"Dans la rue de Guangyuan, les gens nous font de petits gestes amicaux, il nous sourient, nous proposent des repas, des raviolis", a raconté le lieutenant- colonel Pierre de Villeneuve, chef de l'équipe médicale française participant aux opérations de secours dans la zone sinistrée chinoise.
Arrivée dimanche après-midi, l'équipe médicale française de 13 personnes, dont 4 médecins urgentistes, 4 infirmiers et 2 auxiliaires médicaux, a commencé sa mission de deux semaines à l'hôpital central de Guangyuan, l'une des villes touchées par le séisme de magnitude 8 qui a ravagé le 12 mai la province du Sichuan en Chine du sud-ouest.
"Il faisait particulièrement chaud", a rappelé le chef du détachement se souvenant de la première journée. "Ce qui était impressionnant, c'était le nombre de tentes, où habitent des gens évacués de régions gravement touchées, mais aussi de gens qui s'inquiètent de secousses."
Par ailleurs, M. de Villeneuve s'est dit "impressionné" par le grand nombre de bénévoles, de jeunes de 12 à 14 ans ainsi que des personnes âgées, et par la capacité de l'organisation du gouvernement chinois. "On a même envoyé un train sanitaire pour transférer les blessés."
"Même dans de petits hôpitaux dans un coin de la ville, tout le monde est calme et confiant", a dit le chef du détachement.
Quant au travail, il est très fatigant. "Je travaille en moyenne douze heures et traite environ six patients par jour", a dit le docteur urgentiste Guillaume Houel au journaliste de l'Agence de presse Xinhua par téléphone.
Parfois, ils doivent aller chercher les patients à l'extérieur de l'hôpital. Le plus éloigné était à 60 km de Guangyuan. "On travaille par équipe, trois Français et un interprète, et on fait un tour."
Face à des répliques puissantes qui se produisent de temps en temps, M. Houel a avoué qu'il était impossible de ne pas avoir la moindre inquiétude. "Mais nous sommes venus pour aider les gens, ce n'est pas pour nous cacher", a indiqué le docteur.
En outre, M. de Villeneuve s'est dit satisfait des conditions sanitaires de l'hôpital. "Les médecins locaux ont pris des mesures pour prévenir la propagation des maladies. Je n'ai rien constaté d'inquiétant."
Selon lui, la majorité des membres de l'équipe française ont vécu des expériences de secours à l'étranger. Ils ont participé respectivement aux opérations de secours en Algérie, en Iran, en Amérique centrale, et dans d'autres pays. |