Conférence de Paris : une trentaine de pays s'accordent pour apporter un soutien militaire à l'Irak

Les ministres des Affaires étrangères d'une vingtaine de pays, présents le lundi 15 septembre à la conférence de Paris sur la sécurité en Irak, se sont engagés à fournir une « aide militaire appropriée » à Bagdad pour lutter contre l'Etat islamique (EI). Les dirigeants français et irakiens avaient appelé la communauté internationale à prendre des mesures immédiates.

Le président de la République française François Hollande et son homologue irakien Fouad Massoum ont annoncé l'ouverture de la conférence de Paris. Hollande a appelé à lutter contre l'EI de toute urgence, déclarant qu'il n'y avait « pas de temps à perdre ». Les djihadistes se sont emparés de larges pans de territoires en Irak et en Syrie, a-t-il rappelé, ajoutant que leurs crimes, notamment les meurtres cruels d'otages occidentaux, ont choqué le monde.

Hollande a déclaré que la lutte contre l'EI était l'affaire du monde entier, avant d'appelé la communauté internationale à s'engager aux côtés des autorités irakiennes « clairement, loyalement et fortement ». D'après lui, l'EI n'est pas seulement un fléau pour le Moyen-Orient, car il menace aussi les pays occidentaux comme la France. Selon des estimations, environ mille Français ont quitté le pays pour rejoindre l'Etat islamique.

Fouad Massoum a quant a lui demandé que la chasse aux djihadistes soit menée aux quatre coins du monde. « Nous ne devons pas leur permettre de s'abriter », a-t-il souligné.

Le vice-ministre chinois des Affaires étrangères, Li Baodong, a déclaré dans un discours que la situation irakienne avait considérablement menacé la paix et la sécurité du monde entier, et qu'il était urgent que la communauté internationale relève ce défi. Certes, rétablir la paix et la sécurité en Irak et du Moyen-Orient demande que des efforts soient faits du côté irakien, mais le pays a également besoin de l'aide de la communauté internationale, a-t-il estimé. Selon lui, il ne faut pas associer le terrorisme à une nation ou à une religion en particulier ; il faut respecter, lors des opérations, la souveraineté, l'indépendance et l'intégrité territoriale du pays concerné, conformément aux principes essentiels de la Charte des Nations Unies et des relations internationales.

Le secrétaire d'Etat américain, John Kerry, et les ministres des Affaires étrangères d'une vingtaine de pays de l'Europe et du Moyen-Orient ont participé à la réunion. Malgré les récents propos de John Kerry concernant la participation de nouveaux pays aux opérations aériennes dirigées par les Etat-Unis, aucune nouvelle aide militaire n'a été évoquée à l'issue de la réunion.

Aucun responsable syrien ou iranien n'était présent à la conférence. Téhéran, qui a critiqué l'évènement, refuse en outre de reconnaître la coalition internationale contre les jihadistes de l'Etat islamique dirigée par les Etats-Unis.