Les pays riches exhortés à montrer l'exemple dans la réduction d'émissions polluantes
French.china.org.cn | Mis à jour le 03-12-2014
Les pays développés doivent assumer leurs responsabilités sur leur juste part de réduction des émissions de carbone, a rappelé le ministère chinois des Affaires étrangères de Chine avant le sommet de Lima sur le climat.
Alors que les analystes estiment que la récente annonce sino-américaine sur le climat fera beaucoup pour faire avancer l'ordre du jour à la conférence des Nations Unies sur les changements climatiques, qui a débuté lundi, la porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères Hua Chunying a exhorté les parties à la réunion de Lima à préciser ce qui sera inclus dans « les contributions déterminées à l'échelle nationale », soit la quantité d'émissions de CO2 que chaque pays doit éliminer en détail.
Mme Hua a ajouté que les pays développés devraient continuer à montrer l'exemple dans la réduction des émissions.
Les représentants de 195 gouvernements se réunissent actuellement au Pérou pour dessiner les contours d'un accord sans précédent qui devrait être signé à Paris en décembre 2015 et qui prendra effet en 2020.
Xie Zhenhua, directeur adjoint de la Commission nationale du développement et de la réforme (NDRC), et Liu Zhenmin, vice-ministre chinois des Affaires étrangères, dirigent la délégation chinoise.
Les membres de l'ONU se sont engagés à limiter le réchauffement climatique à 2 degrés Celsius par rapport aux niveaux d'avant la Révolution industrielle. Les scientifiques estiment qu'au rythme actuel, la Terre pourrait subir un réchauffement de quatre degrés d'ici la fin du siècle, ce qui aggraverait les sécheresses, les inondations, les tempêtes et la montée des eaux.
« 2014 risque d'être l'année la plus chaude de l'histoire, et les émissions continuent d'augmenter. Nous devons agir de toute urgence », a déclaré Christiana Figueres, responsable de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, aux délégués présents à la conférence.
La coopération entre la Chine et les États-Unis, les deux principaux émetteurs de gaz à effet de serre, et une décision de l'UE de réduire ses émissions ont donné une nouvelle impulsion aux négociations de l'ONU qui ont jusqu'ici échoué à produire un accord mondial malgré deux décennies de négociations.
La Chine a accepté de fixer un plafond à ses émissions de carbone à l'horizon 2030, et les États-Unis se sont engagés à réduire leurs émissions de 26 à 28 % en dessous des niveaux de 2005 d'ici 2025, suite à une réunion entre le président chinois Xi Jinping et le président américain Barack Obama en novembre à Beijing.
L'UE vise également à réduire ses émissions de 40 % en dessous des niveaux de 1990 d'ici 2030. Cela signifie que les pays représentant plus de la moitié des émissions mondiales ont fixé des objectifs.
« La déclaration conjointe de Xi Jinping et Barack Obama a envoyé un message très positif à la conférence de Lima, car elle annonçait une coopération entre le plus grand pays développé du monde et le plus grand pays en développement du monde dans la lutte contre le changement climatique », a affirmé Pan Jiahua, chercheur à l'Académie chinoise des sciences et membre du Comité national d'experts sur le changement climatique.
Les deux pays ont également convenu d'augmenter leur financement dans la lutte contre le changement climatique. Barack Obama a annoncé au sommet du G20 en novembre que les États-Unis verseraient une contribution de 3 milliards de dollars dans un nouveau fonds international pour aider les pays pauvres à réagir aux effets du changement climatique. La Chine a également annoncé en septembre son intention de doubler son soutien financier pour l'établissement d'un fonds de coopération Sud-Sud contre le changement climatique.
« Avec suffisamment de fonds, la lutte contre le changement climatique est plus susceptible d'être soutenue par les pays en développement », a déclaré M. Pan. Il est convaincu que la conférence de Lima parviendra à générer un accord-cadre compte tenu de la dynamique politique actuelle, mais il a rappelé que les pays ont encore un long chemin à parcourir pour s'entendre sur les détails.
« Derrière les négociations de l'ONU, ces pays luttent en priorité pour sauvegarder leurs intérêts nationaux », a expliqué M. Pan. « Beaucoup d'éléments restent incertains. Par exemple, les 3 milliards de dollars promis par Obama pourraient être refusés par le Congrès. »
En vertu des décisions antérieures, le projet d'accord de 2015 devrait être terminé en mai prochain, mais les divergences restent importantes sur les informations à inclure dans le texte.
D'un côté, les pays développés veulent que les réductions d'émission se concentrent sur les contributions de toutes les nations, alors que de l'autre, les pays en développement insistent pour que soient inclus un soutien financier, des transferts de technologie et un renforcement des capacités de la part des pays développés, un appel repris par Hua Chunying.
« Les parties ne révèleront leur jeu qu'à la dernière minute », a averti Su Wei, directeur du département du changement climatique de la CNDR, et négociateur à la conférence de Lima, dans le magazine 21 Century Business Herald. « Ce sera un cycle de négociations difficiles. Si nous ne parvenons pas à résoudre les questions clés lors de cette conférence, les choses seront encore plus compliquées lors de la prochaine réunion », a-t-il jugé.
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