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L'intervention française dans le chaos libyen pour une nouvelle conjoncture au Moyen-Orient

De ce qui précède, nous pouvons déduire que parmi les pays occidentaux, la France s'intéresse tout particulièrement au problème libyen, même plus que les Etats-Unis. Pourquoi Paris est-il si pressé d'intervenir dans la situation trouble de la Libye ? Les raisons en sont les suivantes : 

Premièrement, contraindre Kadhafi à quitter le pouvoir. Aux yeux des Français, Kadhafi est un « marginal » du monde arabe, affublé du statut de « dictateur militaire». Il est d'autant plus maudit qu'un crash d'avion s'est produit en décembre 1988 au-dessus du village de Lockerbie, en Ecosse. Après enquête, il est apparu que l'explosion qui a coûté la vie à 270 passagers a été provoquée par les Libyens. Bien que le gouvernement libyen ait versé une grosse indemnité, les pays européens considèrent toujours Kadhafi comme un diable qu'il faut éliminer. Maintenant que les troubles survenus dans ce pays fournissent l'occasion de le renverser, la France a pris l'initiative de reconnaître officiellement l'opposition libyenne. Bien que cette action paraisse trop précipitée et irréfléchie, elle répond aux aspirations des hommes politiques et de l'opinion publique de la France. Sarkozy marque sûrement des points sur le plan politique, en vue de l'élection présidentielle de l'année prochaine.

Deuxièmement, donner un nouveau souffle à l'Union pour la Méditerranée. La création de l'Union pour la Méditerranée est une initiative diplomatique de Nicolas Sarkozy après son entrée à l'Elysée en 2007, un projet dont il est fier. Le 13 juillet 2008, les 27 membres de l'UE et 13 pays riverains de la Méditerranée qui ne sont pas membres de l'UE ont proclamé à Paris la création de l'Union pour la Méditerranée. Mais la Libye, pays de poids sur la rive sud de la Méditerranée, a refusé de s'y joindre. Cette brèche est à l'origine de la mésentente entre Sarkozy et Kadhafi. Maintenant, le pouvoir a changé de main en Egypte et en Tunisie, et la situation est agitée en Libye et dans d'autres pays. La France veut en profiter pour ouvrir une nouvelle perspective de développement de l'Union pour la Méditerranée. L'Elysée a clairement dit que la relance de l'Union pour la Méditerranée est un objectif poursuivi par la France devant les changements qui se sont produits en Afrique du Nord.

Troisièmement, protéger l'artère économique que sont l'Asie occidentale et l'Afrique du Nord La France considère toujours l'Asie de l'Ouest et l'Afrique du Nord comme son artère économique. Pour elle, la Libye représente un immense marché et un fournisseur de ressources, vu l'étendue de son territoire, l'abondance de ses ressources et sa position géographique. Les troubles survenus en Libye ont causé la suspension de ses exportations pétrolières et, dans une certaine mesure, la flambée du prix de l'or noir. Cela peut entraîner des conséquences d'autant plus graves que la France est sérieusement frappée par la crise financière internationale et qu'elle dépendante des importations pour son énergie. Dans cette situation, elle s'empresse d'agir et de prendre l'initiative pour essayer d'avoir un plus grand droit à la parole dans la situation politique libyenne d'après Kadhafi.

Quatrièmement, faire face à la nouvelle conjoncture politique au Moyen-Orient. En tenant compte de ses intérêts stratégiques au Moyen-Orient et de ses liens traditionnels avec les pays de cette région, la France s'efforce d'y maintenir son influence et sa voix au chapitre. En outre, c'est aussi là que la France et les Etats-Unis mesurent leurs forces de manière ouverte ou dissimulée. Les agitations frappant certains pays de l'Asie occidentale et de l'Afrique du Nord et les conflits armés en Libye apportent beaucoup de facteurs incertains à la situation ultérieure au Moyen-Orient et agissent directement sur sa future conjoncture politique. Les initiatives de la France et son intervention dans l'évolution de la situation politique de ces pays constituent la meilleure option de Paris et répondent aux intérêts de la France.

Traduction d'un article en chinois rédigé par Shen Xiaoquan, maître de recherches au Centre d'étude des problèmes mondiaux de l'agence Xinhua.

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french.china.org.cn     2011/03/21

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