Après le départ du ministre des Affaires étrangères de Kadhafi, le Monde fait le point sur les combats en cours et les soutiens restants au guide libyen.

Des affrontements se sont produits hier matin autour de Brega, un important complexe pétrolier situé à 800 km de Tripoli. Mercredi, la coalition avait repris les frappes aériennes sur les forces loyalistes à l'ouest d'Ajbabiya, répondant au souhait des rebelles.

Le même jour, l'armée fidèle à Kadhafi a remis la main sur le port pétrolier de Ras Lanouf, à 370 km à l'ouest de Benghazi, siège de l'insurrection. L'armée était en marche vers Brega. Selon un témoignage, les avions de la coalition auraient survolé Tripoli avant de procéder à des frappes.

L'amiral américain Mike Mullen a affirmé que les opérations militaires avaient neutralisé 25 % des forces de Kadhafi, mais que ces dernières n'avaient pas encore atteint le point de rupture.

Selon ABC, le président américain aurait donné l'aval à une aide secrète de la CIA aux insurgés. La même source révèle que « des dizaines de membres des forces spéciales britanniques et d'agents du service d'espionnage MI6 travaillent en Libye », notamment pour recueillir des renseignements sur les positions des kadhafistes.

D'un point de vue politique, Kadhafi a subi un coup dur avec la défection vers Londres de son ministre des Affaires étrangères, Moussa Koussa. « Sa démission montre que le régime de Mouammar Kadhafi, qui a déjà enregistré des défections significatives, est divisé, sous pression et s'effondre de l'intérieur », a déclaré le chef de la diplomatie britannique, William Hague.

Ce départ « témoigne de la manière dont le régime est en train de s'effriter », a jugé un porte-parole des rebelles, Moustapha Gheriani. « Kadhafi n'a plus personne » sur qui compter. « Désormais, il ne reste que lui et ses enfants », a déclaré pour sa part l'ancien ministre de l'immigration libyen, Ali Errishi. Ce dernier avait également démissionné au mois de février, précise le Monde

Pour le colonel Kadhafi, au pouvoir depuis 42 ans, les dirigeants occidentaux ont « décidé de lancer une seconde croisade entre musulmans et chrétiens à travers la Méditerranée ». « Ils ont commencé une chose grave qu'ils ne peuvent contrôler et qui sera hors de leur contrôle, quels que soient les moyens de destruction dont ils disposent ».