Mercredi soir, plus de 100 000 personnes se sont rassemblées sur les places de plusieurs villes de France pour manifester leur indignation et leur soutien aux journalistes et policiers tués lors de l'attaque terroriste survenue mardi matin au siège du journal satirique Charlie Hebdo.

Selon les chiffres de police, les Français ont massivement participé à ces rassemblements dans plusieurs villes, dont 35 000 à Paris, 10 000 à Lyon, 10 000 à Toulouse ou encore 15 000 à Rennes, 7 000 à Marseille, 5 000 à Nantes, Grenoble et Bordeaux.

A Paris, les manifestants, qui se rassemblent sur la place de la République, scandaient "On s'appelle tous Charlie", portant des banderoles avec le slogan "Je suis Charlie".

De son côté, le président français François Hollande a annoncé la tenue d'une réunion de crise jeudi matin à 8h30 à l'Elysée et réunira les mêmes personnes que celle organisée ce mercredi après-midi. Le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve, le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian, la ministre de la Justice Christiane Taubira, le ministre des Affaires étrangères, et la ministre de la Culture Fleur Pellerin devraient donc participer à cette réunion ainsi que des responsables des principaux services de police, de gendarmerie et de renseignements.

Alors que la France est en état "d'alerte-attentat", niveau le plus élevé, le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve a publié, dans un communiqué, les nouvelles mesures de sécurité. Six compagnies républicaines et escadrons de gendarmerie mobile ont déjà été déployés sur Paris, portant à 16 le nombre de forces mobiles engagées dans Paris et sa banlieue.

Il a également annoncé l'activation d'une cellule interministérielle de crise composée de représentants des ministères de l'Intérieur, Défense, Justice, Transports, Santé, Education nationale, ainsi que de tous les services concernés. Cette cellule a pour vocation de "permettre aux autorités en charge des opérations de suivre en temps réel l'évolution des évènements et de décider dans les meilleurs délais de la stratégie de réponse la mieux adaptée".

Bernard Cazeneuve a également demandé aux préfets de "renforcer leur vigilance et mobiliser les forces placées sous son autorité".

Les effectifs ont reçu l'ordre de porter leurs équipements de protection (gilets pare-balles).

François Hollande a également annoncé que jeudi 8 janvier serait une de "journée de deuil nationale".