La Chine et la France tentent de réchauffer leurs relations bilatérales

La Chine cherche à donner un nouvel élan aux relations sino-françaises durant le voyage en France du président Xi Jinping. Les relations entre les deux puissances mondiales sont « trop tièdes » depuis quelques années, selon les observateurs politiques chinois.

La visite de M. Xi s'inscrit dans le cadre de la célébration du 50e anniversaire des relations diplomatiques sino-françaises. L'année 2014 marque également le dixième anniversaire de la signature du pacte de partenariat global stratégique entre les deux pays.

« Cette visite, qui intervient en ce cinquantenaire de l'établissement des relations diplomatiques entre la Chine et la France, sera l'occasion pour moi d'une part de faire le bilan du passé et de célébrer l'amitié entre nos deux pays, d'autre part de construire l'avenir et de faire accéder nos relations à un nouveau palier », a déclaré M. Xi dans une tribune publiée mardi dans le journal Le Figaro.

En 1964, la France du général de Gaulle est devenue la première grande puissance occidentale à établir des relations diplomatiques avec la Chine, ouvrant la voie à une plus grande reconnaissance de la République populaire de Chine à une époque où l'hostilité des puissances occidentales envers le pays était grande.

Lors d'un dîner au majestueux Hôtel de ville de Lyon, M. Xi a indiqué que cette « visite en France [lui] permettra de travailler avec le président François Hollande pour revenir sur 50 ans de relations sino-françaises et envisager le futur ensemble », a rapporté l'AFP.

La Chine et la France devraient explorer une nouvelle relation entre une puissance montante et un pays occidental développé pour approfondir leurs relations stratégiques actuelles, a jugé Cui Hongjian, professeur d'études européennes à l'Institut chinois des études internationales.

« Cela pourrait créer un modèle pour la Chine et d'autres pays européens », a-t-il noté.

La Chine et la France doivent admettre que l'« âge d'or » de l'établissement des relations diplomatiques par le président chinois Mao Zedong et le général Charles de Gaulle est passé, a souligné M. Cui.

Afin de maintenir leur « amitié exceptionnelle », selon l'expression utilisée par Xi Jinping pour décrire les relations sino-françaises, les deux pays doivent surmonter les préconceptions nées de leur état d'esprit différent, a noté M. Cui.

Les deux pays devraient avoir pour objectif d'associer leurs intérêts en éliminant leurs préconceptions et en renforçant leurs investissements, ainsi que leurs échanges commerciaux et culturels, a-t-il ajouté.

« Beaucoup de Français qui ne connaissent pas suffisamment la société chinoise ont des préjugés au sujet des droits de l'homme en Chine ou de la question tibétaine », a affirmé Peng Shuyi, experte en études françaises au sein de l'Académie chinoise des sciences sociales.

Par ailleurs, selon Mme Peng, certains Français n'ont peut-être pas accepté l'idée du grand écart de développement économique entre la Chine, une puissance émergente, et la France, un vieux pays occidental développé durement touché par la crise économique. Certains accusent les entreprises chinoises de concurrence déloyale.

Par conséquent, les responsables politiques évoquent les problèmes sociaux de la Chine pour séduire les électeurs, a-t-elle noté.

Zhang Jinling, chercheur à l'Académie chinoise des sciences sociales, a déclaré qu'en raison des problèmes économiques et du rythme de développement en Chine, de nombreux responsables politiques ont réalisé que la Chine devrait occuper une place diplomatique plus importante.

Il a noté que dans les années à venir, les deux pays doivent trouver un moyen d'échanger davantage et d'améliorer leur compréhension mutuelle en termes de différences idéologiques et politiques.

La Chine devrait également attacher plus d'importance à la France dans sa stratégie diplomatique, car celle-ci est membre permanent du Conseil de sécurité de l'ONU et mène une diplomatie plus indépendante que d'autres pays européens, a souligné M. Zhang.

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