Des eurodéputés ont critiqué mardi le manque de coordination entre des Etats membres de l'Union européenne (UE) dans l'intervention militaire en Libye et réclamé l'ajustement de la politique européenne à l'égard d'autres pays arabes, dont la Syrie.

Ils ont lancé cet appel lors d'une visite de Mme Catherine Ashton, Haute Représentante de l'UE pour les affaires étrangères et la politique de sécurité à la Commission des affaires étrangères du Parlement européen.

Selon ces députés, le manque de coordination a été marqué par l'abstention de l'Allemagne lors du vote sur la résolution 1973 concernant la Libye au Conseil de sécurité des Nations Unies, alors que la France et le Royaume-Uni se trouvent au premier front des frappes aériennes contre les forces du colonel Mouammar Kadhafi.

Mme Ashton, qui est également vice-présidente de la Commission européenne, a indiqué à cette occasion que "ce qui est positif, c'est que personne n'a voté contre la résolution 1973 de l'ONU".

Le député bulgare Kristian Vigenin a souligné que toute action pour imposer la zone d'exclusion aérienne devrait respecter les trois conditions posées par la Ligue arabe, soit la protection des civils, pas d'invasion ni déploiement de troupes, pas de division de la Libye.

La GUE (Gauche unitaire européenne) est le seul groupe politique au Parlement européen à s'opposer à la mise en place de la zone d'exclusion aérienne, et son représentant espagnol Willy Meyer a déclaré que les droits humains "ne peuvent jamais être imposés de manière militaire".

Le Français Dominique Baudis a demandé à Mme Ashton de revenir sur la politique de voisinage de l'UE vis à vis de certains gouvernements de la rive sud de la Méditerranée, tandis que l'Allemande Franziska Brantner a précisé la demande par l'ajustement des relations de l'UE avec la Syrie et le Maroc, en particulier pour les dossiers du Sahara occidental et de l'accord sur la pêche.