Du correspondant du Monde à Bruxelles. Après de longues négociations, un accord semble avoir été trouvé hier à l'OTAN au sujet de la prise en charge du commandement de l'intervention en Libye. L'Alliance atlantique prendrait donc le relais des principales forces de la coalition — États-Unis, France et Grande-Bretagne, dès la semaine prochaine. Néanmoins, une certaine opposition de la Turquie — Ankara redoute en effet que se poursuivent les frappes au sol — a relancé les discussions au dernier moment.
Le compromis trouvé permet ainsi à l'opération d'être pilotée au sein de l'OTAN par un groupe comprenant les pays de la coalition, et notamment les pays arabes — une condition importante pour la France.
Cette solution semble être le produit d'un accord complexe. En effet, l'administration américaine est confrontée à l'hostilité croissante de l'opposition républicaine et d'une partie de l'opinion, tandis que la France se retrouvait de plus en plus isolée dans son refus de participation de l'OTAN et que l'Allemagne est réticente à tout type d'intervention. La Turquie, qui n'a pas masqué ses réserves concernant l'opération, de peur que les bombardements touchent les populations civiles, a obtenu que la zone d'exclusion et les batteries de défense antiaérienne soient sous la surveillance des pays hostiles aux frappes.
Le Monde cite également des rumeurs indiquant qu'Ankara aurait en outre négocié d'autres concessions pour assurer la pérennité de certaines de ses installations, menacées par le plan de restructuration de l'OTAN adopté en 2010. |