Les deux poids lourds que sont la
Russie et la Chine, pays voisins et partenaires stratégiques,
auraient tout intérêt à renforcer leur coopération mutuellement
bénéfique, a indiqué un expert russe, quelques jours avant la
visite du président chinois Xi Jinping en Russie.
Ces deux dernières décennies, les
dirigeants russes et chinois ont fait preuve de sagesse dans
l'établissement et le renforcement des relations bilatérales,
lesquelles jouissent d'un grand potentiel de développement, a
souligné Mikhaïl Titarenko, directeur de l'Institut de
l'Extrême-Orient de l'Académie russe des sciences, lors d'un
entretien récemment accordé à Xinhua.
M. Titarenko, qui est également
président de l'Association d'amitié sino-russe, a rappelé qu'après
la normalisation des relations en 1989, la Russie et la Chine
avaient rapidement approfondi leur compréhension mutuelle et
déployé d'énormes efforts pour éliminer les soi-disant "menace
chinoise" et "menace russe".
Dès 1996, la Russie et la Chine ont
établi un partenariat stratégique de coordination. Puis en 2001,
les deux parties ont signé un traité de bon voisinage, d'amitié et
de coopération, lequel a posé des fondations solides pour leur
amitié à long terme, a poursuivi M. Titarenko.
Selon l'expert russe, le traité a
contribué à forger une relation stable et solide entre la Russie et
la Chine et il a permis de renforcer le commerce bilatéral. Les
échanges commerciaux bilatéraux ne représentaient que quelques
milliards de dollars en 2000, mais ils ont atteint 89 milliards de
dollars en 2010, a précisé M. Titarenko.
En outre, de nouveaux projets ont
été mis en oeuvre. Les deux pays ont ouvert des liaisons aériennes
entre leurs principales villes et achevé la construction d'un
oléoduc.
Selon l'expert, la Russie fournira
20 millions de tonnes de pétrole par an à la Chine à partir de
2013. Par la suite, la capacité de cet oléoduc augmentera jusqu'à
atteindre 30 millions de tonnes par an.
La Chine a besoin de diversifier
ses sources énergétiques, tandis que la Russie souhaite s'appuyer
sur de nouveaux marchés pour ses exportations d'énergie. Ainsi, ce
serait un choix judicieux pour les deux parties de construire
davantage d'oléoducs afin de pouvoir acheminer davantage de pétrole
russe vers la région Asie-Pacifique, a souligné M. Titarenko.
La complémentarité des économies
russe et chinoise signifie qu'il y a de belles perspectives de
coopération, particulièrement dans les domaines de l'espace, de
l'aviation et de l'énergie nucléaire, a poursuivi l'expert.
La construction d'infrastructures
pourrait être un autre secteur de coopération, a-t-il ajouté.
Par ailleurs, le potentiel de
coopération dans le domaine de l'écologie est également énorme, a
signalé M. Titarenko.
Evoquant la prochaine visite du
président chinois en Russie, M. Titarenko s'est dit convaincu que
cette visite allait renforcer les liens entre les deux pays. Leur
relation n'est pas une alliance par nature mais un partenariat pour
la coopération, a-t-il fait remarquer.
La Russie et la Chine coopèrent
dans des domaines variés du fait d'objectifs et de problèmes
communs, a indiqué l'expert russe.
Leur coopération et coordination
étroite au sein des organisations internationales et régionales
telles que les Nations Unies, l'Organisation de coopération de
Shanghai et les BRICS (groupe de pays en développement réunissant
Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) a également
contribué aux réformes des systèmes économiques et politiques
mondiaux et à la sauvegarde de la paix et de la sécurité
régionales, a-t-il ajouté.
Globalement, les perspectives des
relations sino-russes sont "positives, prometteuses et mutuellement
bénéfiques", estime M. Titarenko.
Par conséquent, les deux pays
doivent renforcer leur respect mutuel et leur coopération, et
promouvoir plus efficacement leurs intérêts communs sur la scène
internationale, a-t-il souligné. Fin
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