Avec la mort de Mohamed Merah, la série de fusillades touchant la France est terminée, mais l'influence qu'elle a exercée sur la société française n'est pas finie. Dans ses éloges, le président Nicolas Sarkozy qui a bien résolu la crise a rattrapé ses concurrents en une journée, ce qui a redonné du suspense à l'élection présidentielle.
Gagner en popularité par la lutte antiterroriste
Après l'éclatement des fusillades, presque tous les médias ont prévu une hausse de la popularité de Sarkozy. Selon The Daily Telegraph, la population peut retrouver la dominance de Sarkozy par cette série d'affaires, et ses concurrents « simples » voient qu'il maîtrise encore le pouvoir en France : « François Hollande, candidat du Parti socialiste, est manœuvré par Sarkozy, qui a guidé l'Etat à se débarrasser de la crise par son pouvoir présidentiel. Tandis que Hollande n'était qu'un spectateur. »
Dans cette élection présidentielle, la côte de popularité de Sarkozy était basse. C'est principalement parce que ses concurrents portaient de belles performances dans l'économie et l'emploi. Sarkozy ne pouvait pas répondre aux attentes de la population à cause de la récession. Mais après les fusillades, les problèmes qui avaient déjà été marginalisés comme la sécurité et la lutte antiterroriste reviennent en force. Certains médias conservateurs pensent que Hollande payera cher sa négligence dans le domaine de la sécurité.
D'après Frankfurter Allgemeine Zeitung, cette crise a non seulement amélioré l'image de Sarkozy aux yeux de la population, elle a recentré l'élection présidentielle vers la sécurité et la lutte antiterroriste, des questions dont il est spécialiste. Ce qui est plus important, c'est que les électeurs ont incorporé la capacité du gouvernement dans la résolution des crises dans leur considération. Et Hollande ne peut que recevoir la réalité de sa priorité perdue en espérant des bénéfices moins importants de Sarkozy par les fusillades.
Remplacer la xénophobie par l'unification
La création d'une France unifiée est une autre cause des éloges de Sarkozy à travers cette crise. Un commentateur de Canadian Broadcasting Corporation a indiqué qu'en jetant un regard global sur l'histoire, les Français attendaient un président « aussi fort qu'un roi », réunifiant l'Etat lors des crises.
Un mois avant l'ouverture de l'élection présidentielle, Sarkozy n'a pas cessé d'élaborer des politiques de xénophobie, ce qui a attiré des électeurs de droite, tout en perdant les électeurs du centre.
Malgré les appels de Sarkozy après les fusillades aux musulmans de renoncer aux revanches, les commentateurs pensent que l'éclatement des fusillades n'étaient pas par hasard, et que la politique xénophobe de Sarkozy et de l'extrême-droite en était une cause non négligeable.
Selon les derniers résultats de sondage, Hollande l'emporterait sur Sarkozy d'un point de pourcentage. D'après Pascal Perrineau, directeur du CEVIPOF (Centre de recherches politiques de Sciences Po), pour le moment, Sarkozy rattrape Hollande, mais au deuxième tour, lorsque les questions économiques prédomineront, Sarkozy envisagera de plus en plus de difficultés.
Un mois avant la clôture de l'élection présidentielle, le président Sarkozy prouve sa remise dominante. Mais que choisira la population française entre la crise économique et la lutte antiterroriste ? Ce choix déterminera sûrement la situation politique française pour les cinq ans à venir. |