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Jacques Chirac, admirateur de la civilisation chinoise

Jacques Chirac, admirateur de la civilisation chinoise

Le public chinois se sent d'autant plus proche de M. Chirac, ancien président français, par rapport aux autres hommes politiques contemporains, qu'il manifeste un intérêt profond pour la Chine, pour son peuple et sa civilisation.

Jacques Chirac est un homme politique très cultivé et prestigieux qui a obtenu l'admiration de ses compatriotes pour son amour des arts asiatiques, dont les arts chinois. Sur la rive droite de la Seine se dresse un édifice blanc majestueux, l'Hôtel de Ville de Paris. M. Chirac y a travaillé comme maire avant son élection à la présidence en mai 1995. Dans son bureau spacieux, les porcelaines et les autres antiquités de style oriental, posées sur son bureau, sur la table à thé et sur les rebords des fenêtres, captent les regards. La décoration montre que le maître du bureau est un conservateur et un connaisseur raffinés des objets d'art orientaux. On dit qu'au cours du banquet offert en 1989 à l'Hôtel de Ville en l'honneur du Premier ministre de Singapour Lee Kuan Yew, le maire de Paris a discuté de l'art chinois avec ses invités. Son érudition au sujet de la culture et de l'histoire de l'Orient les a étonnés.

Interviewé par un correspondant chinois, M. Chirac a évoqué son intérêt profond pour les arts asiatiques. Il a dit que le musée Guimet, à Paris, était le lieu qu'il fréquentait dans sa jeunesse. Le conservateur du musée a confirmé qu'il venait souvent au musée et qu'il adorait les objets d'art anciens de Chine. A Paris, tout le monde sait qu'il se passionne pour l'histoire et la culture chinoises. En participant à une conférence internationale, M. Chirac écoutait silencieusement des dirigeants d'autres pays prononcer leur discours, et soudain, il s'est mis à écrire sur un bout de papier qu'il a ensuite passé à un assistant assis à ses côtés. Celui-ci a vu qu'il s'agissait d'un tableau chronologique des dynasties chinoises. Le président lui a dit de le vérifier immédiatement. La frise ne contenait aucune erreur.

Une exposition des découvertes archéologiques de Chine a eu lieu à Paris en décembre 2000. M. Chirac a visité cette manifestation grandiose qu'il a qualifiée de « chef-d'œuvre des échanges culturels franco-chinois ». Devant les guerriers et chevaux en terre cuite déterrés du mausolée du premier empereur de la dynastie Qin, il a dit à son accompagnateur chinois : « J'ai eu l'honneur d'être l'un des premiers étrangers à visiter cette merveille. C'était en 1978, l'année précédant l'ouverture du musée de l'armée souterraine des Qin. J'y suis retourné plusieurs fois, dont une fois en compagnie de Deng Xiaoping ». Quand Han Wei, directeur de l'Institut d'archéologie de la province du Shaanxi, effectuait une visite à Paris, M. Chirac l'a reçu à l'Elysée. Au cours de leur conversation, le président français s'est renseigné sur les progrès des fouilles des tombeaux Han dans la banlieue nord de Xi'an. Il lui a posé des questions professionnelles comme « Pourquoi la fouille du tombeau du premier empereur des Qin n'est-elle pas faisable maintenant ? Y-a-il la muraille sous le tombeau ? Où se trouvent le mausolée de l'ouest de Fengxiang et celui de l'est de Zhiyang ? » L'étendue de ses connaissances relatives à la culture et à l'histoire chinoises a surpris Han Wei. Plusieurs années après, Han a pris sa retraite mais garde un souvenir vif de sa rencontre avec le président français : « J'admire beaucoup sa personnalité et sa compréhension profonde de la civilisation orientale ».

L'intérêt profond de M. Chirac pour l'histoire et la civilisation chinoises est inséparable de sa hauteur de vue propre à un homme politique attaché aux relations stratégiques franco-chinoises. En son temps, le général de Gaulle a pris la décision historique d'établir avec la République populaire de Chine des relations diplomatiques au niveau d'ambassadeur. Cela était un coup de tonnerre dans la guerre froide entre l'Est et l'Ouest. En tant que continuateur du gaullisme, Jacques Chirac a toujours attaché une grande importance au développement des relations amicales entre la France et la Chine. Il a maintenu de bonnes relations personnelles avec les dirigeants chinois. Dans les années 1970, il a reçu à Paris Deng Xiaoping, alors vice-premier ministre chinois, en sa qualité de chef du gouvernement français.

Il a exprimé à plusieurs reprises sa profonde amitié pour Mao Zedong, Zhou Enlai et Deng Xiaoping. Quand l'ambassadeur de Chine en France lui a offert un album de photos de Deng, dont une image des deux personnalités côte à côte, il l'a accepté avec émotion. En accueillant une délégation chinoise en 1988, il a déclaré que la Chine avançait sur la voie de modernisation sous la direction de Deng Xiaoping et marchait vers l'avenir avec une sagesse et une détermination incomparables. Il a évoqué le repas qu'il avait pris à l'invitation de Deng, en goûtant des plats préparés selon des spécialités du Sichuan. Il a dit non sans émotion qu'il était honoré d'avoir un ami distingué comme Deng Xiaoping.

En automne 2004, le président Chirac a effectué sa troisième visite officielle en Chine, au cours de laquelle il est allé pour la première fois au Sichuan, la région natale de Deng. Avant son départ, il a dit : « Le Sichuan est d'une signification exceptionnelle pour moi, parce que je sais que M. Deng Xiaoping est originaire de cette province et que cette année est le centenaire de sa naissance…J'ai toujours voulu visiter le pays natal de M. Deng sans pourtant pouvoir y aller lors de mes précédentes visites. Cette fois-ci, je peux enfin exaucer mon vœu ». En mentionnant le Sichuan, M. Chirac a naturellement pensé aux grands poètes de la dynastie Tang, Li Bai et Du Fu. « Li Bai était peut-être natif du Sichuan et Du Fu a séjourné à Chengdu. On ne peut pas ne pas se sentir ému en évoquant la chaumière de Du Fu ». Au cours de sa visite à Chengdu, le président français a déclaré qu' « il y a deux mille ans, les habitants intelligents de cette contrée avaient déjà trouvé le moyen de dompter l'inondation. Les découvertes archéologiques dans la région prouvent qu'il y a là une civilisation aussi belle que celle des plaines centrales ». Il a enfin cité Li Bai : « Accéder au Sichuan est aussi difficile que monter au ciel ».

Cette citation nous rappelle un fait de 1999. Cet automne-là, le président Jiang Zemin s'est rendu en visite officielle en France. Quand il est arrivé à Paris, son hôte français a organisé exceptionnellement une cérémonie d'accueil solennelle sur la place des Invalides, au centre de Paris. Accompagné par son homologue, Jiang Zemin est allé à l'hôtel sous l'escorte de la garde d'honneur républicaine formée de 180 cavaliers. Cette cérémonie a suscité immédiatement l'attention de l'opinion publique. M. Chirac en a donné l'explication en citant Du Fu : « Le sentier fleuri n'a pas été balayé ; La porte en bois, pour vous, est ouverte. »

C'est probablement mû par cette amitié profonde que la France et la Chine ont décidé d'organiser les Années croisées. En 2003, l'Année de la Chine a eu lieu en France et l'année suivante, l'Année de la France en Chine. Les échanges culturels de cette ampleur sont très rares dans l'histoire des échanges culturels internationaux, que ce soit sur la durée des activités, l'étendue des domaines abordés ou le nombre de participants. M. Chirac a commenté ces activités en ces termes : « Les Années croisées ne manqueront pas d'exercer une influence tous azimuts qui permettra aux relations franco-chinoises de longue date d'accéder à un nouveau palier, de resserrer les liens entre les peuples des deux pays et de faire progresser leur partenariat dans tous les domaines ». De son côté, Hu Jintao a déclaré que les Années croisées Chine-France constituaient un grand événement dans l'histoire des échanges sino-français et revêtaient une grande importance pour renforcer la compréhension mutuelle des peuples chinois et français et promouvoir les échanges et l'inspiration réciproque entre les civilisations orientale et occidentale. De telles activités ne manqueraient pas de nourrir un souvenir doux et durable chez les Chinois et les Français.

Aujourd'hui, Jacques Chirac est à la retraite, mais son amitié chaleureuse pour la Chine n'a pas du tout reculé. En avril 2009, lors de son retour en Chine, le président Hu Jintao a eu une chaleureuse entrevue avec lui à Diaoyutai, la résidence des hôtes d'Etat, à Beijing. Le président chinois a déclaré que M. Chirac est un ami de longue date du peuple chinois qui force notre respect. Qu'il soit un président en exercice ou à la retraite, il se consacre aux amitiés sino-françaises et apporte une contribution remarquable à la compréhension et à l'amitié entre nos deux peuples et au développement des relations entre nos deux pays. Le peuple chinois ne l'oubliera jamais.

Traduction d'un article en chinois rédigé par Shen Xiaoquan, maître de recherches au Centre d'étude des problèmes mondiaux de l'agence Xinhua.

 

french.china.org.cn     2011/03/16

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