Le rendez-vous annuel du G8 a clôturé mercredi par une session de travail élargie sur le changement climatique et la sécurité de l'énergie sur l'île de Hokkaido, dans le nord du Japon.
A l'issue de cette session d'échanges, les principales économies du monde se sont engagés à combattre le changement climatique, selon les "responsabilités communes mais différenciées et les capacités respectives".
"Le changement climatique est un des grands défis globaux de notre temps", ont indiqué les dirigeants des Etats du G8 et les leaders d'Afrique du Sud, d'Australie, du Brésil, de Chine, d'Inde, d'Indonésie, du Mexique et de l'Union européenne dans une déclaration publiée à Toyako.
"Conscients de notre rôle majeur dans la lutte contre ces défis, nous, les dirigeants des principales économies du monde tant développées qu'en voie de développement, nous nous sommes engagés à combattre le changement climatique, conformément à nos responsabilités communes mais différenciées et aux capacités respectives et à affronter les défis interdépendants du développement durable, notamment la sécurité énergétique et alimentaire et la santé humaine", selon le texte.
Les dirigeants ont exprimé leur soutien à une vision partagée d'une action coopérative à long terme, y compris à un objectif global à long-terme pour la réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES).
La réalisation d'un tel objectif à long terme nécessite l'établissement d'objectifs respectifs à moyen-terme, des engagements et des actions, compte tenu des différences de conditions sociales et économiques, des mélanges d'énergies, des démographies et des infrastructures entre autres facteurs, indique la déclaration.
A cet égard, les principales économies développées rempliront les obligations internationales, à savoir les objectifs économiques à moyen-terme et prendront des mesures pertinentes afin d'obtenir les réductions absolues des GES et tout d'abord arrêter la croissance des émissions le plus tôt possible, ont affirmé les dirigeants.
En même temps, les principales économies émergentes adopteront des mesures de réduction nationalement appropriées, soutenues et stimulées par la technologie, le financement et l'établissement de la capacité dans le but de s'écarter des secteurs engendrant des émissions usuelles, note la déclaration.
Les participants à la réunion ont souligné que leurs pays continueront à travailler de façon constructive ensemble pour promouvoir le succès de la conférence sur le changement climatique prévue pour 2009 à Copenhague (Danemark).
Pour sa part, le président chinois Hu Jintao a affirmé la disponibilité de la Chine de lutter contre le changement climatique.
"Nous avons fixé des objectifs clairs de réduire de 20% l'intensité de l'énergie par unité du PIB d'ici 2010 par rapport au niveau de 2005, de diminuer de 10% les émissions polluantes et de relever jusqu'à 20% la couverture forestière, contre les 18,2% en 2005", a poursuivi M. Hu, ajoutant que la Chine s'engage fermement à atteindre ces objectifs.
Conformément aux demandes de la Convention-cadre des Nations Unies sur le changement climatique (CCNUCC), au Protocole de Kyoto et au principe de "responsabilités communes mais différenciées", la Chine s'activera à promouvoir les négociations sur la mise en oeuvre de la feuille de route de Bali (adoptée en décembre 2007) et à apporter une plus grande contribution à la coopération internationale dans la lutte contre le changement climatique, a indiqué M. Hu.
S'agissant de l'assistance au développement en Afrique, le G8 a réaffirmé leur engagement à relever annuellement l'aide officielle au développement (ODA) à l'Afrique de 25 milliards de dollars d'ici 2010.
"Nous promettons de travailler afin de respecter nos engagements sur l'ODA pris à Gleneagles, et réaffirmés à Heiligendamm, notamment d'accroître, par rapport à 2004, avec d'autres bailleurs de fonds, l'ODA pour l'Afrique de 25 milliards de dollars par an d'ici à 2010", ont déclaré les dirigeants du G8 dans un communiqué.
Les dirigeants des pays industrialisés ont reconnu que l'assistance officielle du G8 et d'autres bailleurs de fonds à l'Afrique devrait être réévaluée et nécessiterait une augmentation pour la période post-2010, malgré leur engagement actuel.
A Gleneagles en 2005, les leaders du G8 avaient promis d'augmenter de 50 milliards de dollars l'aide aux pays en développement d'ici à 2010, dont la moitié à l'Afrique.
Cependant, trois ans après, les nations du G8 n'ont versé que 14% de l'aide promise, et selon l'ONG Oxfam, il manquerait encore30 milliards de dollars pour que la promesse faite soit respectée d'ici à 2010.
Selon la même organisation qui ?uvre en faveur de l'éradication de la pauvreté au niveau international, l'aide du G8 pour l'Afrique est en réalité en déclin constant depuis 2006. |