L'engagement et l'enthousiasme de la Chine pour le projet ITER, réacteur expérimental de fusion thermonucléaire, sont essentiels à la réussite d'ITER, a indiqué à l'Agence Xinhua, Kaname Ikeda, directeur général de l'organisation chargée de la mise en place du projet.

M. Ikeda a fait ces remarques lors d'une visite du président du Comité permanent de l'Assemblée populaire nationale (APN, Parlement chinois), Wu Bangguo sur le site mercredi.

"La visite de M. Wu à ITER est le signe de l'engagement résolu de la Chine envers notre projet. La Chine, comme les autres grandes nations, a pris la mesure du défi auquel toute la planète est confrontée. Elle reconnaît la nécessité de maîtriser une nouvelle source d'énergie qui respecte l'environnement", a souligné le chef de l'organisation ITER.

Selon lui, tout est prêt maintenant pour commencer la construction de l'installation. "Nous avons revu et finalisé la conception détaillée de la machine en tenant compte des caractéristiques du site. Nous avons solidement établi l'organisation internationale ITER et chacun des sept membres du projet a, de son côté créé une 'Agence domestique', chargée entre autres de fournir à I'organisation les différents éléments de la machine que son pays s'est engagé à fournir. A ce jour, 60% du total de ces 'accords de fourniture' ont été signés".

La semaine dernière, la France, pays hôte d'ITER, a officiellement remis la responsabilité du site ITER à l'organisation, dont une plate-forme de 42 hectares qu'elle a aménagée pour accueillir l'installation ITER, s'est félicité M. Ikeda, ajoutant que la construction des bâtiments, sous la responsabilité de l'Europe, ainsi que le creusement des fondations du tokamak commencerait dans les tout prochains jours.

"La nature du projet ITER est double: c'est un formidable défi scientifique et technologique et c'est également, et de manière tout aussi importante, une expérience unique en matière de collaboration internationale. C'est la première fois, dans toute l'histoire, qu'autant de nations se rassemblent et travaillent pour un objectif commun, a souligné M. Ikeda.

Il a par ailleurs salué la diversité d'ITER, "L'équipe de l'organisation est aujourd'hui forte de 460 personnes, issues de 30 nationalités, qui travaillent pour le projet. Cette diversité est une source de dynamisme et de créativité. Est-ce que nous nous entendons bien? Oui. Et mieux que cela, nous nous enrichissons tous, chaque jour, de nos différences culturelles".

La construction de l'installation va durer dix ans, son exploitation vingt ans. Si l'on inclut la phase de démantèlement, la durée totale du projet ITER sera de 35 ans. La perspective de ce projet est claire: il s'agit d'ouvrir la voie, 'le chemin', c'est le sens du mot 'iter' en latin, vers l'exploitation industrielle de l'énergie de fusion, a-t-il fait savoir.

Le coût d'ITER, qui réunit la Chine, les Etats-Unis, l'Inde, le Japon, la Russie, l'Union européenne et la Corée du Sud, est évalué à 10 milliards d'euros.