Je m'appelle Aijia, un nom chinois que je me suis moi-même attribuée quand je faisais mes études en Chine. A ce moment-là, j'étais encore doctorante en économie et je perfectionnais mon chinois. Aujourd'hui, je suis professeur à l'Université Marien Ngouabi en Répubique du Congo.
Je donne des cours à la faculté d'économie et j'enseigne en même temps le mandarin à la faculté de littérature. J'ai eu la chance d'étudier en Chine et je suis très heureuse de donner des cours à mes élèves grâce à mes propres efforts, ce qui leur permet de mieux connaître la langue et la culture chinoises, et les encourage à poursuivre des études en Chine avant de revenir travailler au Congo.
Je suis allée à Hangzhou en 2001 et je suis restée en Chine pendant cinq ans. C'est mon deuxième pays natal. Tout comme tous ces étudiants africains qui se perfectionnent en Chine, j'ai accompli mes études grâce à une bourse du gouvernement chinois. J'ai eu la chance d'aller en Chine, de connaître ce pays, d'être témoin de la vitalité du développement socio-économique chinois, et faire connaissance d'un grand nombre d'amis chinois. En réalité, avant d'aller en Chine, j'entendais souvent parler de ce pays que je ne connaissais pas. Une fois arrivée en Chine, j'ai fait la rencontre de nombreuses personnes qui sont aujourd'hui mes amis. Les professeurs et les élèves ont été très aimables avec moi, ils m'ont emmenée dans leur pays natal pendant les vacances, ce qui m'a permis de me faire une idée des différents aspects du développement de la Chine et de sentir à quel point mes amis chinois étaient chaleureux envers moi.
Plusieurs de mes amis ont regagné le Congo après avoir fini leurs études en Chine et travaillent actuellement dans des secteurs différents, d'autres ont été employés dans des entreprises chinoises installées au Congo. Bien connaître la Chine permet d'aimer ce pays, et on ne peut mieux se rendre compte de l'importance de la coopération sino-congolaise qu'en apprenant à connaître davantage ce pays.
La Chine a offert à la République du Congo une aide désintéressée et son soutien, agissant dans bien des domaines depuis l'établissement de leurs relations diplomatiques. D'une part, les investissements et les projets chinois ont créé du travail pour la population congolaise et contribué au développement économique de notre pays ; d'autre part, la Chine a elle aussi bénéficié de la coopération pragmatique entre les deux pays.
L'amitié sino-congolaise se perpétue, elle s'est enracinée profondément dans les cœurs des deux peuples. L'obstacle linguistique sur les échanges entre les êtres humains est un phénomène naturel, alors que la langue chinoise se généralise chaque jour davantage en République du Congo, ce qui est vraiment encourageant.
J'enseigne le chinois depuis plus de six ans, les étudiants de l'Université Marien Ngouabi sont passionnés par cette langue. Des cours de chinois sont prévus tant pour les étudiants du cycle normal que pour les aspirants chercheurs à la faculté de littérature de l'université. Beaucoup d'élèves me posent des questions sur la Chine, ils ont grand besoin de connaître ce pays et brûlent d'envie de s'y rendre pour le découvrir.
L'inauguration de l'Institut Confucius donnera sans aucun doute un nouvel élan à l'apprentissage du chinois parmi les étudiants congolais. Je me réjouis de voir que des professeurs donnent des cours de chinois dans plusieurs écoles secondaires du Congo.
Les relations sino-africaines avancent à grands pas, les peuples chinois et africains attendent tous de renforcer leurs connaissances mutuelles. Les études linguistiques représentent une vitrine pour ceux qui ont envie d'approfondir leurs connaissances dans ce domaine.
J'aperçois, à travers cette vitrine, des paysages magnifiques et un bel avenir pour la coopération sino-africaine. Passionnée par la langue chinoise, j'aimerais partager ma joie avec davantage de personnes, leur raconter mes histoires sur la Chine et entendre davantage d'histoires émouvantes. J'espère que ces histoires feront de l'Afrique un continent plus beau.
Par Kamitewoko EDWIGE, professeur à l'Université Marien Ngouabi en Répubique du Congo |