La région Nord-Pas-de-Calais est le quartier général du PS et sa « réserve de voix » pour les élections. Monsieur Petit est maire PS d'une petite commune de cette région. Interrogé sur ses prévisions des résultats de l'élection présidentielle, il a répondu avec confiance en indiquant le portrait de Sarkozy accroché au mur du hall de l'hôtel de ville : « Dans peu de temps, je pourrai le décrocher. »

Selon un membre du PS, la confiance et la joie sont le « sentiment dominant » en ce moment au sein du PS. Depuis qu'il a perdu le pouvoir il y a 17 ans, le PS « n'a jamais été si proche de l'Elysée ». On dit que l'équipe de campagne de François Hollande a déjà commencé à réfléchir à la composition du gouvernement, et les médias français commencent à spéculer sur le choix du premier ministre et les noms des ministres.

Les États-Unis prennent contact en privé avec l'équipe de Hollande

Le 22 avril s'est déroulé le premier tour de l'élection présidentielle. Hollande et Sarkozy ont devancé les huit autres candidats pour entrer au second tour. Après la publication des résultats, Jean-Luc Mélenchon, candidat de l'extrême gauche et Eva Joly, candidate officielle « Europe Ecologie - Les Verts » ont appelé leurs électeurs à voter au second tour le 6 mai pour Hollande. Aucun des candidats éliminés n'a pour l'instant appelé à voter pour Sarkozy.

Pour les principaux pays occidentaux, le dernier suspense de la présente élection présidentielle française est sur le point d'être levé. Le président américain Barack Obama qui soutenait au dernier moment Sarkozy a sans doute compris qu'il y aurait un « changement de dynastie » en France. Le commentateur politique français Michaël Darmon a révélé dernièrement sur son microblog que les Etats-Unis ont commencé à prendre contact en privé avec l'équipe de Hollande pour discuter du prochain sommet du G8 qui aura lieu les 18 et 19 mai aux Etats-Unis.

Selon Le Figaro, la chancelière allemande Angela Merkel, qui ne souhaite pas voir Hollande élu président, a commencé elle aussi à se préparer pour « les plus mauvais résultats de l'élection française ».

Un phénomène de « rejet massif » contre Sarkozy est apparu en France

Selon les révélations d'une personnalité de l'UMP au pouvoir, certains membres de l'UMP ont un moral très bas. « Avec la tuerie de Toulouse, nous avons cru voir survenir un tournant en faveur de notre parti. Mais les électeurs français ont vite oublié le comportement remarquable de Nicolas Sarkozy face à cet incident imprévu. S'il s'était produit entre deux tours, cela aurait été mieux pour nous. »

Plusieurs sondages réalisés récemment en France ont révélé que Hollande pourrait avoir une avance de 14 points sur Sarkozy au second tour. C'est cette parfaite concordance des résultats des sondages qui a fait de la présente présidentielle une élection sans grand suspense. Tout sondage comporte une marge d'erreur. Mais lorsque tous les sondages sont d'accord, il est difficile de douter de leur crédibilité. Selon un professionnel du métier, si les résultats du second tour sont tout le contraire des sondages, le très important secteur français des sondages d'opinion publique connaîtra une crise de survie.

Une autre raison qui explique cette élection sans suspense, c'est qu'il est apparu en France un phénomène de « rejet massif » contre Sarkozy. Au début de son mandat, Sarkozy ne cachait point ses relations intimes avec les riches. Et il n'oublie jamais de se faire accompagner par les médias pour couvrir ses apparitions en public en France ou à l'étranger, ce qui a provoqué un grand dégoût du public français. Le 22 avril, dans un bureau de vote à Paris, un électeur m'a dit : « Sarkozy n'est pas un ‘président de réforme'. L'histoire jugera. Pour moi, la France a besoin maintenant d'un président ‘normal'. » Hollande est justement, pour les médias français, ce président « normal ».