« La France est toujours le pays préféré des Chinois en Europe, mais pour parler franchement, la relation sino-française a essuyé des revers au cours des deux dernières années, est-ce que votre visite signifie le réchauffement rapide de la relation sino-française ? En chinois, on dit “Après la pluie, le beau temps” ».
Le 22 décembre, un étudiant de l'Université de Beihang ( l'Université aérospatiale de Beijing ) a posé cette question au Premier ministre français François Fillon lors de sa visite dans cette université.
« Dans votre question, vous avez déjà la réponse. Oui, cette visite est l'occasion d'accélérer le renforcement des relations franco-chinoises », a répondu M. Fillon.
« Depuis 45 ans, la France et la Chine entretiennent des relations diplomatiques, la France a été le premier grand pays occidental à reconnaître la Chine, et nous n'avons cessé depuis ce moment de nouer un partenariat étroit entre nos deux peuples. La confiance mutuelle durable peut dépasser les malentendus entre la Chine et la France », a affirmé M. Fillon.
Dans son discours, M. Fillon a fait l'éloge des échanges économiques entre les deux pays. « La Chine et la France sont liées depuis de très nombreuses années par un partenariat industriel diversifié. D'abord, dans le développement de l'énergie nucléaire, la France est depuis 25 ans un partenaire de la Chine, et dans le domaine aéronautique, qui est au cœur des préoccupations de cette université, nous collaborons depuis vingt ans. Ces partenariats ont donné forme à des projets phares : la construction de la centrale nucléaire de Dayawan dans les années 80, l'entrée en service de la nouvelle ligne d'assemblage d'Airbus à Tianjin, la construction à Taishan dans le Guangdong d'une centrale de nouvelle génération l'EPR qui est la sœur de celle que la France construit actuellement à Flamanville en Normandie. Je pense que ces trois exemples montrent à quel point la coopération économique entre la Chine et la France est une coopération durable, une coopération qui repose sur des relations de confiance. On ne vend pas une centrale nucléaire, on la construit ensemble. Il faut que nous poursuivions nos efforts vers un objectif commun, pour promouvoir l'innovation, car elle seule peut garantir une compétitivité durable ».
Le Premier ministre a proposé d'accroître les partenariats entre technologie et innovation en rapprochant le monde universitaire et le monde de l'industrie, en particulier dans le cadre des pôles de compétitivité. Il a également souhaité renforcer la coopération dans la construction de parcs technologiques, ainsi que de collaborer avec la Chine dans le domaine des sciences agronomiques, et adapter un mode de production plus économique et un mode de consommation moins polluant.
« Nous devons déjà contrôler ensemble la pollution de l'eau. Il faut développer les batteries et les véhicules électriques et définir les critères et les moyens d'un développement urbain durable. Je pense que nos deux pays doivent encourager encore davantage leurs entreprises respectives à contribuer à cet objectif », a-t-il déclaré.
Sur la crise financière, M. Fillon a annoncé : « Dès le mois de novembre 2008, la Chine a fait preuve d'une très grande réactivité en annonçant un plan de relance massive dont les effets ont été rapidement perceptibles sur l'économie chinoise. Indéniablement, la diligence des autorités chinoises pour contribuer à restaurer la confiance des marchés dans la capacité des États et à faire face à cette crise a été considérable ».
« La Chine et la France partagent la conviction que la régulation des activités financières est absolument nécessaire. Nous considérons que l'innovation en matière financière n'a de valeur que lorsqu'elle est mise au service des entreprises ou des individus et n'est pas simplement de la spéculation. Nous devons régler ces problèmes de manière collective au niveau du G20, et en particulier au sens du cadre pour une croissance forte, durable et équilibrée qui a été mis en place à Pittsburgh », a-t-il souligné. |