Le produit intérieur brut (PIB) de la Chine a progressé de 7,8% en 2012, selon le rapport sur les activités du gouvernement présenté le 5 mars par le premier ministre chinois Wen Jiabao, à l'occasion de l'ouverture de la 1re session de la XIIe Assemblée populaire national (APN) à Beijing. Ce taux de croissance est le plus faible de la décennie.
A propos de ce glissement annuel, M. Jacques de Watteville, ambassadeur de Suisse en Chine estime que « c'est un grand défi actuel pour la Chine, parce qu'il s'agit d'avoir une économie avec une croissance durable. Le développement durable est la clé de l'avenir ».
Dans une interview exclusive accordée à China.org, M. Jacques de Watteville a déclaré que « le développement se doit d'être compatible avec les hauts critères aux niveaux sociaux et environnementaux et au niveau de la stabilité régionale. C'est un défi pour la Chine, pour la Suisse et pour l'Europe. »
« Vous pouvez avoir un fort développement ponctuel, mais qui redescend ensuite. Vous pouvez avoir un développement solide ou bien, au contraire, très vulnérable et dépendant de la conjoncture internationale, avec la possibilité de retomber assez rapidement. Il s'agit de trouver des méthodes de développement économique qui puissent assurer une stabilité durable », a-t-il souligné.
Selon l'ambassadeur, la Chine est confrontée à des défis très importants, comme beaucoup d'autre pays. Le premier défi, c'est une baisse de la demande de produits chinois due à une diminution des dépenses des consommateurs traditionnels. Le deuxième, c'est un problème lié à la protection de l'environnement, à la qualité de la vie, à la santé des citoyens, à la santé des enfants et à d'autres critères cruciaux.
« Si on veut permettre à la Chine de se développer durablement, c'est un problème qu'il faut empoigner. On remarque que les autorités sont déterminées à s'attaquer à ces problèmes », explique-t-il.
Avant son arrivée en Chine en 2012, Jacques de Watteville avait de la Chine une image construite par ses lectures, ses rencontres, les articles de presse et ce qu'il avait entendu à propos de la Chine en Europe. Mais, à son arrivée en Chine, il a été impressionné par l'immensité du pays et le dynamisme de son économie.
« La Chine est un continent, varié et diversifié. On ne peut pas comparer des villes comme Pékin, Shanghai ou Hong Kong avec d'autres endroits à l'intérieur du pays. Il y a donc une très grande diversité entre les régions de la Chine », commente l'ambassadeur.
« Et puis, j'étais très impressionné par le dynamisme de l'économie chinoise, et de voir à quel point la Chine s'est développée au cours d'une trentaine d'années. C'est extrêmement impressionnant. Le nombre de kilomètres du réseau de TGV en Chine est plus élevé que partout ailleurs dans le monde. Quant à la production d'énergie éolienne et de panneaux solaires, la Chine occupe une place de tout premier rang au niveau mondial. Ce sont des éléments assez méconnus en Europe ».
« Effectivement, quand on arrive ici, on voit une réalité différente de l'image de la Chine à l'extérieur. Vue de l'extérieur, la Chine est un peu monolithique, mais la réalité est tout à fait différente », a-t-il conclu.
A propos du développement futur de la Chine, l'ambassadeur montre que « la Chine est aujourd'hui la deuxième puissance économique mondiale. Donc, l'évolution de la société chinoise et l'évolution de l'économie chinoise auront des répercutions importantes pour le reste du monde ».
Jacques de Watteville met l'accent sur la confiance. Pour maintenir cette confiance, il pense qu'il faut respecter l'état de droit. Il faut aussi combattre la corruption, parce que cette dernière coûte cher à tout le monde.
« Pour les bénéfices du pays, pour les investisseurs, c'est une priorité affichée après le XVIIIe Congrès national. C'est important pour l'économie chinoise, pour le climat de l'investissement et pour le développement futur de la Chine », a-t-il analysé.
Concernant les prochains dirigeants de la Chine, M. Jacques de Watteville déclare ainsi: « Pour nous, il est important que ceci se fasse de façon harmonieuse et stable, car, si ce n'est pas le cas, la stabilité au niveau international en serait affectée. Donc, on a de très hautes attentes ». |