ressources en pétrole et en gaz de la Chine en mer de Chine orientale ont été faits pour obtenir le soutien de l'électorat en ce qui concerne les nouveaux projets de loi sur la sécurité, qui font face à une opposition grandissante, affirment les observateurs.

La veille, Beijing avait déclaré que les accusations de Tokyo contre les travaux de développement entrepris par la Chine en mer de Chine orientale visaient délibérément à créer un antagonisme.

Mercredi, le Japon a publié 14 photos de plateformes offshore chinoises sur le site de son ministère des Affaires étrangères comme « preuve » du développement « unilatéral » des gisements de gaz de la Chine près de la « ligne médiane » entre les côtes chinoises et japonaises.

L'agence de presse japonaise Kyodo a rapporté jeudi que les conservateurs, qui forment la base politique du premier ministre Shinzo Abe, sont de plus en plus insatisfaits de l'atmosphère en amélioration entre Tokyo et Beijing.

L'agence de presse a cité une source diplomatique anonyme disant que le gouvernement compte exagérer la menace représentée par la Chine dans l'opinion publique pour contrer la forte opposition aux projets de loi.

Interrogé sur la relation entre la publication des photographies et les projets de loi mercredi, le secrétaire en chef du Cabinet Yoshihide Suga a déclaré : « Nous avons pris la décision [de les publier] après avoir considéré plusieurs facteurs. »

L'ambassadeur de Chine au Japon Cheng Yonghua a rappelé jeudi que la Chine n'avait jamais admis la « ligne médiane » mentionnée par le Japon.

Le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères Lu Kang a déclaré mercredi que l'exploration des champs de pétrole et de gaz par la Chine en mer de Chine méridionale était menée dans les eaux relevant incontestablement de la souveraineté de la Chine.

Il a estimé que les actions du Japon n'étaient pas constructives pour la gestion et le contrôle de la situation, ou pour l'amélioration des relations bilatérales.

Shen Shishun, chercheur spécialiste du Japon à l'Institut chinois des études internationales, a observé que le Japon avait depuis longtemps soutenu que l'exploitation par la Chine des ressources d'un côté de la ligne pourrait les enlever du côté japonais.

Wang Xiaopeng, spécialiste des questions relatives aux frontières maritimes à l'Académie chinoise des sciences sociales, a déclaré que l'« agitation » du Japon dans cette affaire visait à détourner l'opposition internationale à ses exercices militaires de sécurité et à accroître les réclamations du Japon dans ses futures négociations avec la Chine à propos de la mer de Chine méridionale.