Abdel Fattah Younés, général et chef militaire de la rébellion libyenne, a accusé mardi l'OTAN de laisser « mourir les habitants de Misrata », la troisième ville du pays, située à l'est de Tripoli. En effet, Misrata est depuis plus d'un mois victime des bombardements des forces loyalistes, explique Le Parisien.
« La presse internationale doit soutenir avec force le peuple de Misrata et appeler (à l'aide) l'OTAN qui laisse les habitants de Misrata mourir tous les jours », a-t-il déclaré à l'occasion d'une conférence de presse organisée à Benghazi, chef-lieu de la résistance dans l'Est. Le soulèvement populaire qui a débuté le 15 février est soutenu depuis le 19 mars par une coalition occidentale aujourd'hui sous commandement de l'Alliance.
« Si l'OTAN attend encore une semaine de plus, il n'y aura plus rien à Misrata […] Que fait l'OTAN ? Ils bombardent ici et là », alors que, selon lui, les habitants de la ville sont menacés « d'extermination ».
La rébellion a lancé ces accusations quelques heures seulement après que l'Alliance a fait de Misrata sa « priorité numéro un ». Le ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé, avait reconnu que la situation sur le terrain était « confuse et indécise ».
« L'intervention militaire a permis d'éviter un massacre à Benghazi et d'éviter l'asphyxie des forces qui se battent pour la démocratie et la liberté, en particulier l'action du Conseil national de transition », précise le chef de la diplomatie français. Il est donc normal que le commandement du soulèvement fasse pression sur l'OTAN pour que l'Alliance procède à des frappes similaires à Misrata, estime le journal.
Parallèlement, le Quai d'Orsay tente d'identifier des personnes à Tripoli avec qui négocier. « Nous sommes en train de voir avec qui on peut travailler à Tripoli. Il va y avoir de plus en plus de défections autour de Kadhafi et il faut détecter les bons interlocuteurs », indique Alain Juppé.
« Aujourd'hui ce qui me préoccupe, c'est que tout le monde s'y met. Tout le monde a son réseau, ses contacts », ajoute-t-il cependant. L'Hexagone a ainsi demandé au secrétaire général de l'ONU que son représentant spécial « ait un rôle de coordination dans tous ces contacts » |