La volonté de la Chine d'aider l'Union européenne tourmentée par la crise de la dette à sortir de l'enlisement a été injustement politisée, car certains Européens craignent que l'aide chinoise soit accordée en échange de concessions politiques de l'UE sur des problèmes épineux.
Cette hypothèse préjudiciable exagère le pragmatisme chinois dans les affaires économiques internationales et reflète la méfiance de l'UE envers son partenaire stratégique.
En termes simples, la bonne volonté chinoise mérite un traitement juste de l'UE.
Il est de plus en plus évident que la question du statut d'économie de marché, qui, dans une certaine mesure, résulte de la mentalité persistante de la "Guerre froide", est devenue l'argument invisible des négociations de l'UE.
Quand la Chine a adhéré à l'Organisation mondiale du Commerce (OMC) il y a 10 ans, elle était le seul pays parmi les 147 membres à rester dans la liste d'attente des pays d'économie de marché.
Lorsque l'UE a refusé de rendre cette faveur à la Chine, indiquant que cette dernière avait échoué à répondre aux critères techniques, elle a intentionnellement négligé le fait qu'une poignée d'autres pays, dont certaines nations européennes qui ont été reconnues par l'UE comme économies de marché, n'avaient également pas su répondre à ces normes.
Ces faits reflètent les normes sélectives de l'UE vis-à-vis des différentes nations, et jettent une ombre sur son intégrité politique.
Cependant, la non reconnaissance du statut d'économie de marché de la Chine n'a pas refroidi les relations commerciales Chine-UE. Au contraire, la Chine est le deuxième plus grand partenaire commercial de l'UE, tandis que l'UE est le plus grand marché à l'étranger de la Chine.
Reconnaître le statut chinois le plus tôt possible devrait être considéré comme une manifestation de la confiance stratégique de l'UE envers la Chine, ainsi que de sa sincérité politique, de sa sagesse et de sa vision concernant l'élargissement des relations bilatérales. Sinon, la confiance unilatérale ne peut pas persister.
C'est l'heure pour l'UE et la Chine de partager les difficultés en ce moment critique qui offre une chance aux deux parties de transformer les épreuves en espoirs et d'approfondir leur confiance mutuelle chérie depuis longtemps. |