L'ambassade de Chine au Mali a déclaré mardi que la Chine a aidé plusieurs dizaines de ses ressortissants à se déplacer vers des lieux plus sûrs, mais ne prévoit pas pour l'heure d'évacuer tous les Chinois du pays déchiré par la guerre, après que la France a intensifié le combat contre les rebelles dans son ancienne colonie.
Paris a déployé des centaines de soldats au Mali et mène des raids aériens depuis vendredi dans la moitié nord du pays, qui est sous contrôle depuis l'an dernier d'une alliance islamiste, a rapporté Reuters.
Mardi, l'AFP, citant des sources du ministère de la Défense, a indiqué que la France envisage de déployer un total de 2 500 soldats au Mali. Les pays africains devraient également envoyer des troupes. Le Nigeria s'est engagé à envoyer son premier bataillon au Mali mardi.
Guo Yeling, chef de la section politique de l'ambassade, a déclaré par téléphone que la situation actuelle ne constitue pas une menace grave pour la sécurité des ressortissants chinois et des entreprises, c'est pourquoi une évacuation n'est pas nécessaire pour le moment.
Selon l'ambassade, il y a près de 2 000 ouvriers et expatriés chinois au Mali, et près de 20 entreprises chinoises opérant dans le pays.
L'armée française a effectué lundi des frappes aériennes nocturnes sur la ville de Diabali, qui a été conquise par les islamistes lundi dans leur avance vers le sud, sous contrôle jusqu'ici du gouvernement.
M. Guo a indiqué que 26 employés chinois de deux entreprises chinoises à Niono, à environ 50 kilomètres au sud de Diabali, ont été transférés vers une zone de sécurité à Ségou lundi soir avec l'aide de l'ambassade.
Les usines de deux autres entreprises chinoises, qui sont situées à environ 100 kilomètres au sud de la ville saisie par les rebelles, continuent leurs activités normales avec près de 300 travailleurs, a affirmé M. Guo, ajoutant que l'ambassade maintient un contact étroit avec elles. Les forces françaises soutiennent depuis vendredi une offensive des troupes gouvernementales maliennes contre des rebelles islamistes se réclamant d'Al-Qaïda qui contrôlent le nord du grand pays depuis le mois d'avril 2012.
Hong Lei, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, a déclaré lundi que la Chine dénonce la dernière offensive des rebelles maliens et a exhorté la mise en œuvre rapide de la résolution 2085 du Conseil de sécurité des Nations Unies, qui met l'accent sur l'importance du dialogue politique et la poursuite des négociations, et qui a autorisé le déploiement d'une force menée par les pays africains pour répondre aux menaces croissantes de sécurité sur le terrain.
Wang Bingquan, membre de l'association des Chinois au Mali, a déclaré mardi que tous les ressortissants chinois dans le nord du Mali avaient évacué la zone l'an dernier, et que les entreprises chinoises étaient seulement impliquées dans quelques projets dans le nord avant l'insurrection qui a frappé la région.
À l'heure actuelle, les entreprises chinoises travaillent encore sur des projets de télécommunications et de construction d'infrastructures dans le sud, la plupart à proximité de la frontière avec la Guinée. Mais M. Wang a indiqué que certains projets avaient été touchés par la détérioration des conditions de sécurité.
Un projet d'expansion de l'aéroport de la capitale, géré par une société chinoise, a été interrompu à la suite du coup d'État, alors que 80 % du projet était achevé.
« 300 Chinois travaillaient pour ce projet, il n'y en a plus que cinq aujourd'hui », a noté M. Wang. |