Envoyer [A A]

Prix Fu Lei 2014 : 4 académiciens parlent du français et de la littérature

French.china.org.cn | Mis à jour le 17. 12. 2014 | Mots clés : Prix Fu Lei 2014,académiciens,français

Le 16 décembre 2014, la cérémonie de remise du prix Fu Lei 2014 de la traduction et de l'édition s'est tenu à la N°47 Middle School du district pékinois de Haidian, en présence d'une délégation extraordinaire de l'Académie française composée de M. Gabriel de Broglie, Chancelier de l'Institut de France, Mme Hélène Carrère d'Encausse, secrétaire perpétuel de l'Académie française, M. Jean-Marie Rouart et M. Jean-Christophe Rufin. Lors d'une conférence de presse, ces quatre grands académiciens ont discuté de la langue française et de la littérature avec les presses chinoises et françaises.

Le prix Fulei a-t-il déjà une influence en France ?

M. Jean-Christophe Rufin : « le prix Fulei a établi un pont régulier entre la France et la Chine, notamment par la qualité des écrivains qui sont venus remettre le prix, dont le premier était Jean-Marie Gustave Le Clezio, lauréat du prix Nobel. Il y a cette sorte de lien qui s'est créé, qui touche plutôt le milieu littéraire (français) pour ce moment. »

Quelle est la place de la langue française en Chine ?

Mme Hélène Carrère d'Encausse : « On sait qu'il y a eu une pénétration de la langue française (en Chine) il y a très longtemps avec les Jésuites, avec ces liens qui se sont créés, particulièrement au 16e siècle. Mais, ce qui nous impressionne en ce moment, c'est le niveau auquel se situe l'enseignement français, par exemple l'Université de Pékin, mais aussi l'arrivée massive d'étudiants chinois en France, c'est à dire qu'il y a manifestement le désir de développer un lien autour de la langue entre ces deux pays. [...] Nous sommes tous frappés par la qualité du français que nous avons entendu autour de nous, parlé par les Chinois. La perfection du français des professeurs d'Université ici est tout à fait remarquable, ce qui traduit une intention de la langue française et montre aussi qu'il y existe une place pour la langue française (en Chine). »

Cette année, le prix Nobel de littérature a été décerné à Patrick Modiano, qui est devenu le 15e Français à recevoir cette récompense. Selon vous, qu'est-ce ce qui rend la France si prolifique ?

M. Jean-Marie Rouart : « Ce n'est pas une question facile. Je crois qu'il y a une grande université et un goût pour la littérature en France, qui est très profond. C'est dans ce sens que la France ressemble à la Chine. Ces deux pays ont tant de liens, parce que ce sont des pays de très anciennes cultures, où les lettrés ont toujours occupé une place très importantes à la fois dans l'opinion, mais aussi près du pouvoir. Alors, pourquoi il y a eu autant de prix Nobel en France ? Je crois qu'il ne faut pas considérer qu'il n'y a que le prix Nobel pour désigner les grandes littératures. C'est vrai que le prix Nobel a une tendance à privilégier l'Occident. S'il y a peu de prix Nobel chinois, ce n'est pas à cause de l'absence de richesse de la littérature chinoise. C'est parce que le prix Nobel s'est beaucoup préoccupé de l'Occident : il y a eu énormément de Suédois, de Norvégiens, de Français, etc. C'est un prix qui favorise l'Occident. Je ne crois pas que le prix Nobel soit le critère absolu en matière littéraire, et qu'il n'y a aucun prix qui est le critère absolu en matière littéraire. La littérature, c'est l'objet de perpétuelle réévaluation que l'on ne désigne pas. Vous savez que le premier prix Nobel est attribué à Sully Prudhomme. Je ne crois pas que ce soit l'écrivain qui aujourd'hui garde plus sa conscience contemporaine.»

Suivez China.org.cn sur Twitter et Facebook pour rejoindre la conversation.
1   2   3   4   5   Suivant  


Source: french.china.org.cn

Réagir à cet article

Votre commentaire
Pseudonyme
Anonyme
Les dernières réactions (0)

Les articles les plus lus