Ecoutes de la NSA : un coup dur pour la France

Par : Li Zhijian |  Mots clés : Ecoutes, NSA, coup, dur , France
French.china.org.cn | Mis à jour le 25-10-2013

Les médias français ont révélé lundi que l'agence américaine de renseignements interceptait de façon massive les communications des Français. Suite à ces révélations, le président français François Hollande a exprimé, lors d'un entretien téléphonique avec le président américain Barack Obama le soir du 21 octobre, sa « profonde réprobation » à l'égard des écoutes massives des communications des Français par les Etats-Unis, condamnant une pratique « inadmissible » envers un allié et ami comme la France, et demandant aux Etats-Unis de « fournir toutes les explications sur l'affaire ».

En réponse, Barack Obama s'est contenté de survoler la question dans un communiqué de presse de la Maison Blanche. Selon lui, certaines informations ont été déformées par les médias, tandis que d'autres soulèvent des interrogations légitimes de la part de pays amis et alliés concernant ces pratiques. Il a ajouté qu'en tant qu'alliés et amis, la France et les Etats-Unis doivent renforcer davantage leur étroite coopération dans le domaine de la sécurité et des renseignements. Obama a également exprimé « la nécessité de restreindre de manière appropriée les opérations de collecte de renseignements entre alliés ».

Dans son entretien téléphonique avec le secrétaire d'Etat américain John Kerry le 22 octobre, le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius a déclaré que ces pratiques d'écoutes téléphoniques entre partenaires sont « inacceptable et doivent cesser immédiatement ». Lors du Conseil des affaires étrangères qui s'est réuni le 21 octobre au Luxembourg, Laurent Fabius a exprimé son souhait de voir soumettre la question de la surveillance des pays alliés par les Etats-Unis aux discussions formelles du Sommet de l'UE. Il n'a reçu que peu de soutien de la part des autres pays de l'Union européenne, seule l'Allemagne ayant dit « partager l'indignation et le mécontentement de la France » et souligné l'« urgence immédiate de mettre fin à ce phénomène ». La France se trouve donc presque dépourvue d'alliés à ce moment crucial.

Depuis la révélation du programme Prism en juin dernier, plusieurs pays de l'UE ont demandé des explications aux des Etats-Unis. Ces démarches se sont toutefois heurtées au mur de silence d'une Maison Blanche insistant sur l'importance d'engager des démarches séparément avec les pays concernés par voie diplomatique et bilatérale, et faisant peu cas de l'UE qui pratique d'ailleurs la même politique diplomatique. « Je ne pense pas qu'un pays membre de l'UE osera chercher querelle aux Américains », a déploré un parlementaire européen français.

Le président François Hollande a toujours considéré les Etats-Unis comme un « grand frère », et la France était d'ailleurs le seul et unique allié qui ait soutenu les Américains sur la question des armes chimiques syriennes. Hollande avait non seulement condamné l'utilisation d'armes chimiques par le gouvernement syrien, mais il s'était également dit prêt à intervenir militairement en Syrie. Malheureusement, ces efforts faits en vain ont fait perdre la face au président. Le scandale de l'espionnage par la NSA qui le frappe aujourd'hui blesse à nouveau son amour-propre. S'il ne trouve pas de partisans au sein de l'UE, le coup sera dur pour la France…

En interceptant les communications téléphoniques des Français, la NSA visait non seulement des personnes suspectées de liens avec des activités terroristes, mais également de simples individus appartenant au monde des affaires. François Hollande a affirmé son intention de proposer, lors du Sommet de l'UE, aux dirigeants européens d'adopter une loi sur la protection des informations personnelles des citoyens. Néanmoins, il ne s'agira que de protéger les informations des usagers des géants du web tels qu'Amazon, Google et Facebook.

La France sait pertinemment qu'au sein de l'UE, hormis l'Allemagne, aucun pays ne se battra à ses côtés pour extorquer des excuses aux Etats-Unis, ne fut-ce que par souci de ménager leur amour-propre. Or, la France n'est clairement pas non plus en position de demander à l'UE de formuler une demande plus ferme auprès de la Maison Blanche.

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