L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a annoncé hier que la radioactivité détectée dans les aliments après l'accident de la centrale nucléaire de Fukushima est plus importante que les premières estimations. L'inquiétude monte sur la possibilité que des particules radioactives libérées dans l'atmosphère aient contaminé les réserves en nourriture et en eau.
« Il s'agit clairement d'une situation sérieuse », affirme Peter Cordingley, porte-parole du bureau régional de l'OMS pour le Pacifique Ouest à Manille. « La situation est beaucoup plus grave que ce que l'on pensait durant les premiers jours. Nous estimions alors que ce problème se limiterait à un cercle de vingt à trente kilomètres ».
« Il est légitime de supposer que des produits contaminés sont sortis de cette zone », ajoute-t-il. Pourtant, il souligne qu'il n'existe aucune preuve que de la nourriture contaminée a pu atteindre d'autres pays.
L'accident de Fukushima est le plus grave depuis celui de Tchernobyl, mais plusieurs signes montrent que la situation est bien moins sévère que la catastrophe ukrainienne. « Les quelques traces radioactives retrouvées dans des aliments sont pour l'instant bien inférieures à celles détectées autour de Tchernobyl en 1986, mais nous ne connaissons pas encore la situation dans son ensemble », explique Malcolm Crick, secrétaire du Comité scientifique des Nations unies sur les effets des rayonnements atomiques.
Le ministre japonais de la Santé a demandé aux résidents à proximité de la centrale d'arrêter de boire l'eau du robinet après que des niveaux élevés d'iode radioactif ont été détectés. Des cas de lait et de légumes contaminés ont déjà suscité l'inquiétude, malgré l'assurance des autorités que les niveaux de radioactivité sont sans danger. Le gouvernement a suspendu les ventes d'épinards des quatre préfectures proches de la centrale, ainsi que du lait cru de la préfecture de Fukushima.
Il n'y a pas eu d'incidence significative de nourriture contaminée à Tokyo. Cependant, la municipalité a annoncé que des niveaux anormaux d'iode ont été retrouvés dans une espèce comestible de chrysanthème. |