Selon un communiqué de l'Organisation météorologique mondiale (OMM) publié mardi, les vents pousseraient les particules radioactives rejetées par la centrale nucléaire Daiichi Fukushima, endommagée par le tremblement de terre, vers l'océan Pacifique, loin du Japon et des autres pays d'Asie.
Mais l'agence des Nations unies prévient que si jusqu'à présent les vents ont chassé les poussières vers le large, les conditions météo pourraient changer et qu'elle surveille donc de très près les données satellites et les autres éléments dont elle dispose.
À l'heure actuelle, toutes les conditions sont réunies pour que les particules soient poussées vers le large, donc il n'y a pas de répercussions sur le Japon ou les pays voisins », a déclaré Maryam Golnaraghi, directrice de la division de réduction des risques de catastrophes à l'OMM, lors d'une réunion à Genève.
Une explosion sur le site de la centrale nucléaire endommagée a accru les niveaux de radiation, poussant certains habitants à fuir Tokyo et d'autres à faire provision de nourriture et autres produits de base.
La déclaration de l'OMM est basée sur les analyses des relevés effectués par trois centres météo basés au Japon, en Chine et en Russie, ainsi que sur d'autres informations, a expliqué Clare Nullis, porte-parole de l'OMM.
« Jusqu'à maintenant, les particules contaminées ont été dispersées par le vent vers le large », précise Golnaraghi.
« Toutefois, des systèmes météorologiques se développent et progressent », a-t-elle ajouté.
Les vents de mardi et mercredi soufflant sur la zone touchée sont essentiellement de direction nord-est et est, mais mercredi, si des particules s'échappent des réacteurs dans les couches inférieures de l'atmosphère, elles seront poussées vers l'ouest, vers l'intérieur du Japon », a-t-elle annoncé.
« Cela signifie qu'en fonction de la concentration de particules et des niveaux de l'atmosphère où elles sont, elles pourraient prendre une trajectoire différente », continue Golnaraghi.
La Californie attend
La Californie surveille attentivement cette crise, mais les responsables ont minimisé la menace selon laquelle un nuage pourrait survoler le Pacifique et atteindre la côte ouest des États-Unis.
Si un léger niveau de radiation causé par la centrale de Fukushima peut effectivement se faire sentir aux États-Unis, il ne serait pas assez important pour causer des problèmes de santé majeurs, a déclaré la Commission de régulation nucléaire (CRN).
Certains experts ne sont pas d'accord, pointant notamment du doigt le jet-stream ouest-est, mais la CRN, à qui le Japon a demandé lundi d'envoyer des spécialistes nucléaires afin de l'aider à résoudre cette crise, a confirmé que même l'île d'Hawaii ne courait que peu de risques.
« Il est effectivement possible que les États-Unis subissent un certain niveau de radiation. Mais nous ne pensons pas que cela soit dangereux pour la santé…même dans le pire des cas », a déclaré le porte-parole David McIntyre.
Ces déclarations interviennent alors que les autorités japonaises sont confrontées à de multiples crises survenant à la centrale nucléaire, située à 250 km de Tokyo, provoquées par le tremblement de terre de magnitude 9.0 et le tsunami survenus vendredi dernier dans le nord-est du Japon.
Une troisième grosse explosion est survenue mardi à la centrale. Un porte-parole a annoncé que la structure entourant le réacteur numéro 2 avait été endommagée et que des niveaux de radiation élevés avaient été détectés entre Fukushima et Tokyo.
Le département de la santé publique de Californie a annoncé « surveiller la situation de près », rappelant l'existence de son Programme de réponse en cas d'urgence nucléaire, énonçant les mesures à prendre en cas d'accident nucléaire. |