Le correspondant de Libération, Fabrice Rousselot, aux États-Unis s'interroge sur la possibilité de déploiement de troupes de la coalition sur le sol libyen.

Bien que pour l'instant, tout envoi de soldats sur le terrain soit totalement exclu par Paris, Londres et Washington, le ministre français de la Défense, Gérard Longuet, a néanmoins souligné que la résolution 1973 adoptée à l'ONU possédait « une base juridique extrêmement large », permettant « des formes d'interventions » avec des tirs au sol, avant de préciser toutefois « sans déploiement » de forces terrestres.

Qu'il s'agisse ou non d'une coïncidence, les diplomates commencent à évoquer les nombreuses « options » autorisées par la résolution. Certains font remarquer un détail qui a peu été relevé jusqu'à présent : le texte voté à l'ONU n'exclut pas dans les faits une intervention au sol. Le phrasé interdit simplement « le déploiement d'une force d'occupation étrangère sous quelque forme que ce soit ».

Certains pays se sont opposés à la tournure de la phrase, préférant remplacer le terme « occupation » par « intervention », mais la coalition a défendu son choix en justifiant notamment de pouvoir envoyer des équipes au sol pour secourir par exemple des pilotes qui se seraient éjectés en territoire libyen. Le cas de figure s'est d'ailleurs présenté il y a quelques jours, et les pilotes américains sont sains et saufs.

Le journaliste conclut en précisant que certains pays arabes, pour le moins rétifs à l'idée d'un déploiement au sol, ne manquent pas de remarquer la marge de manoeuvre dont jouit la coalition qui, si le conflit dure encore plusieurs semaines, pourrait alors envisager « tous les scénarios ».