Par Song Jing et Tian Fan
La crise financière internationale qui a touché la plupart des économies dans le monde, dont celles du bassin Asie-Pacifique, sera en tête de l'ordre du jour à la prochaine réunion des meneurs économiques de l'APEC (Coopération économique Asie-Pacifique).
La réunion prévue pour samedi et dimanche, se tient au moment où le Japon, deuxième grande économie du monde et membre de l'APEC a contracté une croissance annuelle de 0,4% pendant la période juillet-septembre. Ceci vient après la rétrogradation de l'annuel 3,7% pour le second trimestre, selon les statistiques officielles publiées lundi.
Ce qui signifie que le Japon est techniquement dans une récession, définie généralement par deux trimestres de suite de contractions.
La situation au Japon montre que la crise financière planétaire est en croissance affectant les 21 économies membres de l'APEC, bloc qui représente environ 41% de la population mondiale, presque 55% du PIB mondial et 49% du commerce mondial.
LES QUESTIONS FINANCIERES A L'ORDRE DU JOUR DE LA REUNION DES MENEURS DE L'APEC
Le prochain sommet est destiné à discuter des sujets tels que les questions économiques globales, le soutien de l'APEC aux négociations du cycle Doha de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), l'intégration économique régionale de l'APEC, la responsabilité sociale d'entreprise, la sécurité humaine et la réforme structurale.
Comme la crise financière a causé des pertes supplémentaires dans d'autres pays, y compris plusieurs membres de l'APEC dont les gouvernements sont en train de lancer des opérations de secours, les questions telles que l'impact de la crise sur les économies de l'APEC et comment réagir devant le bouleversement, seront les sujets les plus importants de la réunion.
Les Etats-Unis, membre de l'APEC et lieu de naissance de la crise, ont souffert de grandes pertes dans la crise. La crise hypothécaire (sub-prime) de l'été dernier s'est intensifiée pour devenir l'actuel trouble financier qui a gravement frappé les bourses américaines et la confiance dans le marché.
Selon les dernières prévisions du Fonds monétaire international (FMI), l'économie américaine va probablement tomber dans une récession l'année prochaine avec une croissance négative de 0,7%.
D'autres économies développées de l'APEC, dont le Canada et l'Australie, qui ont des liens économiques et commerciaux étroits avec les Etats-Unis, ont été poussées à des pertes en première ligne marquées par des chutes brutales dans des marchés boursiers et de grandes dépréciations dans des actions à haut risque appartenant aux banques.
Pour les membres en développement de l'APEC, ceux émergents en particulier, la crise pourrait également causer une situation difficile, selon des analystes.
La crise a déjà lourdement frappé les exportations des économies en développement en réduisant grandement la demande extérieure pour leurs produits et crédits d'export. Une baisse d'investissements étrangers directs et la fuite de capital ont également frustré les marchés boursiers des membres en développement et conduit à la dévaluation de leurs monnaies. Cette situation a été vécue par des membres de l'APEC tels que la Russie, le Mexique, la Corée du Sud, l'Indonésie et la Thaïlande.
COMMENT L'APEC PEUT-ELLE AIDER
La prochaine réunion de l'APEC, qui a lieu moins de dix jours après l'historique sommet financier du G20, sera une très "bonne opportunité" pour les meneurs des économies de réviser l'actuelle situation mondiale, a estimé Bob Buckle, président du Comité économique de l'APEC, mardi face à des journalistes.
M. Buckle a souhaité que la réunion soit une plateforme pour les meneurs des économies de l'APEC afin de discuter de leurs expériences pour traiter un tel grave défi comme la baisse brusque de la demande et des investissements dans le monde.
M. Buckle a souligné que le Comité économique de l'APEC devrait publier jeudi son rapport annuel sur la politique économique.
Le Rapport sur la politique économique de l'APEC 2008 expliquera comment une politique saine de concurrence, basée sur diverses conditions économiques, institutionnelles et juridiques de chaque économie, peut améliorer le rendement économique, démarche susceptible d'aider les membres de l'APEC dans la crise financière, a indiqué M. Buckle.
Des analystes estiment que le sommet adoptera des mesures supplémentaires pour coordonner les politiques monétaires et financières des membres de l'APEC afin de mieux contrer la crise. |