Aussi bien la Chine et l'Union européenne estiment que ce n'est pas le bon moment pour arrêter les plans de relance, car le monde lutte encore contre la crise financière internationale.
"Arrêter trop tôt les plans de relance risque de nous faire perdre tous les résultats que nous avons déjà obtenus", a déclaré le Premier ministre chinois lors d'une rencontre avec trois dirigeants de l'Union Européenne, juste avant le 12e Sommet Chine-UE prévu lundi prochain à Nanjing, la capitale de la province orientale du Jiangsu.
Wen Jiabao a rencontré Jean-Claude Juncker, Premier ministre luxembourgeois et président de l'Eurogroupe, Jean-Claude Trichet, président de la Banque centrale européenne (BCE), et Joaquin Almunia, commissaire européen aux Affaires économiques et monétaires.
Le gouvernement chinois a annoncé vendredi qu'il allait poursuivre l'an prochain une politique fiscale proactive et une politique monétaire relativement souple.
Pour de nombreux pays, la politique macro-économique vise à lutter contre la crise financière et à stimuler la croissance économique, a indiqué M. Wen.
La Chine et l'Union européenne, en tant que grandes économies du monde et importants partenaires commerciaux, doivent s'associer pour lutter contre le protectionnisme du commerce et de l'investissement, a souligné le Premier ministre chinois.
Un an après la mise en application d'un plan de relance de 4 000 milliards de yuans (585,6 milliards de dollars), l'économie chinoise a réalisé une croissance de 8,9% au troisième trimestre 2009, s'approchant du niveau d'avant la crise, contre 7,9% au second trimestre et 6,1% au premier.
Face à la crise financière internationale, la Chine a réussi à maintenir une croissance économique stable tout en élargissant la demande intérieure et en stabilisant la demande extérieure, a-t-il rappelé.
Les chefs des finances de l'UE ont partagé les points de vue de Wen Jiabao.
"Nous estimons que le moment n'est pas encore venu d'arrêter les plans de relance en cours dans différents pays du monde", a affirmé M. Juncker, lors d'une conférence de presse suivant l'entretien avec Wen Jiabao.
"Il n'y aura pas de retrait important des mesures de relance dans la zone euro en 2010", a fait savoir M. Juncker.
L'UE comprend totalement les actions prises par la Chine pour faire face à la crise économique, a-t-il ajouté.
M. Juncker a révélé que son entretien avec Wen Jiabao avait également touché l'appréciation du Renminbi, la monnaie chinoise, source de préoccupation majeure pour les Européens. |