L'Europe et la Chine doivent travailler côte à côte au niveau politique ainsi au niveau économique afin de renforcer leur "alliance objective" dans les affaires internationales et bilatérales, a indiqué le chef du groupe de l'UMP (parti au pouvoir) à l'Assemblée nationale française Jean-François Copé dans une interview exclusive accordée à l'agence de presse Xinhua.
La Chine, ayant connu un développement fascinant dans un délai rapide, constitue aujourd'hui la deuxième puissance économique et la première population du monde. A mesure que son poids économique s'affirme, la Chine joue un rôle de plus en plus active sur la scène internationale et lie "une alliance objective" avec l'Europe, a constaté M. Copé.
"Je pense qu'il y a une alliance objective entre l'Europe et la Chine, sur de très nombreux sujets du G20. Pas seulement sur la politique monétaire, je pense que cela concerne aussi la politique commerciale, je pense que cela concerne les échanges entre nos deux régions, la Chine et l'Europe. Là-dessus, il y a un champ très vaste de discussion ", a-t-il précisé.
Selon lui, la coopération euro-chinoise pourrait être réalisé aux deux niveaux : niveau politique et niveau économique.
Au niveau politique, il estime qu'il est très important que l'Europe et la Chine trouvent des points de convergences à exprimer à l'ensemble des partenaires dans des instances comme le G20.
"Je pense que la question de la politique monétaire, de la politique commerciale, de la régulation du système financier mondial sont des questions sur lesquelles la Chine doit absolument prendre des positions fortes parce que c'est autant son intérêt que l'intérêt du monde. Et nous avons des intérêts convergents dans ce domaine" a-t-il poursuivi, ajoutant que " je pense que ce n'est pas un faux débat que d'inviter les Chinois autour de la table pour réfléchir à un nouveau Bretton Woods ".
Du point de vue économique, M. Copé a évoqué surtout son souhait de renforcer le partenariat franco-chinois.
"J'ai regardé les chiffres, et je voyais par exemple que la part de marché français en Chine est de 1,3% contre près de 5% pour l'Allemagne. C'est typiquement un domaine dans lequel nous devons progresser. Cela veut dire d'ailleurs que ce sont à nos entreprises d'imaginer de nouveaux partenariats", a-t-il signalé, rappelant l'amitié franco-chinoise datant de 1964, l'année où le Général de Gaulle avait établi avec la Chine des relations diplomatiques.
"Cette amitié il faut qu'elle soit de plus en plus concrète", a souligné M. Copé.
Un partenariat solide euro-chinois contribuera à la multipolarisation du monde. Il est dans l'intérêt de l'Europe ainsi que dans celui de la Chine de ne pas réduire le dialogue mondial au "G2 " (la Chine et lesEtats-Unis), a fait remarquer M. Copé.
"L'Europe est très utile pour cela, elle a 2.500 ans d'histoire, elle a sa maturité, elle a vécu des tragédies, elle est rassemblée aujourd'hui malgré les difficultés technocratiques. C'est un continent où on fait la paix et la prospérité", a-t-il ajouté.
"Mon sentiment est que, dans ces sujets là, dans le dialogue mondial, nous avons des choses à nous dire et à faire ensemble", a conclu M. Copé. |